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JUILLARD Hippolyte

Préfet du Bas-Rhin, (C) (★ Vic-sur-Cère, Cantal, 21.4.1871 † Luxembourg 19.3.1926).

Fils de Léopold Ferdinand Jacques Juillard, receveur de l’Enregistrement à Vic-sur-Cère, et d’Anne Augustine Noémie Rhodes. ∞ 16.2.1900 à Dijon Suzanne Eugénie Marie Fougères. Au terme de ses études, sa formation de juriste conduisit d’abord Juillard vers le barreau et la magistrature dans le ressort de la Cour de Poitiers, mais très rapidement, dès 1894, il opta pour le corps préfectoral. Sa carrière se caractérise par une extrême mobilité. De 1894 à 1905, il n’occupa, de Marseille à Fontainebleau, pas moins de sept postes de directeur de cabinet, sous-préfet et secrétaire général de préfecture. Il accéda au grade de préfet en 1911 en qualité de préfet de la Corse. Il devint successivement en 1912 préfet de la Nièvre et en 1915 préfet d’Ille-et-Vilaine. En 1919, le gouvernement Clemenceau, appelé à procéder à la nomination du préfet du Bas-Rhin – le premier après le retour de l’Alsace à la France –, eut à résoudre un problème délicat dû à la cohabitation, dans une même ville, d’un préfet et d’un « haut- commissaire ». Jules Pams, ministre de l’Intérieur, mit dans un premier temps Juillard « à la disposition » du président du Conseil « pour les affaires d’Alsace et de Lorraine ». Titularisé dans le grade de préfet du Bas-Rhin, Juillard collabora, sans heurts, avec le commissaire général Alexandre Millerand ©, appelé à devenir très rapidement président du Conseil des ministres, puis président de la République. Le préfet du Bas-Rhin, assisté initialement d’un organisme consultatif, dont les membres avaient été désignés par le gouvernement, eut comme tâche essentielle de pourvoir son département d’une représentation parlementaire. Juillard quitta Strasbourg le 20 novembre 1920 pour poursuivre sa carrière à Versailles. Le couronnement en fut sa nomination en qualité de préfet de la Seine à Paris en 1922. La victoire du « Cartel des Gauches » aux élections législatives de 1924 lui fut pourtant fatale. Il fut une des principales victimes du gouvernement Herriot ©. Dès le 2 août 1924, Camille Chautemps, ministre de l’Intérieur, mit fin brutalement à ses fonctions préfectorales. Devenu ministre plénipotentiaire de France au Luxembourg, Juillard y mourut prématurément.

P. Henry, Histoire des préfets, Paris, 1950 ; R. Bargeton, Dictionnaire des préfets 1870-1981 (à paraître).

Maurice A. Oster (1992)