Skip to main content

ZIMMERMANN Jacob

Humaniste de la fin du XVe siècle, aussi connu sous le nom latinisé de Carpentarij ou Carpentarii. Natif de Saint-Hippolyte près de Sélestat. Filiation inconnue. Il mourut le 8 septembre ou le 9 août 1541 de la peste. Zimmermann étudia à l’Université de Bâle où on le trouve inscrit à la faculté des Arts en 1485. Par la suite, il apparaît comme chanoine de l’église St. Peter de la même ville et, en 1492, comme recteur de l’église paroissiale de Beinwil. En 1489, Zimmermann succéda à Johann Matthias von Gengenbach († 1486) à la chaire de poésie, chaire dont Sébastien Brant © deviendra titulaire en 1496. Ayant la réputation auprès des autres humanistes du Rhin supérieur d’être un énergique promoteur des études universitaires, Zimmermann fut élu en 1491 recteur de l’Université à l’unanimité. Avec les fonctions précédentes, Zimmermann cumula encore la charge de doyen de Saint-Martin de Colmar (1502-1541) et d’administrateur, de 1527 à 1539 de l’abbaye de Honcourt. Détail intéressant à noter, Beatus Rhenanus ©, le célèbre humaniste de Sélestat, découvrit lors d’une visite qu’il fit à Zimmermann à Colmar un précieux manuscrit de Tertullien dans sa bibliothèque qui avait été prêté à Zimmermann par le couvent de Payerne (Suisse). Mais Zimmermann est aussi connu par sa longue et efficace activité diplomatique au
service de la ville et de l’évêque de Bâle et du duc Charles de Savoie. On le qualifia de « eine geschickte verständige dapfere gelehrte person, der sprachen latin tutsch und welsch wol bericht und wissend » (personne habile, compréhensive, courageuse et savante, parlant le latin, l’allemand et le français). Toutes ces qualités lui valurent sans doute d’avoir été choisi par l’évêque de Bâle pour le représenter au Religionsgespräch de Baden (Suisse) en mai 1526 auquel assistèrent entre autres du côté luthérien, le théologien Oecolampade et, du côté catholique, Johann Eck d’Ingolstadt.

Th. Nartz, Le Val de Villé, 206, 211, 212 cite Archives départementales du Bas-Rhin, H 2320 ; Archevêché de Strasbourg, Cahiers Laurent Freyther (fondés sur Archives de l’ancien évêché de Bâle), I, 106 ; M. Barth, Handbuch der elsässischen Kirchen im Mittelalter, col. 192 ; W. Vischer, Geschichte der Universität Basel von der Gründung bis zur Reformation 1529, Basel, 1860, p. 57, 168, 188, 325 ; A. Scherlen, Topographie von Alt-Colmar, Colmar, 1922, p. 250 ; R. Wackernagel, Geschichte der Stadt Basel, Bâle, 1924, t. 2, p. 597 ; t. 3, p. 194, 213, 483 ; H. G. Wackernagel, Die Matrikel der Universität Basel, Bâle, 1951, t. 1 (1460-1529), p. 186, 218 ; E. Bonjour, Die Universität Basel von den Anfängen bis zur Gegenwart 1460-1960, Basel, 1960, p. 95- 96 ; R Adam, L’humanisme à Sélestat…, Sélestat, 1962, p. 60 ; Rappoltsteinisches Urkundenbuch, t. 5, p. 432, n° 1099.

† François-Joseph Fuchs et Bernhard Metz (2003)