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ZEMB Joseph Léon

Prêtre, publiciste, (C) (★ Schœnau 30.8.1898 † Colmar 9.5.1979). Fils de Charles Zemb, sabotier, et d’Adélaïde Walz. Très tôt orphelin de père, Zemb fit des études secondaires au petit séminaire de Zillisheim jusqu’en 1914, puis au collège Saint-Étienne de Strasbourg. Incorporé dans l’armée allemande en 1916. Entré au Grand Séminaire de Strasbourg en 1919, il y fut un des animateurs du Cercle social. Ordination le 15 juillet 1923. Nommé vicaire à Schiltigheim le 1er août 1923, à Ensisheim le 23 avril 1927, puis curé de Lichtenberg le 10 juillet 1928. Aumônier du sanatorium départemental et de l’hospice départemental de Colmar de 1937 à 1974. Chanoine honoraire en 1962. Membre de l’Union populaire républicaine (UPR) d’Alsace, Zemb était proche de la branche autonomisante, en particulier de Rossé © et de l’abbé Gromer ©. Il participa très tôt à la rédaction de Die Zukunft, « hebdomadaire pour la défense des droits de la patrie et du peuple alsacien-lorrain », lancé à Saverne le 9 mai 1925. Il rédigea son supplément culturel Die Brücke jusqu’à l’interdiction par Mgr Ruch ©. Membre de l’association d’anciens de la corporation « Alsatia », fondée en janvier 1926. Partisan de l’idée d’un « front unique » des partis alsaciens pour la défense des « droits de la petite patrie », lancée par Georges Wolf ©, il participa, à partir d’avril 1926, aux négociations menant à la fondation de l’Elsass-Lothringischer Heimatbund le 24 mai 1926 à
Strasbourg. Il fut, avec Eugène Ricklin ©, co-président du comité provisoire. Il fut co-signataire du « manifeste aux Alsaciens-Lorrains fidèles à la Heimat », publié le 7 juin 1926, qui exigeait une très large autonomie pour l’Alsace-Lorraine dans un cadre français fédératif, ainsi que le statu quo dans le domaine religieux et scolaire. Avec Jean Keppi © et l’abbé Gromer, il était, semble-t-il, partisan d’une scission de l’UPR pour la débarrasser du poids de son aile droite et constituer un front pour la défense du particularisme alsacien. En janvier-février 1929, il fut un des organisateurs du mouvement de soutien à l’abbé Haegy © dans les milieux ecclésiastiques contre la menace de Mgr Ruch de l’écarter du journalisme. En 1930, Mgr Ruch interdit son article intitulé « Dr. Haegy und der jüngere Klerus » dans l’ouvrage publié en l’honneur de l’abbé Haegy, Im Dienst der Kirche und
des Volkes. En 1930-1931, Zemb polémiqua avec l’abbé Didio qui exhortait les Alsaciens à sortir de leur « tour d’ivoire » culturelle dans les Zeitfragen, le supplément mensuel de l’Elsässer, et défendit le maintien du Volksfront, c’est-à-dire d’une politique d’alliance avec les partis autonomistes pour défendre le particularisme alsacien. Zemb participa au mouvement de protestation de l’UPR contre la circulaire Guy La Chambre de juin 1933 qui facilitait la dispense de l’enseignement religieux à l’école. Il fut un des responsables des cours d’éducation politique des Jeunesses-UPR créés en 1937. Zemb fut l’un des maîtres d’œuvre des quatre volumes de Das Elsass von 1870-1932 publiés par Alsatia de 1936 à 1939, et rédigea en particulier le volume sur les partis politiques.

Zeuge seiner Zeit, chanoine Eugène Muller (1861-1948), Colmar, 1960 ; avec R. Giessler, « Das verlegerische Wirken von Joseph Rossé in Colmar », Reinhold Schneider Blätter, 5, 1980, p. 25-36.

Nouveau Rhin Français du 30.8.1958; Élan, 1979, n° 4-5 ; Christian Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris-Strasbourg, 1982 (index).

Christian Baechler (2003)