Général (C).
Fils d’Armand Gaston Félix d’Andlau, pair de France, et de Pauline d’Hennezel. ∞ Marie Thérèse Le Pelletier de Saint-Rémy; 2 enfants. Après l’école de Saint-Cyr, il fut en 1850 attaché comme capitaine d’état-major à la division d’occupation de Rome. Appelé en 1855 à l’Armée d’Orient, il fut envoyé après l’expédition de la Dobroutscha à Sébastopol où il se distingua à la prise du Mamelon Vert. Aide de camp du général de Saint-Pol, il prit après la mort de celui-ci le commandement du Petit Redan et repoussa la contre attaque russe sur la position. De retour de Crimée, il fut attaché à la personne de l’empereur en qualité d’officier d’ordonnance. En 1859, il partit pour la campagne d’Italie et participa aux batailles de Magenta et de Solférino. Promu chef d’escadron, il reçut la mission de rapporter à Paris les drapeaux autrichiens pris durant la guerre. Dès son retour, il fut nommé attaché militaire à Vienne où ses liens de parenté le firent recevoir avec empressement par la société viennoise. Il contribua activement, tout en faisant partie de la commission de délimitation des nouvelles frontières, à l’établissement de la paix et à conforter les rapports amicaux entre les deux pays. De retour en France, il fut immédiatement promu colonel d’état-major et affecté au ministère de la Guerre à la demande du maréchal Niel. Chargé de mission en Allemagne, il comprit d’emblée les intentions profondes de la Prusse et écrivit un ouvrage afin de préparer notre cavalerie au conflit de plus en plus menaçant. Nommé en juillet 1870 à l’état-major de l’Armée du Rhin à Metz, il vit immédiatement les erreurs fondamentales commises par le ministère et le maréchal Lebœuf ainsi que par le commandant du 3e corps d’armée, le maréchal Bazaine, dont l’inertie et l’égoïsme provoquèrent la défaite de Forbach et amenèrent sa condamnation la plus vive par le colonel d’Andlau. Après la défaite de Sedan et la capitulation de l’Armée du Rhin, Gaston d’Andlau se retrouva prisonnier à Hambourg où, avec quelques compagnons de captivité qui partageaient ses sentiments, il rédigea les notes d’où allait naître son grand ouvrage concernant Metz, campagne et négociations véritable réquisitoire qui aboutit pour une notable part au procès Bazaine, mais lui fit perdre également de nombreux amis. Aussi, après 1871, si l’on n’osa l’écarter de la commission chargée d’organiser l’armée territoriale, les cercles militaires dirigeants ne lui pardonnèrent pas ses prises de position critiques et il ne fut promu général de brigade qu’en 1879. Entre temps, conseiller général, il avait en 1876 été élu sénateur de l’Oise, département où se situait sa propriété de Verderonne. Ulcéré par l’ostracisme dont il avait été frappé, il fut mis à la retraite en 1886, mais entre temps il s’était laissé entraîner dans les jeux de la politique et de la spéculation et dès 1882, acculé financièrement, il dut vendre, avec tout son mobilier, sa demeure de Verderonne. G. d’Andlau, ruiné, pensa se refaire grâce à ses relations politiques: elles allaient provoquer sa perte. Ami du général Caffarel, il se trouva entraîné dans le scandale des décorations, où était impliqué le propre gendre du président de la République. Laissé en liberté provisoire, il partit pour la Belgique, puis pour l’Argentine où il mourut quelques années plus tard.
Georges Foessel (2004)
ANDLAU (d’) Gaston, Hardouin (complément)
★ Nancy, 1.1.1824 † Buenos-Aires (Argentine), 27.5.1894
Chevalier de la Légion d’honneur en 1855, officier en 1861. Suspendu par décret présidentiel en décembre 1887 par suite du jugement du tribunal correctionnel de Paris en date du 14 novembre 1887 le condamnant par défaut à cinq ans de prison et 3000 f. d’amende pour escroquerie.
Philippe Legin (octobre 2015)