Conseiller général du Haut-Rhin, industriel, (Pr) (★ Mulhouse 28 florival an VII (17.5.1799) † Rixheim 25.9.1853). Fils de Jean Zuber © et d’Élisabeth Spoerlin. ∞ I à Strasbourg 13.3.1824 Mélanie Henriette Karth (★ Strasbourg 1800- 1830), fille de Jean Nicolas Karth, négociant, et de Marguerite Salomé Hennenberg; 3 enfants, ∞ II 15.7.1833 Adèle Élise Oppermann (1812-1890), de Strasbourg également, fille de Geoffroy Oppermann, pharmacien à la Rose, et de Philippine Hennenberg ; 5 enfants. Fils du fondateur de la manufacture de papier peint de Rixheim, Zuber fréquenta le collège d’Aarau, Suisse, puis se rendit à Paris suivre une formation de chimiste. En 1820, il mit au point la fabrication industrielle du jaune de chrome. Reprenant une technique mise au point par son oncle Michel Spoerlin, il appliqua à la fabrication des papiers peints une technique permettant d’améliorer l’imitation des peintures de fleurs et de paysages, technique qui fut reprise pour l’impression sur étoffes. En 1826, il fut à l’origine d’un procédé d’impression au rouleau et de l’emploi de papier mécanique sans fin. En 1822, il était entré comme associé dans la maison familiale, qui produisit du papier blanc et du papier peint, maison dont il assura la direction à partir de 1834, s’occupant plus particulièrement de la commercialisation de la production. Malade, il quitta l’Alsace de 1835 à 1840 pour vivre sous de meilleurs climats. À son retour, il obtint la concession à Rixheim de l’Île-Napoléon, où il fit construire une papeterie, spécialisée dans la fabrication de cartes de tarot et de papier infalsifiable. Il fut l’un des fondateurs de la Société industrielle de Mulhouse en 1825 qu’il présida de 1829 à 1834. Il œuvra constamment pour l’amélioration du sort des ouvriers: fondation d’une caisse de retraite pour ses ouvriers, cofondateur avec Jean Dollfus © de la Société mulhousienne des cités ouvrières dont le but était d’offrir aux ouvriers des logements salubres, confortables et bon marché, promoteur de l’Asile agricole de Cernay pour orphelins. Chrétien actif, il dirigea un groupe de lecture de la Bible, fut membre de la Société biblique de Mulhouse, soutint l’œuvre évangélique des aveugles d’Illzach et le comité des patronages des détenus libérés d’Ensisheim. En 1852, il réalisa à la demande du gouvernement un voyage en Algérie afin d’étudier la colonisation de ce pays par des orphelins élevés en France. Zuber fut élu conseiller général du canton de Habsheim en 1852. Auparavant, il avait exercé les fonctions de conseiller de l’arrondissement d’Altkirch de 1845 à 1852 et entra au conseil municipal de Rixheim en 1848 où il avait occupé à titre provisoire les fonctions de maire dans l’attente des élections municipales de l’été. Chevalier de la Légion d’honneur (1849).
Auteur de quatorze articles dans le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse entre 1829 et 1852.
Archives départementales du Haut-Rhin, 2M42, 7M2, 9M12, 9M13, 9M14, 4 O 210, 3Q 105-37 ; Archives nationales, F1c V Haut-Rhin 4; E. Dollfus, « Notice nécrologique sur M. Jean Zuber fils », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1853, p. 111, 129; Histoire documentaire de l’industrie de Mulhouse, Mulhouse, 1902, p. 571 et 572 ; G. Koechlin, E. Schwartz, Tableaux généalogiques de la famille Koechlin, 1460-1914, Mulhouse, 1914, n° 145; R Leuilliot, « Les élections au corps législatif dans le Haut-Rhin en 1852 », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, XIX, 1972, p. 6, 9 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 1049-1050 ; P. R. Zuber, « Jean Zuber fils », Cahiers Zuber, XVII, 1971 ; idem, « Histoire des Zuber », Cahiers Zuber, t. III A, 1977, p. 15-20 (portrait) ; O. Conrad, Les conseillers généraux du Haut-Rhin…, thèse, Strasbourg, t. IV, p. 212, 214.
Olivier Conrad (2003)
