Artiste-peintre (★ Rixheim 24.6.1844 † Paris 7.4.1909). Fils d’Ernest Zuber ©. ∞ I 20.7.1871 à Paris Madeleine Oppermann (★ 14.11.1851 † 19.10.1881), fille de Louis Oppermann, banquier, et d’Anna Oppermann ; 4 enfants. ∞ II Hélène Risler (★ 20.11.1857 † 2.2.1932), fille d’Eugène Risler, directeur de l’Institut agronomique de Paris, et de Emma Puerari ; 3 enfants. Il passa sa jeunesse à Rixheim, et en 1852 fut élève de l’Institut pédagogique de Christian Lippe à Lenzburg (Argovie) dès l’âge de 7 ans, puis du Gymnase protestant de Strasbourg (1853-1858). Il prépara à Paris son admission à l’École Navale de Brest (1861 à 1863). Nommé aspirant, il s’embarqua sur le Montebello. Puis, en 1864, il escorta sur la frégate Thémis l’empereur Maximilien d’Autriche vers le Mexique. De 1865 à 1868, c’est à bord du Primauguet de l’escadre de Chine et du Japon qu’il parcourut le monde: cap de Bonne Espérance, île Maurice, Japon, Chine, Corée où il participa à l’intervention militaire de Kang Hoa. Puis il revint en France par Java, Sydney, et la Nouvelle-Calédonie. À son retour, il démissionna de la Marine et entra dans l’atelier du peintre Gleyre, après avoir convaincu sa famille que sa vocation était la peinture. Dès 1869, il fut admis au Salon des Artistes français où il exposa La rue de Pékin. Au moment du conflit de 1870-1871 avec la Prusse, il fut mobilisé et participa à la défense de Paris et aux combats du Mont-Valérien. À sa démobilisation, il opta pour la France. Il installa son atelier rue de Vaugirard à Paris : la capitale et ses environs furent source de nombreuses œuvres (aquarelles et huiles). Le Salon présenta une ou deux œuvres de Henri Zuber chaque année (ces huiles reçurent régulièrement des critiques très élogieuses) et, en 1875, lui firent obtenir une 3e médaille. Il continua, dès 1880, à vendre de nombreuses œuvres avant de perfectionner dans le Midi à la technique de l’aquarelle l’année suivante. Il fut alors remarqué par des amateurs anglais et continua ses envois au Salon où son œuvre fut de plus en plus appréciée. En 1883, son admission à la Société des aquarellistes français, où il exposa tous les ans, le convainquit de présenter, pour la seconde année, des œuvres à Londres chez Goupil & Co (52 aquarelles). L’État lui passa régulièrement des commandes : ses œuvres figurent encore dans de nombreux musées en France ou dans des bâtiments officiels. Il reçut une commande de Hachette de 10 gravures pour sa collection Le Tour du Monde. En 1889, à l’Exposition universelle, ses deux tableaux exposés L’Automne et Le Printemps formèrent les premiers cartons de la tapisserie pour la Manufacture de Beauvais. La plus haute distinction lui fut attribuée avec une médaille d’or. Jusqu’en 1895, ses nombreux voyages lui firent voir Londres, Mailly-le-Château, le Midi et enfin Ferrette, lorsque la levée de l’interdiction d’entrer en Alsace lui fut accordée par les autorités allemandes. En 1896, Versailles et son parc furent pour lui une véritable découverte et la source de nouvelles œuvres. Ces dernières, exposées en 1898-1899, sont: Le Passé à Versailles (Musée d’Amiens) et Les Marches de Marbre Rose (Musée de Bordeaux).
Membre du jury du Salon des artistes français en 1897, il reçut l’année suivante, une médaille de vermeil à Bruxelles et voyagea en Hollande. Au moment de l’Exposition universelle de 1900, un grand tableau Une soirée à Versailles et 5 tapisseries de Beauvais, réalisées d’après ses cartons représentaient sa production. En 1906, il exposa 34 aquarelles au Salon des aquarellistes. Il put faire un dernier voyage à Venise et à Bellagio, Italie, en 1908, avant de décéder. Le pâturage de Winkel, dernière œuvre d’Henri Zuber, fut exposée au Salon juste après sa mort. On compte 18 musées français, dont le Louvre, ayant acquis de ses tableaux avant sa mort. À Paris, une exposition rétrospective lui fut consacrée en mai 1910, à l’École nationale des Beaux-Arts. Chevalier de la Légion d’honneur en 1886, officier en 1906.
E. Charton, Le tour du monde, 1873, tome XXV ; Cerfberr de Medelsheim, Biographie alsacienne-lorraine, Paris, 1879, p. 32 ; Bellier et Auvray, Dictionnaire général des artistes de l’école française depuis l’origine des arts du dessin jusqu’à nos jours, t. II, 1885, p. 732 ; Schurr, « Les petits maîtres de la peinture », L’Art, 1887, t. l ; Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains, 1893 ; Jouve, Les Alsaciens-Lorrains, Dictionnaire, annuaire et album, 1898; Ant. Meyer, Biographies alsaciennes avec portraits de photographie, IV, n° 28 (notice et portrait) ; Revue alsacienne illustrée, XI, 1909, p. 113-125 par L. Honoré; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1050; Y. Zuber, Le paysagiste Zuber, juin 1945 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, t. 36, 1947, p. 565 ; J. Diemer, Connaissance du monde, 1968, p. 75-84 ; R. Heitz, La peinture en Alsace. Strasbourg, 1975 ; The classified Directory of Artists Signatures symbols and Monograms, Detroit, 1976 ; L’Alsace du 6.9.1984 ; P. Miquel, L’école de la nature, 1985, t. IV, p. 333-368 ; Encyclopédie de l’Alsace, p. 7842 ; Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1987, p. 273 ; François Lotz (en collabor. avec J. Fuchs, L. Kieffer, R. Metz), Artistes-peintres alsaciens de jadis et de naguère 1880-1982, Kaysersberg, Éditions Printek, 1987, p. 436, 437, 438 ; J.-N. Marchand-Saurel, Dictionnaire des peintres de la marine et de la mer, 1997 ; Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, Paris, nouvelle édit.,1999.
Bertrand Zuber (2003)