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ZORN de BULACH Ernest Maximilien

Député (★ Osthouse 1786 † Osthouse 2.1.1868). Fils d’Antoine Joseph Zorn de Bulach ©. ∞ 1820 à Osthouse Anne de Kageneck (★ Fribourg 12.1.1802 † Paris 11.8.1840), fille de Henri, comte de Kageneck et d’Amoena von Hacke. Il passa son enfance entre Osthouse et Durbach, Bade. En 1803, il devint chevalier de l’ordre de Malte. Il entra dans l’armée badoise, alliée de la France, mais fut détaché à l’état-major du maréchal Masséna, auprès duquel il fit les campagnes d’Autriche (1805) de Prusse et Pologne (1806), et à nouveau d’Autriche (1809). Il démissionna de l’armée badoise (1811) et entra dans l’armée française, fit les campagnes de Russie, de Saxe, et de France (1814), mais il refusa de se rallier à Napoléon à son retour de l’Ile d’Elbe et reprit du service dans l’armée de la Restauration, dont il démissionna en 1819, comme capitaine. Son frère aîné ayant repris Osthouse, Ernest Maximilien s’installa au château de Durbach. La mort de son frère aîné, le ramena à Osthouse, dont il devint maire en 1822. Propriétaire de la première fortune du département avec ses domaines d’Osthouse et d’Erstein, ses forêts de Gerstheim, un domaine à Diebolsheim, des vignes à Châtenois et son domaine badois de Durbach, il occupa une place de premier plan dans la vie politique de la Restauration. Le collège électoral de Sélestat (181 électeurs) était le plus royaliste du département. Il fut élu député ultra en 1827 par 92 voix sur 93 votants. Il vota contre l’Adresse des 221 et fut battu aux élections de juin 1830 par Humann ©. Conseiller général depuis 1827, il prêta serment à la Monarchie de juillet dès septembre 1830, et demeura conseiller général désigné, puis élu. Il fut pourtant le correspondant bas-rhinois du Comité légitimiste de Berryer. Il se consacra alors principalement à la gestion d’une très grande fortune et de la rentrée de revenus principalement ruraux: locations, ventes d’herbes, de bois, de tabacs, de vins. L’hiver, il séjournait à la ville, principalement à Strasbourg, mais aussi à Paris où il avait acheté une maison en 1840, et où il fit quelques séjours pendant la période où son fils y fit ses études. Mais, dès le printemps, il regagnait Osthouse, et pendant les vendanges Durbach, revenant à Osthouse pour la chasse, qui occupait une place importante dans la vie et l’emploi du temps des Zorn. Ernest Maximilien obtint
l’immatriculation dans la noblesse badoise qui élit la chambre haute badoise (1843), même s’il ne put comme citoyen français, exercer son droit de suffrage. En 1848, aux élections cantonales pour le canton d’Erstein, il fut battu par son voisin Henri de Bancalis ©, et ne revint au Conseil général qu’en 1852. Il laissa son siège cantonal à son fils François Zorn de Bulach en 1855. Après le mariage de ce dernier en 1849, conformément au contrat de mariage, il lui laissa le château et le domaine d’Osthouse et se retira dans une maison d’Osthouse. Son beau petit château d’Erstein de la Rebmatt fut démoli en 1856 pour laisser la place à une lainière, qui ne fit pas de bonnes affaires, et dut être reprise par les Schlumberger © de Guebwiller, les Zorn se contentant d’une participation.

Archives historiques de l’Armée, dossier 2760 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1045 (c’est donc par erreur que Sitzmann le qualifie de maréchal de camp. En réalité, il ne parvint qu’au grade de capitaine) ; E. Anceau, Dictionnaire des députés du Second Empire, 1999.

François Igersheim (2003)