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LOUIS Ier de BAVIÈRE

Roi de Bavière, (C) (★ Strasbourg, Saint-Pierre-le-Jeune, 25.8.1786 † Nice 24.2.1868).

Fils de Maximilien-Joseph, colonel du régiment d’Alsace, duc de Deux-Ponts et roi (1806) de Bavière, et d’Augusta-Wilhelmine-Marie de Hesse-Darmstadt, (PI) (1765-1796). ∞ 12.10.1810 à Munich Thérèse de Saxe-Hildburghausen (1792-1854) ; 8 enfants, dont Maximilien II (1811-1864), roi de Bavière (1848-1864); Otto (1815-1867), roi de Grèce (1832-1862); Luitpold (1821-1912), régent du royaume de Bavière (1886-1912). Louis eut à sa naissance les prénoms de Charles Louis Auguste, et eut pour parrain et marraine Louis XVI © et Marie-Antoinette. Il dut quitter Strasbourg avec sa famille dès fin 1789, du fait des troubles de la Révolution. Tout au long de sa vie, Louis exprima le souhait que l’Alsace revienne à l’Allemagne. En 1801, après la paix de Lunéville par laquelle l’Empire germanique avait abandonné à la France toute la rive gauche du Rhin, Louis exprima sa nostalgie des provinces perdues dans une ode: Teutschland meinem geliebten Vaterlande. En 1803, il commença des études à l’Université de Landshut, qu’il poursuivit à Göttingen (droit, sciences politiques, économie politique, antiquité). À l’invitation de Napoléon, il séjourna de février à août 1806 à Paris. Louis commanda, du moins nominalement, le contingent bavarois engagé aux côtés de l’Armée française dans les campagnes de 1806 et 1807 contre la Prusse et la Russie, et aurait montré, selon Masséna, beaucoup de bravoure lors de la bataille de Putulsk (16 mai 1807). En août 1807, il fit à Berlin la connaissance de l’historien suisse Jean de Müller, auteur de la Geschichte der Schweizerischen Eidgenossenschaft, et dont les conceptions contribuèrent à ancrer le patriotisme allemand de Louis et à renforcer sa conviction que l’Alsace était une terre allemande. Lors de la guerre de 1809 contre l’Autriche et du soulèvement du Tyrol qui l’accompagna, Napoléon retira à Louis le commandement en chef du contingent bavarois; durant la campagne de « pacification » du Tyrol, Louis fut, à la tête d’une division bavaroise, placé sous les ordres du maréchal Lefèbvre ©. En 1813, Louis poussa son père, roi de Bavière, à changer de camp, mais ne reçut aucun commandement durant la campagne de 1814 contre la France. En novembre 1813, il avait reçu mission d’organiser la Landwehr du royaume de Bavière. Arrivé à Paris le 28 avril 1814, il ne put participer au règlement des questions territoriales ; mais, en 1815, il put mettre à exécution son plan de restitution des œuvres d’art confisquées par les Français en pays conquis depuis 1792. Pour lui, le véritable objectif des campagnes de 1814 et 1815 était le retour de l’Alsace à l’Allemagne; il fut très contrarié de ne pas pouvoir prendre part aux travaux du Congrès de Vienne. Il participa au mouvement national allemand et soutint activement la publication des Monumenta Germaniae HistoricaEn 1820, il écrivit une pièce de théâtre, Teutschlands Errettung, sur les guerres de libération de 1813, où il exprime son souhait que l’Alsace revienne à l’Allemagne. Devenu roi en 1825, Louis n’abandonna rien de ses convictions nationalistes. En 1827, il offrit une chaire à l’Université de Munich à Joseph Görres, fervent partisan du retour de l’Alsace à l’Allemagne. Comme souverain, il mena une politique oscillant entre le libéralisme et l’absolutisme. Défenseur du catholicisme, il n’en voulait pas moins maintenir l’Église sous le contrôle de l’État; c’est pourquoi il se heurta aux ultramontains, qui publiaient à Spire le mensuel Der Katholik, et parmi lesquels figurait l’évêque de Strasbourg Mgr Raess ©. Il transforma la ville de Munich dans le style néo-classique. Sa liaison avec une aventurière, Lola Montès, qu’il fit en 1847 comtesse de Landsfeld, contribua à alimenter la vague des mécontentements. Il abdiqua lors des troubles de 1848 en faveur de son fils Maximilien II et, dès lors, passa sa vie entre Munich et Rome.

Aus meinem Leben, v. Ludwig I. König von Bayern, (Bayerische Staatsbibliothek Munich, Ludwig l.-Archiv) ; Nachlass Ludwig I. (Geheimes Hausarchiv, Munich).

Allgemeine deutsche Biographie, XIX, 1884, p. 517-527; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 198-199 (erreurs) ; Louis aurait eu un monument à son effigie place Broglie (1887) ; M. Spindler, Die Regierungszeit Ludwigs I. (1825-1848), dans M. Spindler (édit.), Handbuch des Bayerischen Geschichte, IV/1, Munich, 1979, p. 82-223; Neue Deutsche Biographie, XV, 1985, p. 367-374; H. Gollwitzer, Ludwig I. von Bayern. Königtum im Vormärz. Eine politische Biographie, Munich, 1986 ; Sur l’implantation de ses ancêtres en Alsace, C. Pfister, « La ville de Ribeauvillé et le comté de Ribeaupierre sous la domination française : 1648- 1789 », Pages alsaciennes, Strasbourg, 1927, p. 140-167. Sur la restauration de la cathédrale de Spire et l’hostilité contre l’évêque de Strasbourg Mgr Raess, J. Zink, Ludwig I. und der Dom zu Speyer, Munich, 1986. On trouvera une mine d’informations dans les études renfermées dans les catalogues de certaines expositions lesquels, d’un autre côté, offrent une iconographie très variée concernant Louis Ier, dont : Vorwärts, vorwärts, sollst du schauen… Geschichte, Politik und Kunst unter Ludwig I., Munich, 1986, dans lequel on retiendra, E. Weis, « Die politischen und historicheh Auffassungen Ludwigs I. in der Kronprinzenzeit », p. 11-28 et W. Schmitz, « Der Deutscheste der Deutschen… Ludwig I. und die nationale Bewegung », p. 125-152 ainsi que Schauspiele von König Ludwig I. der Handschrift übertragen und bearbeitet von Ursula Huber, herausgegeben von Johannes Erischen ; Biedermeiers Glück und Ende… die gestörte Idyll 1815-1848hrsg. von H. Orromeyer et U. Laufer, Munich, 1987.

Roger Dufraisse (1995)