Universitaire, académicien (★ Erstein 14.7.1928 † Lorient, Morbihan 15.2.2007). Fils de Charles Séraphin Zemb, chef de gare du tramway, et de Marie Élise Joséphine Gillod. ∞ 21.7.1951 à Paris VIe Gertrude Suzanna Maria Erika Volsegger. Après des études secondaires à Strasbourg, Jean-Marie Zemb fit des études de philosophie en France et en Allemagne. Il fut chargé d’enseignement à l’Université de Hambourg en République Fédérale d’Allemagne de 1956 à 1961 et composa en allemand un Aristote dont la version française ne vit pas le jour. Ayant obtenu l’agrégation d’allemand, il enseigna aux lycées Carnot et Paul Valéry de Paris de 1961 à 1966. Doctorat ès-lettres soutenu à la Sorbonne le 18 juin 1968 sur les structures logiques de la proposition allemande (Prix de Strasbourg, 1968) et doctorat de philosophie. Il occupa successivement les chaires de linguistique allemande des universités de Paris-VIII, Paris-III et Paris-X entre 1968 et 1986. Il fut professeur titulaire de la chaire de grammaire et de pensées allemandes, créée pour lui, au Collège de France de 1986 à 1998. Sa virtuosité intellectuelle lui permit d’écrire en français ce qui se rapporte à l’allemand et user inversement de l’allemand pour ce qui concernait le français. Élu le 11 janvier 1999 dans la section Philosophie de l’Académie des sciences morales et philosophiques. Son attachement à l’Alsace bilingue était naturel. Il fut aussi un intellectuel engagé au service de l’Europe, de l’écologie et des questions de défense. Réfractaire au S. T. O. en 1944. Sa méthode d’analyse de la proposition à l’aide de trois entités (le thème, le rhème et le phème) relevait du structuralisme sémantique. Officier de la Légion d’honneur et des Palmes académiques.
Les structures logiques de la proposition allemande, contribution à l’étude des rapports entre le langage et la pensée, Grenoble, 1968 ; Vergleichende Grammatik. Französisch-Deutsch (grammaire comparée – français allemand), Mannheim, Duden, 2 t., 1978-1984 (comparaison de deux systèmes et L’économie de la langue et le jeu de la parole) ; « Le pont de Kehl et le pont de Strasbourg », article paru en 1973 dans le numéro spécial sur « Bilinguisme et francophonie » de la revue Ethnopsychologie
Le Monde, 20.2.2007.
† Jean-Pierre Kintz (2007)