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ZIMMERMANN François Antoine

Révolutionnaire, (C) (★ Germersheim, Palatinat, 29.1.1749 † Mayence 21.2.1799). Études à Spire et Mayence, puis à l’Université de Heidelberg. Prêtre séculier de la congrégation des Lazaristes, il enseigna la philosophie à l’Université de Heidelberg à partir de 1780. Exclu de l’Université en 1785 par suite d’un scandale, il fut relégué dans une paroisse. En 1792, il enseigna de nouveau la philosophie, mais à l’Université de Mayence. Renseignant le général français Custine sur les positions et forces ennemies, il lui soumit aussi des plans de conquête de Mannheim, Heidelberg, Heilbronn, mais lui garda rancune de ne pas en avoir tenu compte. Son activité d’espionnage découverte, il s’établit à Dürkheim, occupé par les Français, y fut nommé président provisoire de l’administration du pays de Linange-Dürkheim, mais l’avancée prussienne l’en fit fuir. Il vint à Strasbourg en avril 1793, devint membre des Jacobins et fut envoyé comme commissaire révolutionnaire à Bouxwiller. Il se fit nommer délégué du canton pour porter à la Convention nationale l’acceptation de la constitution (de l’an I) et profita de son séjour a Paris pour charger le général Custine lors de son procès devant le tribunal révolutionnaire en août 1793. Lorsqu’après la rupture, le 13 octobre 1793, des lignes de Wissembourg par les Autrichiens fut créée une armée révolutionnaire, son commissaire civil Euloge Schneider © confia à Zimmermann un détachement d’une vingtaine de cavaliers nationaux commandés par Casimir Pfersdorff ©. Ils sillonnèrent le département à la recherche de suspects, déserteurs et insoumis, traquèrent les prêtres réfractaires, réquisitionnèrent bestiaux, grains, vins, etc., et laissèrent surtout le souvenir de leurs rapines. Zimmermann et Pfersdorff furent arrêtés sur un ordre de Saint-Just © et Lebas © du 11 nivôse II (31 décembre 1793), conduits à Paris et incarcérés à la prison de l’Abbaye. Zimmermann fut transféré à celle de Saint-Lazare le 17 thermidor II (4 août 1794) et élargi le 7 fructidor (24 août) par arrêté du Comité de sûreté générale. Revenu à Strasbourg, il fut remis en arrestation le 19 frimaire III (9 décembre 1794) pour malversations, prévarications et extorsions exercées dans ses anciennes fonctions de commissaire révolutionnaire. Élargi une première fois, il fut réincarcéré le 10 thermidor III (28 juillet 1795) par ordre du représentant en mission Richou, mais libéré six semaines plus tard par le représentant Fricot. Lorsque Mayence fut annexé à la France en 1798, Zimmermann y fut nommé accusateur public près le tribunal criminel du département du Mont-Tonnerre, fonction qu’il résilia peu avant sa mort. N’ayant jamais revendiqué sa qualité d’ecclésiastique, il n’avait prêté aucun serment exigé des prêtres et n’avait pas abjuré un sacerdoce auquel il avait renoncé de fait.

Archives nationales, F7 4568, doss. 6 et F7 477553, doss.2 ; Archives de la Préfecture de Police, Paris, AB/297 et catalogue Labat ; Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, ms 1146 et 1154 ; Archives départementales du Bas-Rhin, 6 L 103 ; Archives municipales de Strasbourg, RAM-292 et Div. II – 473/2726 ; E. Barth, « Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg », Revue d’Alsace, 1885, p. 550-554 (texte de la pétition adressé à la Convention avec sa biographie) ; H. G. Haasis, Franz Anton Zimmermann, Rede über die gegenwürtige Gefahre des Vaterlandes, Reutlingen, 1992 (avec bibliographie très complète).

Claude Betzinger (2003)