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ANDLAUER famille de musiciens alsaciens

ANDLAUER,

famille de musiciens alsaciens (C).

Ignace,

(★ Kogenheim 2. 1. 1806 † 1877). Instituteur-organiste à Andlau de 1830 à 1867. ∞ Jeanne
Koemmerer, fille du prédécesseur d’Ignace Andlauer à Andlau. 7 enfants dont les 3 fils cités ci-dessous.

Édouard Ignace,

(★ Andlau 15.12.1830 † Haguenau 14.12.1909). Fils d’Ignace Andlauer ©. ∞ Schaeffersheim 18.11.1857 Marie Philippine Bottemer. 5 enfants (2 fils et 3 filles) tous musiciens. Il fut l’élève de Joseph Wackenthaler (orgue) et de Conrad Berg © (piano) à Strasbourg, puis de François-Joseph Fétis, Nicolas Lemmens (orgue) et Charles de Beriot (violon) au conservatoire de Bruxelles où il obtint les premiers prix d’orgue et d’harmonie. Il renonça à une carrière de compositeur pour s’établir rapidement. Nommé organiste à Saint-Georges de Haguenau (où il succéda à Xavier Wackenthaler) à la suite d’un concours prestigieux en 1849, il occupa ce poste jusqu’à sa retraite en 1908. Après 1870, il fut également l’organiste catholique de la garnison et professeur de piano, de chant et de violon à l’école de musique de la ville. Comme beaucoup de professeurs alsaciens, il envoya de nombreux élèves se perfectionner à l’école Niedermeyer à Paris, tels que Balthazar Waitzenecker, les frères Dürrenwachter, Joseph Ducret, Clément Lippacher © ou J. B. Jung (né en 1854, qui se fit connaître à New York sous le nom de Young). Andlauer était un expert d’orgue recherché (expertises à Waldolwisheim, Oberbronn, Andlau, Marienthal, Gerbéviller, etc.) et un animateur infatigable de la vie musicale de Haguenau, participant à de nombreux concerts, tantôt comme chambriste (avec Milanollo, Levassor, Schwaederle, Marie Jaëll © etc. ), tantôt en dirigeant un chœur ou un orchestre. Son œuvre la plus célèbre est la grande fantaisie pour orgue qu’il composa sur la mélodie Erhebt in vollen Choren, un cantique de sa composition dédié à N. D. de Marienthal, encore chanté en Alsace. Cavaillé-Coll, Lemmens et Guilmant (qui lui a dédié son Canon op. 40 n° 3, 1873), entre autres, lui ont témoigné leur estime.

Auguste,

(★ Andlau 29. 5. 1845 † Fontenay-le-Vicomte, Vendée 5. 9. 1926). Frère d’Édouard Ignace Andlauer ©. Fut, comme son frère, élève de Lemmens à Bruxelles. Organiste à Fontenay-le-Vicomte, Honfleur, puis à Notre-Dame des Champs (Paris) à partir de janvier 1877, il enseigna également le piano au collège Stanislas à Paris. Il se produisit dans la capitale, notamment aux concerts du Trocadéro. Louis Vierne, dont il fut également l’élève, lui dédia l’une de ses œuvres (Idylle mélancolique dans les Pièces en style libre). Il fut l’auteur de nombreuses pièces pour piano publiées et conservées dans des bibliothèques du monde entier. Son fils Joseph Louis Marie (1869-1956) fut général dans l’armée française, s’illustrant notamment dans la Meuse, à Saint-Mihiel, en 1917. Son autre fils Louis Marie François devint en 1912 suppléant de Louis Vierne au poste prestigieux de Notre-Dame de Paris. Il trouva la mort dans les combats en 1915. Auguste a surtout laissé des pages de musique vocale pour chœur (musique sacrée) ou voix soliste (mélodies).

Eugène,

(★ Haguenau 14.6.1868 † Sélestat 9.5.1938). Fils d’Édouard-Ignace Andlauer ©. (à distinguer d’Eugène Andlauer (★ 21.3.1833 † 19.7.1906), vicaire à Saint-Amarin puis curé d’Eguisheim, frère d’Édouard Ignace). Il étudia également avec Lemmens à Bruxelles où il obtint les premiers prix de piano et d’orgue. Nommé organiste de Saint-Georges de Sélestat en 1888 sur la recommandation de son prédécesseur Marie Joseph Erb ©, il le resta jusqu’à sa mort. De 1894 à 1938, il dirigea également la chorale de la paroisse, offrant à la ville de Sélestat la même activité musicale que son père à Haguenau, et s’illustrant notamment par
l’exécution de nombreuses grandes œuvres de Joseph Rheinberger (dont l’oratorio Der Stern von Bethlehem).

 

Jean-Luc Gester (2004)

Sources :

Revue Caecilia, 1910; Martin Vogeleis, notices manuscrites déposées à la Bibliothèque humaniste de Sélestat; A-M. Burg, « L’enseignement de la musique à Haguenau au XIXesiècle », La musique en Alsace hier et aujourd’hui, Strasbourg, 1970; Pie Meyer-Siat, « Orgue et musique à l’abbaye d’Andlau », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, 1976; P. Guiot, Dictionnaire des organistes français des XIXe et XXesiècles, Mardaga, 2003; J.-L. Gester, notice Andlauer, dans Joël Marie Fauquet, Dictionnaire de la musique en France au 19e siècle, 2003; éditions d’œuvres: les compositions de la famille Andlauer ont paru dans de très nombreuses éditions du XIXe siècle, souvent dans des recueils collectifs. Rééditions: Fantaisie sur un cantique à N. -D. de Marienthal, Livre d’orgue alsacien,Musica Renata, Ditzingen.