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ALEXANDRE Seligmann Samuel

Fabricant et banquier (I).

Gendre de Cerf Beer de Medelsheim ©, dont il avait épousé la fille Rebecca qui lui donna deux fils et quatre filles ; il obtint, grâce à son beau-père, le privilège de résider à Strasbourg (15.9.1777). Grâce au crédit et à l’influence dont jouissait Cerf Beer auprès des bureaux à Versailles et malgré la vigilante hostilité des Strasbourgeois, il consolida une fortune déjà considérable en exploitant une manufacture de tabac à Strasbourg ainsi qu’une manufacture de draps à Cernay. Il accueillit la Révolution avec une satisfaction mêlée, mais participa activement aux revendications des juifs d’Alsace pour obtenir les droits civiques. Constamment en butte à l’hostilité des Strasbourgeois, il dut prouver son civisme en versant chaque année des sommes considérables à titre de contribution patriotique. En 1793, lors de l’emprunt forcé, il fut taxé à vingt mille livres. Il obtint l’année suivante un certificat de civisme, ce qui ne l’empêcha pas d’être arrêté et emprisonné, le 30.5.1794, pour « agiotage et fanatisme ». Libéré en août 1794 et désireux de protester contre le sort qui lui avait été réservé, il rédigea un Mémoire pour servir de réponse aux calomnies du Représentant Dentzel, fructidor an III et publia un libelle intitulé Dénonciation à mes concitoyens des vexations que m’ont fait éprouver les fidèles suppôts du traître Robespierre lors du système de terreur établi dans la République, Strasbourg, an III, où il relate sa mésaventure.

 

Roland Oberlé (1982)

Sources :

R. Reuss, Seligmann Alexandre ou les tribulations d’un Israélite sous la terreur. Strasbourg, 1880.