Skip to main content

LOUIS IV de BAVIÉRE-WITTELSBACH

Roi des Romains (1314-1347), empereur (1328) (★ v. 1281-1282 † Puch, près de Fürstenfeldbruck, Bavière, 11.10.1347; inhumé à la Liebfrauenkirche de Munich).

Fils de Louis II le Sévère († 1294), duc de Bavière et comte palatin, et de Mechthild († 1304), fille du roi Rodolphe Ier de Habsbourg († 1291). Lors de l’élection royale, après la mort de Henri VII, les électeurs se partagèrent entre lui et le Habsbourg, Frédéric III le Beau, ce qui entraîna une guerre civile de sept ans. L’évêque de Strasbourg, Jean de Dirpheim ©, qui avait été chancelier du Habsbourg Albert Ier, se prononça pour Frédéric et entraîna une majorité de partisans. Mais en 1320, Louis vint en Alsace avec une forte armée. Il fut reçu à Strasbourg, où les Mullenheim © lui étaient favorables, tandis que les Zorn © tenaient pour Frédéric ; de même, à Colmar, deux factions s’affrontèrent, les Noirs qui soutenaient Louis et les Rouges, partisans de Frédéric. La bataille décisive eut lieu cependant en Bavière, à Mühldorf (22.9.1322); Louis fut victorieux et régna dès lors à peu près sans partage. Mais son intervention dans le Milanais le brouilla avec le pape Jean XXII, qui l’excommunia (1324) et jeta l’interdit sur toutes les régions (dont l’Alsace) qui lui avaient fait leur soumission. L’interdit, quoique mal observé, troubla les consciences pendant 15 ans: il ne fut même levé officiellement qu’en 1350. Louis vint à Colmar en 1338 lors des raids antisémites du « roi Armleder » et exigea de la ville de Mulhouse, où avaient eu lieu des exécutions, une somme de 1 000 livres pour prix de sa grâce. Il confirma également le statut des juifs strasbourgeois, mais leur imposa une capitation supplémentaire d’un florin pour tout bien valant plus de 20 florins (1342). D’autre part, il avait engagé en 1330 au roi de Bohême les villes d’Empire de Kaysersberg, Turckheim et Munster, mais les reprit six ans plus tard. C’est en partie par crainte d’être aliénées à des seigneurs que sept villes impériales de moyenne et de haute Alsace conclurent à Sélestat en 1342 une alliance de paix de trois ans (qui fut renouvelée), prévoyant une entraide de ses membres: c’était une amorce de la future Décapole, qui reçut de Charles IV son statut définitif en 1354. Louis accorda un statut à la foire de Strasbourg en 1336.

L. Sittler, La Décapole alsacienne, Strasbourg, 1955; B. Gebhard, Handbuch der deutschen Geschichte, I, Stuttgart, 1970, passim et p. 518-553; F. Raphaël, R. Weyl, Juifs en Alsace, Toulouse, 1977, p. 38 et 43; G. Benker, Ludwig der Bayer. Ein Wittelsbacher auf dem Kaiserthron, 1982 ; Neue Deutsche Biographie, XV, 1987, p. 334-347.

† Philippe Dollinger (1995)