Famille du patriciat bourgeois de Strasbourg, agrégée à la noblesse à la fin du XIVe siècle, dont plusieurs membres ont occupé des fiefs en Alsace et rempli des charges dans les conseils de la ville. Des recherches systématiques sur la famille et sa généalogie n’ont pas été publiées. L’utilisation en son sein de mêmes prénoms expose les chercheurs au risque de confusions.
Archives départementales du Bas-Rhin, 16 J 159/1 à 24, fiefs tenus des (Hanau-) Lichtenberg (Hindisheim, gué du Hundsfeld…) ; Ch. Schmidt, Familles nobles et patriciennes de la Basse-Alsace, principalement de Strasbourg, jusqu’en 1500, Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Ms 3865, p. 687-689 ; B. Hertzog, Chronicon Alsatiae. Edelsasser Cronick unnd aussfuerliche Beschreibung des untern Elsasses…, Strasbourg, 1592, livre 6, p. 208 : Die zum Treubel ; J. Kindler von Knobloch, Das goldene Buch von Strassburg, Vienne, 1886, p. 375-376; Stiassny, Baldung Griens Wappenzeichnungen in Coburg : zum Treubel, planche 1. ; Ch. Wittmer, Ch. Meyer, Le livre de bourgeoisie de la ville de Strasbourg 1440-1530, Strasbourg, 1954 (index, t. 3) ; Th. Brady, Ruling class, Regime and Reformation at Strasbourg 1520-1555, Leyde, 1978, p. 451 et passim ; M. Alioth, Gruppen an der Macht…, 1988 (voir index datyl. De Bernh. Metz, p. 13).
- Reimbold,
banquier († avant 1348). ∞ I Otilia Visel, fille de Cuno Visel de Haguenau. ∞ II Otilia Gürtler († avant 1356). Conseiller entre 1332 et 1344, administrateur du couvent des Dominicaines de Sainte-Agnès en 1341. En 1353, « le partage de ses créances, d’environ 3 à 4000 livres, donna lieu à la rédaction d’une liste de ses débiteurs, au nombre d’une centaine et appartenant à toutes les classes sociales: on y trouve le roi, des nobles ruraux, des patriciens strasbourgeois, des ecclésiastiques, des gens de métier dans la ville et à la campagne, qui ne sont généralement redevables que de quelques sous, répartis en Basse-Alsace, à Colmar et jusqu’à Cologne ».
Ph. Dollinger, L’émancipation de la ville et la domination du patriciat (1200-1349), Livre II, Histoire de Strasbourg des origines à nos jours, t. Il, 1981, p. 58.
- Johann I,
stettmeistre († après 1359). Frère de 1. Conseiller entre 1333 et 1369, stettmeistre en 1349, 1353-1354 et 1358-1359, maître de l’Œuvre Notre-Dame. Avec Nicolas Zorn, il fut chargé en 1350 d’intervenir auprès du pape pour qu’il renonçât à la mise au ban de la ville de Strasbourg.
Archives municipales de Strasbourg, série VI, 448/7.
- Johann II,
administrateur (Pfleger) de la léproserie de l’Église Rouge (cité entre 1386 et 1409). Fils de Cuntz (?), neveu de 2. Écuyer (1400). Pour attacher à la chapelle de la léproserie un bénéfice sacerdotal en vue d’utiliser les services d’un chapelain résident, il fit, avec l’autorisation de l’évêque, une collecte dans toutes les paroisses du diocèse. Le Magistrat, « à la gloire de Dieu et pour le bien des malades », créa, par acte du 23 août 1407 et avec l’approbation de l’évêque Guillaume de Diest ©, la prébende nécessaire. Le 22 août 1409, Johann recommanda aux fidèles le premier chapelain, Nicolaus Kern, pour recueillir des aumônes, celui-ci n’en pouvant prélever que ses frais de route.
Archives de l’hôpital, inventaire manuscrit, traduction allemande, fol. 78 et ss. ; Ibid : 22.8.1409 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1054-1055; J.-D. Schoepflin (traduction Ravenez), L’Alsace illustrée, t. 5, 1852, p. 719 ; Ch. Schmidt, « Notice sur l’Église Rouge et la léproserie de Strasbourg », Bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, n° 10, Strasbourg, 1879, p. 245-247.
- Cune,
stettmeistre († en, ou après 1440). Frère de 3. ∞ Otilia N. († avant 1440). Conseiller à Strasbourg en 1404, stettmeistre entre 1424 et 1440. Il était bailli épiscopal de Molsheim en 1419 (Kindler von Knobloch) et fut inféodé en 1426 du bac du Hundsfeld sur le Rhin, au sud de Strasbourg.
J. Hatt, Liste des membres du Grand Sénat de Strasbourg du XIIIe siècle à 1789, Strasbourg,
5. Bernhart,
bailli épiscopal († 1486, inhumé à Ebersmunster). Fils d’AdoIff zum Trübel, écuyer, inféodé à Hindisheim. ? Richardis Bapst von Bolsenheim, fille de Lienhard Bapst von Bolsenheim et bourgeoise de Strasbourg en 1486; 8 enfants. Coseigneur d’Odratzheim en 1457, inféodé à Hindisheim en 1451, 1465 et 1483, bailli épiscopal d’Ortenberg en 1475 (Archives municipales de Strasbourg, IV, 21-46, et de Rouffach en 1482 (Kindler von Knobloch).
- Ursula,
abbesse († 1514, inhumée dans l’église des Dominicains de Strasbourg). Signalée dès 1475, elle exerça son ministère à Niedermunster, au pied du Mont-Sainte-Odile, probablement à partir de 1496, année de la mort de l’abbesse Marguerite d’Altorf.
Nouvelles œuvres inédites de Grandidier, Alsatia sacra, Colmar, 1899, p. 148.
- Wendling,
chevalier, conseiller († avant 1506). Proche parent (neveu ?) de 5, puisqu’il était en 1487 et 1491 le tuteur de ses enfants. ∞ I NN ; 2 filles connues. ∞ II Magdalena von Müllenheim, sœur de Ludwig von Müllenheim, écuyer, mari de sa fille aînée Catharina (Archives départementales du Bas-Rhin, G 3757/94). Chevalier, conseiller à Strasbourg en 1479. Il fut inféodé en 1483, avec son frère Adolff et leur oncle Bernhart, du bac du Hundsfeld sur le Rhin, et il était en 1488 au service de l’électeur palatin.
- Eckhart,
chevalier, pamphlétaire (C puis P) (★ vers 1478 † Hindisheim? 1538-1539). Fils de 5. ∞ I Harregardin von Huntingen, fille de Heinrich von Huntingen et de Marguerite de Herbéviller ; ∞ II Ursula von Bietenheim, fille de Siegfried II von Bietenheim ; ∞ III vers 1530 Otilia Stürmann. Deux filles du premier lit étaient en 1523 au couvent des Clarisses de Strasbourg auprès de leur tante paternelle Jacobea. En mai 1538, Eckhart signala le baptême de trois enfants du dernier lit (Eckhart II, sept ans, Noah, cinq ans, et Gabriel, six mois). Après une carrière militaire qui l’avait mené en Europe orientale, Eckhart s’établit dans son fief de Hindisheim. Le 23 décembre 1517, il acheta le droit de bourgeoisie de la ville de Strasbourg comme bourgeois forain. En 1519 débuta à Strasbourg avec les prédications de Matthis Zell © le mouvement de la Réforme. L’année suivante commença « la guerre des pamphlets » dans laquelle s’engagea Eckhart vers 1523 avec un premier écrit. En tant que laïc, il accompagna le mouvement réformateur strasbourgeois, publiant plusieurs traités qui vont du pamphlet au testament spirituel, du catéchisme au livre de prière : Ein demütige Ermanung an ein gantze gemeine Christenheit… (Humble exhortation à toute la chrétienté universelle…), vers 1523 ; Ein christelich Lob und Vermanung an die hochberümpte christeliche Statt Straszburg von wegen des heyligen Worts Gottes… (Éloge et encouragement chrétien adressés à la célèbre ville chrétienne de Strasbourg au sujet de la sainte parole de Dieu…), 1524 ; Ein christlich, bryderlich, treuwlich Warnung vor Auffrur unnd trostlich, bestendig bey dem Evangelio zu beharren an ein gemeyn Leyschafft… (Mise en garde chrétienne, fraternelle et fidèle contre la révolte et exhortation à s’en tenir avec confiance et persévérance à l’Évangile, adressée à tous les laïcs, à tous et à chacun), 1525 ; Ein Sendtbrieff antreffende des Selbuchs Jarmarckt… (Missive concernant la « foire » de l’obituaire…), 1526; Ein vetteriiche gedruge, gute Zucht, Lere und Bericht christlich zu leben unnd sterben an meine Kynder und alle frumme Christen (Pédagogie, leçon et instruction paternelles, fidèles et bonnes pour vivre et mourir chrétiennement, adressées à mes enfants et à tous les chrétiens pieux), 1528 ; Da gloriam Deo… (Donne gloire à Dieu…), 1534. Ce traité n’est connu qu’en extraits ; Anzeige, Bericht und Antwort auff dissen Inhalt, gegen aller menniglich da es Not erfordert (Déclaration, enseignement et réponse – concernant les points suivants -, adressés à tous, puisque c’est devenu nécessaire…), 1538; Bericht und Anzeyge zu Lob und Eeren und Preisz Gottes aller Menschen und Creaturen durch mich Eckhart zum Drübeli ewer armer Diener (Instruction et déclaration, présentées par moi, Eckhart zum Drubell, votre pauvre serviteur, pour que tous les hommes et toutes les créatures louent, honorent et glorifient Dieu), 1539. Avec beaucoup de vraisemblance, un autre traité peut lui être attribué: Eckart der trew sagt dir verwar, wie es im MDXXIIII. Jar sol erghan auff Erd… (Eckhart, le fidèle, te dit véritablement comment cela doit se passer sur terre en l’année 1534), 1534. Eckhart est un laïc sensible au message central de la Réforme, la justification par la foi, qu’il exprime surtout par son combat contre tout ce qui se vend et s’achète dans l’Église de son temps. Il est un témoin original de ce temps de transition qui va de l’apparition du message réformateur en Alsace à l’organisation des premières Églises protestantes.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1054-1055 ; G. Koch, Eckhart zum Drübel, témoin de la Réforme en Alsace, Biographie, textes et traduction, collection Travaux de la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg, n° 1, Strasbourg, 1989 avec une bibliographie, p. 159.
- Gabriel,
stettmeistre (★ 1537 † Strasbourg 28.11.1591). Fils de 8 et d’Otilia Stürmann. ∞ I N. Boecklin ; ∞ II N. von Mülheim (Müllenheim) ; ∞ III Eva von Rust. Sans enfant (?). Membre de la chambre des XV de 1580 à 1591. Stettmeistre entre 1582 et 1591. Il tint des fiefs à Hindisheim, Limersheim, Lampertheim et Geispolsheim.
Des placards imprimés sous son autorité (Wir Gabriel zum Treubel, der Meister und der Rhat) ont été conservés. L’un du 30 juillet 1582 concerne l’interdiction de démolir des maisons sans la permission du Conseil des Quinze; un autre du 4 mai 1586 concerne la célébration des mariages (Archives municipales de Strasbourg, R5, 134b et R 5, 144-145). Il fut le dernier porteur du nom.
Gustave Koch et Christian Wolff (2003)