Skip to main content

ALGNER Charles

Publiciste, plasticien. (★ Strasbourg 27.11.1921 † Strasbourg 1999).

Algner aurait suivi des cours aux Arts décoratifs de Strasbourg et de Paris entre 1936 et 1939, mais il est considéré dans le domaine des arts principalement comme autodidacte. Actif dans le dessin publicitaire après 1945, il créa notamment diverses affiches (une affiche de Niederbronn dans le fonds Iconographie de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg). Il commença à apparaître sur la scène artistique régionale vers la fin des années 50. Il fréquenta notamment la Pizzeria (rue de la Chaîne à Strasbourg) qui fut l’un des très rares lieux d’Alsace alors ouverts sur la création contemporaine, fréquenté par des musiciens (rôle de René Koering en poste à cette époque à Strasbourg qui invitait Pierre Boulez venant de Baden-Baden et d’autres musiciens), des poètes et quelques artistes en recherche (Gérard Haug, Georgia Haug qui signa Vouillarmet, Robert Fausser, Gasty Pajak). À partir de la vie nocturne de ce caveau, se constitua une forme de groupe dit de « La Pizzeria », qui devint chez les peintres « Le Prisme » (1959) dont Algner fut le principal animateur. Celui-ci fut également membre fondateur du « Groupe des 12 », du « Grapa », de l’association de graveurs « L’Estampe du Rhin », ultérieurement à partir de 1986, du « Groupe de Neudorf ». Assez longtemps Algner était figuratif, puis il s’intéressa au collage et regarda beaucoup du côté l’avant-garde américaine, fut tenté par l’informel, l’abstraction lyrique, l’op-art : il mélangea les genres, apportant notamment sa connaissance du graphisme et sa pratique des techniques d’impression dans le domaine de la publicité (sérigraphie, trames multipliées). Il se voulait « chercheur d’images, chercheur de formes ». Il marqua plusieurs jeunes artistes de son entourage, ainsi Raymond Waydelich © ou Burghoffer. Pour la défense de formes plus contemporaines de l’art, il se montra un activiste parfois excessif et provocateur. Il manifesta parfois bruyamment, s’élevant avec véhémence contre l’incompréhension de l’art contemporain : dans une de ses contributions, il dressa une forme d’obituaire des galeries d’art qui avaient tenté de développer l’art contemporain à Strasbourg (seize disparues en quelques années). Il participa à diverses manifestations, dont il fut quelquefois l’organisateur : on citera des expositions comme « L’art contemporain » à la Maison du Bâtiment (où il créa une réalisation singulière avec le créateur de tapisserie Paul Risch) en 1969, l’action anti-« Belle Strasbourgeoise » au château des Rohan à Strasbourg en 1973. Il participa à plusieurs expositions, généralement avec un de ses groupes, à Munich, à Paris.

Œuvres au Musée d’art moderne et contemporain, au FRAC Alsace (Sélestat).

Fresque au complexe scolaire du Ziegelwasser à Strasbourg.

 

François Petry (2007)

Sources :

« Entretien sur l’Art moderne en Alsace avec Charles Algner. Signalement de l’artiste par lui-même », Saisons d’Alsace, n° 98, décembre 1987, p. 139-149 ; « Charles Algner présente le Groupe de Neudorf », Saisons d’Alsace, n° 100, juin 1988, p. 171-173.