Réformateur strasbourgeois (★ Kaysersberg 21.9.1477 † Kaysersberg 1548). Fils de vigneron aisé, le futur initiateur de la Réformation luthérienne à Strasbourg connut une première période d’études qui le conduisirent à Mayence, Erfurt (1494) et Ingoldstadt (1495). Il céda alors à l’appel d’une vie plus aventureuse faite de voyages et de service militaire dans le contexte mouvementé des guerres souabes. À 28 ans, il décida de parachever sa formation et s’inscrivit, le 2 octobre 1502, à la faculté des arts libéraux de l’université de Fribourg-en-Brisgau. Promu bachelier l’année suivante, fait maître ès arts en 1504, il poursuivit des études de théologie sous le signe d’une scolastique de type via moderna. Devenu bachelier biblique (7 octobre 1509), puis bachelier sentencier (10 septembre 1511), il participa jusqu’en 1518 à la vie de son université. Il y côtoya des hommes qui n’allèrent pas tarder à se faire un nom dans l’histoire de la Réformation, à savoir Jacques Sturm, J. Faber, J. Eck, W. Capiton et U. Rhegius. L’acquisition de biens fonciers et immobiliers à Fribourg témoigne de l’aisance économique de Zell qui, en 1511-1512, devint l’un des conseillers de Capiton, alors doyen de sa faculté. En octobre 1517, il fut promu recteur de son université. D’un tempérament qui le portait davantage vers la vie pratique que vers des systèmes conceptuels qu’il jugeait volontiers trop théoriques, Zell quitta le monde académique. Le 15 juillet 1518, il entre dans la fonction de curé-pléban (Leutpriester) de Saint-Laurent, la paroisse-mère de la cathédrale de Strasbourg. Le recteur en titre n’était autre que le trésorier du grand chapitre, mais la bonne marche de la paroisse était contrôlée par les prébendiers formant le grand chœur. C’est donc de cette dernière instance que Zell obtint son bénéfice, ainsi que la charge de pénitencier épiscopal qui y était incorporée. À peine installé, il se vit effectivement confronté à l’apparition des idées luthériennes sur la place publique. Nicolas Gerbel, le juriste humaniste qui s’était fait l’éditeur des œuvres du Réformateur saxon, y alimentait une véritable « guerre des pamphlets ». Face aux idées venues de Wittenberg qu’il semble avoir déjà rencontrées à Fribourg, Zell connut alors, de son propre aveu, un temps d’observation sceptique. La diffusion des écrits réformateurs, assurée par les nombreux imprimeurs locaux rapidement gagnés à la cause nouvelle, donna à l’« affaire Luther » un retentissement grandissant. Ce ne fut qu’en automne 1521, à l’apogée de la guerre des pamphlets, que Zell entra dans la bataille. Ses sermons sur l’épître de saintPaul aux Romains font rapidement de lui le point de mire de l’opinion publique. Le succès croissant de cette prédication qui répondait aux besoins de beaucoup d’auditeurs, n’allait pas manquer de susciter l’inquiétude de l’évêque Guillaume de Honstein. En mars 1522, depuis Nuremberg où il prenait part aux délibérations de la diète qui débattait de l’affaire Luther à laquelle l’édit de Worms du 8 mai 1521 n’avait nullement mis le terme désiré, Guillaume de Honstein fit parvenir au grand chapitre une lettre par laquelle il demandait à celui-ci de sévir contre Zell. Il ne pouvait tolérer que son propre pénitencier prêchât des erreurs officiellement condamnées. Zell bénéficia cependant de l’esprit de concurrence qui opposait les évêque, les chanoines et les prébendiers du grand chœur. Sigismond de Hohenlohe, le doyen du chapitre, personnellement favorable à une prédication plus évangélique, décida de protéger le pléban. Convoqué pour être mis au courant des plaintes épiscopales, Zell se vit simplement invité par les chanoines à veiller à ce qu’aucune agitation ne s’empara de son auditoire. L’affluence croissante des auditeurs de Zell rendit bientôt la chapelle latérale de Saint-Laurent trop exiguë. Le 2 juin 1522, ses paroissiens l’installèrent dans la grande chaire en pierre, élevée dans la nef à l’usage exclusif du prédicateur en titre de la cathédrale. Choqués, les chanoines fermèrent la chaire et la maintinrent close en dépit de la demande du magistrat. Le 21 juin, les édiles durent se résoudre à une solution de rechange susceptible de satisfaire les chanoines: ils firent confectionner une chaire mobile en bois pour que Zell pu continuer à prêcher dans la nef. L’évêque était décidé à mettre fin à l’activité de son pénitencier qui bousculait les usages et la piété traditionnelle de l’Église tant par son enseignement que par sa pratique. Le 2 août 1522, l’évêché fit remontrance au Magistrat pour ne pas respecter l’édit de Worms. Le sénat fait remarquer à l’autorité épiscopale qu’elle a tout loisir de sévir contre Zell, à condition de respecter la procédure régulière, à savoir la convocation du pléban devant l’official en vue d’un procès ecclésiastique dans les règles. La nouvelle provoqua la colère populaire mais encouragea aussi les adversaires du mouvement évangélique à manifester plus vigoureusement leur opposition. Le ton montaet la violence verbale se manifesta jusque dansles prêches, de sorte que le Magistrat dû délibérer par deux fois au sujet des disputes publiques entre Zell et Pierre Wickram, prédicateur en titre de la cathédrale. En décembre 1522, Gervais Sopher, procureur fiscal de l’évêque, formula le libellus de lite canonique en vue du procès contre Zell. Les 24 articles d’accusation à son encontre lui furent remis en même temps que la citation à comparaître devant le vicaire général, Jacques Gottesheim. Des exemplaires de l’acte d’accusation furent distribués en vue d’intimider l’opinion publique. La réaction populaire en faveur de Zell ne se fit pas
attendre: deux placards injurieux furent apposés à la porte de l’officialité. L’évêque protesta en bonne et due forme et place le Magistrat devant un choix clair entre ses officiers légaux et le pléban hérétique. Les édiles firent alors ouvertement part de leur intention de protéger ceux qui prêchèrent l’Évangile. Le 8 janvier 1523, ils demandèrent au Grand Chapitre de maintenir Zell dans son office, en dépit du procès en cours. Convoqué par les chanoines quatre jours plus tard, Zell affirma être étranger à l’intervention du Magistrat et se déclara prêt à démissionner si sa prédication devait mettre l’Église de Strasbourg en réel danger. Il fit néanmoins part de son souhait de se voir accorder la possibilité de se défendre publiquement, ce qui pourrait conduire à un accord lui permettant de poursuivre son ministère. Les députés du Grand Chœur tenaient cependant au départ de celuiqu’ils accusaient de négliger de dire la messe et les vigiles pour ne se consacrer qu’à la prédication. Ils lui reprochaient aussi de ne plus baptiser les enfants en latin et de ne plus aller au cimetière le jour des morts. Habilement, prenant au mot son allusion à une possible démission, ils lui trouvèrent un remplaçant. Mais l’initiative vexa les chanoines qui reprochèrent à leurs prébendiers d’outrepasser leurs compétences et nièrent aussi que Zell eut jamais donné sa démission. Le 19 janvier 1523, ils firent connaître au magistrat leur volonté de le maintenir en poste encore pendant un an. Le 22 mars 1523, l’évêque plia sous la pression mais détacha la fonction de pénitencier épiscopal de celle de pléban, exigeant aussi que Zell respectât au moins le recez de la diète de Nuremberg (6 mars 1523) qui avait autorisé la prédication de l’Évangile jusqu’à la convocation d’un concile, à condition néanmoins qu’elle se montre respectueuse de la tradition. Le grand chœur, quant à lui, ne renonça pas à l’idée de se débarrasser de Zell qui avait d’ailleurs fait savoir qu’il ne pourrait respecter l’édit de Nurembergque dans les limites permises par la parole de Dieu. L’« affaire Zell » mit l’opinion publique en ébullition. Elle se traita jusque dans les estaminets. Le sursis dont jouit maintenant Zell ne lui permit pas d’ignorer le procès qui l’attendait. C’est pourquoi, tout en continuant à prêcher, il prépara activement sa défense, consignant régulièrement par écrit ses arguments et sa vision des choses. C’est ce travail qui allait faire de lui l’auteur du manifeste historique de la Réformation à Strasbourg. En mars, Zell avait reçu un renfort inespéré, tout d’abord en la personne de Capiton ©, l’ancien collègue de Fribourg, maintenant prévôt de Saint-Thomas, puis, en mai, dans celle de Martin Bucer ©, venu chercher refuge à Strasbourg. Arrivé à la mi-mai 1523, Bucer trouva en Zell un collègue attentionné et prêt à guider ses premiers pas dans la métropole alsacienne. Zell fut excommunié le 14 mars 1524 pour avoir rompu son célibat. Le texte de l’excommunication fut affiché à la cathédrale de Strasbourg le 5 avril. Le 12 avril, il publie en collaboration avec Capiton, d’abord en latin, puis en allemand, une Appelatio sacerdotum maritorum, où il fit l’apologie du mariage des prêtres. Cependant, depuis la fin de l’année précédente, c’était une apologie bien plus ample qui, sur son initiative, défrayait la chronique. Zell, en effet, avait projeté sa Christliche Verantwortung comme un brûlot sur la place publique. Dans le courant des premiers mois de 1523, Zell avait remis à l’official une défense personnelle, un texte en latin, aujourd’hui disparu. À partir d’avril 1523, et probablement jusqu’en juillet-août, il avait travaillé à la rédaction d’un volumineux texte allemand (195 feuillets) à l’intention d’une opinion qu’il voulait associer à une cause qu’il considérait comme dépassant largement la sienne. Zell désirait en effet que son procès devînt l’occasion de porter sur la place publique le fond du débat provoqué par Martin Luther – et d’appeler la population de la cité à se convertir à une Église profondément redéfinie. Pendant la rédaction du pamphlet, son auteur avait eu la satisfaction de constater qu’il n’était plus isolé dans son combat. L’impression de son Apologie fut confiée à Wolfgang Köpfel, imprimeur local gagné à la cause, et neveu de Capiton. L’apparition de l’ouvrage
impressionne visiblement les contemporains et certainement rallié bien des hésitants. Beaucoup y virent une contribution efficace et bienvenue à la propagande religieuse pro-luthérienne. Ainsi le chartreux Otto Brunfels © estimait-il, en octobre 1523, que Zell avait lavé Luther de l’accusation d’hérésie. Dans une première grande partie de son Apologie, Zell traita en effet de la question fondamentale qu’est l’accusation d’hérésie luthérienne dont on le chargeait. Il examina et discuta la prétendue hérésie du moine saxon pour détruire le fondement sur lequel on avait voulu bâtir l’édifice de sa propre accusation. De très longues portions de l’ouvrage sont des rappels de ce que Zell avait maintes fois développé dans ses sermons. La lecture de la Verantwortung révéla une parfaite familiarité de son auteur avec la plupart des thèmes abordés dans les innombrables pamphlets de l’époque; mais elle confirma surtout la profonde influence exercée sur lui par les écrits luthériens. Non seulement tous les grands écrits réformateurs de l’année 1520, mais encore bien d’autres textes du réformateur saxon constituèrent incontestablement la source privilégiée à laquelle puise Zell. Si les références aux thèmes de l’anticléricalisme traditionnel, à ceux de la critique réformiste d’un Geiler von Kaysersberg, mais aussi à ceux de l’humanisme érasmien ne manquèrent nullement, l’Apologie de Zell va bien au-delà de ces accents qui n’avaient rien de vraiment nouveau. Sa plaidoirie pour une profonde redéfinition de l’Église le conduisit en effet au-delà de la reformatio in capite et in membris tant réclamée par un Moyen Âge finissant pour ouvrir largement la porte à une véritable refondation de l’institution ecclésiastique, de sa prêtrise, de sa prédication et de sa relation au monde. En affirmant que l’Église n’a plus prêché l’évangile depuis des siècles, mais s’est faite le porte-parole d’une loi humaine, Zell se situa clairement dans le sillage de Luther et de sa théologie réformatrice.
C’est bien à Zell qu’on doit, en plus du long travail préparatoire que fut sa prédication résolument évangélique, le manifeste incendiaire qui contribua à faire basculer la cité dans le camp de la Réformation, ce n’est assurément pas à lui que Strasbourg doit la réorganisation de son Église sous le signe de cette Réformation mais à Bucer. Zell se plaça en retrait pour pouvoir se consacrer entièrement à un ministère paroissial qu’il accomplira fidèlement jusqu’à sa mort dans le respect général d’une population qui le vénérait. Cependant, le fait qu’il allait souvent marquer également sa différence ne sera pas sans embarrasser Bucer dans ses efforts pour affermir l’œuvre commencée en commun. Peut-être trop rempli du souvenir d’une situation historique qu’il dû affronter seul, Zell semble ne pas avoir suffisamment été sensible aux besoins nouveaux. Ainsi, après l’achèvement du travail de consolidation du Synode de 1533, Bucer, tout en exprimant sa satisfaction, laissa percer sa relative déception en ce qui concerne Zell: « Si Matthieu Zell, qui a seul encore l’oreille du peuple, était plus tenace dans la revendication des droits du ministère, et plus désireux d’amener l’unité dans l’Église; si, en outre, il prêchait la foi plus pleinement, nous n’aurions en vérité aucun sujet de plainte. Mais sa femme le détourne vers les œuvres. Néanmoins, c’est un homme au cœur droit et cherchant Dieu ». Ce ne fut ni le premier ni le dernier des nombreux signes d’agacement que Zell, et surtout sa femme, suscitèrent plus d’une fois chez Bucer. Non sans raison, l’historiographie ancienne a souligné l’aspect souvent conflictuel des relations ultérieures entre Bucer et le couple Zell. En réalité, Zell demeura, pour l’essentiel, solidaire de Bucer et de ses collègue, même si cette solidarité fut souvent critique.
Accusé très tôt de favoriser la violence séditieuse Zell s’en était défendu énergiquement dans sa Verantwortung, adoptant une position théorique analogue à celle de Luther. Il était néanmoins très sensible à la fermentation sociale du moment, avait écouté les discours de Hans Maurer, alias Karsthans, le prédicateur itinérant qui, dans une vigoureuse prise de parole, avait fait retentir en septembre 1522 sur la place de la cathédrale les accents d’une « aile gauche de la Réformation ». En avril 1525, il se retrouva aux côtés de Bucer et de Capiton pour une action commune de pacification des paysans en révolte, qui avaient explicitement fait appel aux prédicateurs strasbourgeois. Après avoir essayé en vain d’obtenir leur retrait de l’abbaye d’Altorf qu’ils occupaient par la force, Zell rédigea, le 18 avril 1525, au nom du groupe une missive à l’intention d’Érasme Gerber et de ses lieutenants. Il réexprima à cette occasion sa conviction que la violence et la rébellion envers l’autorité civile ne sont pas dans la volonté de Dieu. La brutalité de la répression par les troupes du duc de Lorraine provoqua chez lui et chez sa femme une émotion d’une intensité dont on cherche vainement les traces chez un Bucer, soucieux avant tout d’assurer l’avenir d’une Réformation que la révolte risquait de discréditer. Après le drame, accusé de collusion avec les révoltés parce que son nom et son action furent souvent évoqués par ceux-ci, lors des procès qu’on leur intenta après leur défaite, Zell dut (avec Capiton et d’autres) s’expliquer publiquement sur sa position.
Dans les premières années de leur collaboration, Zell et Bucer se firent les défenseurs d’une certaine tolérance. Tous deux plaidaient pour une libération des hommes de la tyrannie d’une caste cléricale oppressive. Désireux de voir le prêtre redevenir simple prédicateur et de voir l’Église renoncer à tout moyen de coercition pour se contenter d’annoncer l’évangile, ils étaient convaincus que la piété et la discipline ne peuvent être assurées ni par la contrainte d’un droit ecclésiastique, ni par l’appel de l’Église au bras séculier. Les choses changèrent lorsque l’enthousiasme populaire des débuts fit place à une certaine indifférence et que surgirent des personnalités qui s’opposèrent aux prédicateurs, prônant notamment le baptême des seuls croyants et la priorité de la parole intérieure. Persuadé qu’il fallait abandonner la souplesse tolérante des débuts et mettre en
place des normes et des contraintes en vue de sauver l’unité de l’église, Bucer attendait maintenant du Magistrat une aide efficace dans ce sens. Or, au même moment, Zell recueillait avec bienveillance et compréhension un Schwenckfeld, pourchassé à cause de ses positions spiritualistes. Lors des débats du Synode de 1533, il manifestat sa répugnance à polémiquer au sujet des questions théologiques telles que le baptême ou l’importance de la parole extérieure, points sur lesquels Bucer et les autres tenaient précisément à mettre les choses au clair et à obtenir un consensus. Aussi, lors de la « censure » des pasteurs, Zell fut-il accusé de ne pas comprendre qu’il fallait « s’empoigner avec le diable ». En effet, il semble avoir été moins exigeant sur les conditions théologiques de l’unité de l’Église, enclin qu’il était à penser que celle-ci était essentiellement assurée par le lien de l’amour fraternel. Néanmoins, si Zell pratiquait cet amour fraternel en accueillant un Schwenckfeld à sa table et en lui témoignant son amitié, on ne peut lui reprocher d’avoir entravé par son libéralisme, voire son indifférentisme doctrinal, les efforts théologiques consolidateurs de ses collègues. Ainsi ne s’opposa-t-il pas au durcissement que marquait le Bericht aus der heiligen Schrift (1534) de Bucer, et dans lequel les moyens de grâce objectifs et le ministère prenaient un poids nouveau. Zell cautionna formellement ce document si important pour l’orientation nouvelle de la pensées des réformateurs strasbourgeois. Il préfaça également le catéchisme strasbourgeois de 1534 par lequel Bucer donnait une base dogmatique solide à l’enseignement de l’Église rénovée, et dans lequel les idées spiritualistes d’un Schwenckfeld se voyaient réfutées. Zell ne se désolidarisa pas non plus des nombreuses interventions collectives des prédicateurs auprès du Magistrat en vue d’une légifération en faveur d’une pratique religieuse plus intense. Et c’est spontanément qu’il déclara au Synode de 1533 qu’il était, lui aussi, désireux de voir établir « l’ordre dans l’Église, et qu’on ne laisse pas tout chacun en faire à sa guise avec sa manière de manger, de boire et de blasphémer publiquement. » Tout cela relativise donc l’image d’un Zell bonhomme et indifférent aux nécessités concrètes de la consolidarisation.
Avec Bucer, Capiton et Hédion, Zell faisait partie d’un groupe qui jouissait d’une évidente prééminence au sein du collège pastoral strasbourgeois. Toujours directement associé aux plans de Bucer, le chef incontesté du groupe, il fut néanmoins celui qui se tint volontiers un peu en retrait des initiatives du leader. Les efforts théologiques de Bucer pour rapprocher Zwingliens et Luthériens en matière de conception de la Cène n’ont manifestement pas rencontré son soutien actif. Là aussi, Zell dut subir les reproches de la censure synodale pour avoir
affirmé trop rudement qu’on ne doit pas poser la question de savoir comment le Christ est présent dans les éléments du sacrement. Convaincu qu’il n’y avait pas qu’une seule manière légitime de concevoir théologiquement la chose, Zell avait convenu avec Bucer qu’il n’enseignerait publiquement que les aspects pratiques de la Cène et éviterait de s’exprimer sur le plan dogmatique. Ce faisant, il demeurait d’ailleurs dans la ligne de la sensibilité générale des débuts de la Réformation strasbourgeoise, peu propice aux spéculations théologiques. Pourtant, Zell n’était pas désintéressé. Il s’est confectionné une copie personnelle du texte de l’accord de Cassel, intervenu en 1534 entre Bucer et Mélanchthon, étape importante sur le chemin de la Concorde de Wittenberg (1536). Le but atteint, quand Bucer exhorta ses collègues à signer cette Concorde, Zell le fit spontanément et se joignit même aux autres pour encourager la ville de Constance à abandonner ses hésitations et à faire de même.
Cependant, Bucer jugeait bon de tenir Zell éloigné des discussions délicates. En août 1534, lorsque Zell se rendit au Wurtemberg pour une cure de santé, Bucer le supplia d’éviter toute discussion sur la Cène avec les théologiens souabes, persuadé qu’il ne réussirait pas « à réfuter les arguments » de ses adversaires et que ceux-ci sauraient utiliser à leurs fin « la moindre variation » de ses discours. D’une manière générale, Bucer craignait que les adversaires, notamment Schwenckfeld, ne manipulassent un Zell trop peu à la hauteur de la tâche. Aussi lui conseillait-il de se cantonner dans un rôle honorifique de « premier prédicateur de Strasbourg » et de « bon vieillard ». De fait, l’intérêt et la compétence de Zell le portaient davantage vers les questions pratiques de la pastorale que vers ce qu’il lui arrivait parfois de considérer comme des arguties théologiques. La rencontre, à Tübingen, à la fin de l’été 1536, entre Mélanchthon et un groupe de théologiens d’Allemagne du sud est symptomatique à cet égard. Bucer et Zell y participaient. Mélanchthon demanda publiquement à « Maître Mathis » ce qu’il pensait de la Cène et obtint une réponse qui montre bien sa réticence profonde à suivre
les théologiens dans leurs disputes terminologiques qui le mettaient mal à l’aise. Pourtant, cela ne signifie nullement que Zell ait systématiquement refusé de prendre position. Il ne refusa pas de prendre part à la discussion qui avait éclaté en 1542 entre les ecclésiastiques de Francfort-sur-le-Main, relativement aux images et à la Cène. En parfait accord avec Bucer et les autres strasbourgeois, Zell se rangea à l’avis que les images entrent dans la catégorie des adiaphora (aspects secondaires) et que tout dépend de l’usage qu’on en fait. Pour ce qui est de la Cène, il signa des déclarations telle que: « La présence de Christ dans le sacrement est véritable et réelle: mais elle n’est ni terrestre ni charnelle ; ni la raison ni les sens ne nous la font percevoir; au contraire, elle est céleste; c’est par l’esprit du Nouveau Testament et par la foi que nous la sentons. Le pain et le vin sont des symboles terrestres comme le dit Irénée, mais ce que ces symboles représentent est céleste. »
Zell fit néanmoins toujours figure de quelqu’un qui se tint volontiers à l’écart des querelles qui divisèrent les tenants de la Réformation en ces années. Cela est d’autant plus étonnant que dans sa Christliche Verantwortung il avait donné la preuve qu’il était parfaitement capable de se lancer dans de très vives controverses, lorsqu’il le jugeait nécessaire. Le front sur lequel il avait estimé utile de se battre était manifestement celui de la réfutation du catholicisme romain. Dans le camp de la Réformation, les querelles doctrinales l’indisposaient fortement. Il estimait qu’ici, l’irénisme était de mise, conviction affirmée encore plus fortement chez son épouse. L’irénisme du couple n’a d’ailleurs pas été qu’une source d’ennuis pour Bucer. Ce dernier se servira de leur réputation pour favoriser la réconciliation entre Calvin © et Pierre Caroli © qui, en 1539, séjournèrent tous deux à Strasbourg.
Catherine Zell affirma que son mari défunt avait toujours enseigné que « le baptême devait être libre » pour ce qui est du moment de son administration. Convaincu que seule la foi au Christ fait naître de nouveau et que là réside le baptême du Saint-Esprit, Zell aurait toujours été soucieux d’éviter qu’on fit du baptême d’eau plus qu’il n’est en réalité, à savoir un témoignage et une confession de foi dans le Christ. Catherine en appelait à son mari, mais aussi à Luther, à Bucer et à Capiton pour contrer la trop grande importance accordée à la cérémonie par l’orthodoxie luthérienne qui avait suivi la phase initiale de la Réformation. Elle considérait cela comme un retour à une religion qu’avaient précisément combattu son mari défunt et toute la première génération des Réformateurs. De fait, la position commune à Bucer et à Zell, formulée dans Grund und Ursache (1524) marque une certaine tolérance à l’égard de la pratique du baptême. En 1530, Zell avait cependant adhéré à la Tétrapolitaine qui prévoyait le baptême des enfants; et il ne se désolidarisa pas de ses collègues chaque fois qu’ils se référèrent à la Tétrapolitaine dans leur lutte contre les dissidents et leur rejet du baptême des nourrissons. Bien que ne faisant pas partie de la commission qui proposa l’ordonnance ecclésiastique, Zell ne désavoua pas non plus l’obligation que celle-ci fera par la suite aux parents de conduire leurs enfants au baptême. Lors du Synode de 1533, il se déclara d’accord avec tous les articles et ne protesta pas contre l’article VII, comme le fit par exemple Hechtlin, qui rappela qu’aucun texte biblique n’ordonnait aux chrétiens de faire baptiser leurs enfants. Ce qui a été dit de la caution accordée par Zell à l’enseignement catéchétique strasbourgeois en matière de la Cène est donc également valable pour le baptême.
Cependant, Zell s’opposa néanmoins très fortement à la présence de parrains et de marraines lors du baptême, une coutume qu’il avait déjà dénoncée comme non biblique dans sa Christliche Verantwortung. Bucer s’en plaindra à plusieurs reprises, lui demandant instamment de ne pas mettre l’unité de l’Église en danger.
L’ordonnance ecclésiastique de 1534 interdira explicitement de détourner qui que ce soit de cette fonction, ce qui est certainement une pointe contre Zell.
Zell partageait le désir de Bucer qui voulait obtenir des édiles qu’ils participassent au maintien de la vraie doctrine et de la discipline publique. En 1534 déjà, il avait soutenu Bucer pour faire des remontrances au Magistrat, lui rappelant qu’il était « l’instrument et le serviteur du bras de Dieu, » et qu’il ne pouvait qu’encourir la colère divine en négligeant son devoir chrétien ; ce qui ne signifiait pas l’obligation de « gouverner les cœurs », mais celle d’organiser les choses extérieures conformément à la volonté divine. Zell reconnaissait lui aussi que la Réformation avait conduit à une nouvelle doctrine et à la suppression des principaux abus, mais qu’elle n’avait pas donné naissance à des paroisses vivantes. Les remontrances au Magistrat n’ayant pas réellement servi et l’évolution politique dans l’Empire ayant pris une tournure dangereuse pour l’avenir du mouvement évangélique, les prédicateurs, unanimes dans leur analyse de la situation peu brillante, revinrent souvent à la charge. Le 6 janvier 1546, Zell est aux côtés de Bucer et de ses collègues pour rappeler le Magistrat à ses devoirs dans le célèbre mémoire Von der Kirchen mengel unnd fähl. Mais Bucer envisageait également une réorganisation de l’Église elle-même pour la rendre plus apte à promouvoir une vie chrétienne plus conforme à l’idéal néotestamentaire. D’où, la demande d’autorisation, également contenue dans le mémoire, de créer des noyaux durs au sein des paroisses. La proposition ne rencontra pas la faveur d’un sénat qui ne voulait pas voir l’Église marcher vers une trop grande autonomie au cœur de la cité. Cela n’empêcha pas l’apparition des premiers cercles restreints dans quelques paroisses. Curieusement, celle de Zell resta à l’écart de cette évolution. Pourtant, il partageait le point de vue de Bucer: l’évolution politique défavorable à l’avancée de la Réformation dans l’Empire devait être interprétée comme une punition divine envers un peuple infidèle. Aussi, les 11 avril et 17 juillet 1547, Zell joignit-il sa voix à celles des collègues pour remettre la pression sur les édiles, priés de montrer plus de sévérité dans le maintien de la discipline publique. Ce fut même une prédication particulièrement remarquée de Zell sur le thème du mal social que constituait le blasphème qui conduisit le magistrat à remettre sérieusement à l’ordre du jour la question disciplinaire.
Mais Bucer tablait maintenant toujours plus sur une réorganisation interne de l’Église pour promouvoir la vie chrétienne plus disciplinée que tous désiraient. En août 1547, Zell participa, dans le cadre du Convent des pasteurs, à la discussion d’un projet de constitution de Gemeinschaften, cercles restreints de chrétiens « réveillés », ecclesiola in ecclesia, dans laquelle pourrait être pratiquée une discipline chrétienne, librement consentie et qui inclurait même l’excommunication. Le Magistrat, inquiet à l’idée des conséquences politiques possibles en ces temps incertains, apprit avec satisfaction que les pasteurs n’étaient d’accord ni sur le droit ni sur la nécessité de la nouvelle institution. Aussi, les 31 octobre et 7 novembre 1547, interdiction leur fut faite de continuer dans cette voie. Un Kurzer Unterricht und Grund fut soumis au magistrat par Bucer, au nom de l’ensemble du
collège pastoral, où était exposée et défendue l’idée d’une nécessaire « deuxième Réformation ». Prié de prendre position par écrit, Zell fut, avec Nigri © et Steinlein ©, l’un de ceux qui n’envisagèrent pas un engagement personnel au service des Gemeinschaften. Supplié par Bucer et les autres (11 novembre 1547) de ne pas créer de schisme au sein du corps pastoral, Zell, pour justifier son refus de se charger du supplément de travail qu’entraînerait un soutien du projet, mit en avant son âge (70 ans), sa santé chancelante et ses mauvaises conditions de travail, assurant qu’il ne s’agissait pas de sa part d’un refus de principe. Zell et ses deux collègues récalcitrants laissèrent même entendre qu’une amélioration de leurs conditions de travail n’était pas exclue, au cas où Dieu permettrait un succès des Gemeinschaften. Certains indices permettent cependant de se demander si Zell. était vraiment favorable au principe des cercles restreints. Quoi qu’il en soit, Zell semble bien avoir été de ceux qui n’étaient pas prêts à passer outre la volonté du Magistrat pour entrer dans la désobéissance civile.
Zell mourut le 8 janvier 1548. La douleur de voir, avec l’Intérim, s’effondrer l’édifice de la Réformation dont il avait contribué à assurer la percée lui fut épargnée. Lors de ses funérailles, auxquelles assistèrent des milliers de personnes, Bucer prononça l’oraison funèbre, et sa veuve prit la parole pour exhorter la population (Klagrede und Ermahnung). Les contemporains s’empressèrent d’immortaliser son souvenir. N. Gerbel © érigea un monument à sa mémoire en faisant paraître un placard reproduisant son effigie ainsi que le texte de sa dernière prière, y ajoutant un éloge en latin à la gloire de son œuvre réformatrice. Peu après, le juriste saxon Abraham Löscher fit publier à Strasbourg un pieux panégyrique. Plus tard, Louis Rabe, dans l’intention de faire figurer une biographie de Zell dans un martyrologe publié chez Samuel Emmel (1554 et 1556), s’adressa à la veuve pour obtenir les renseignements dont il avait besoin. En froid avec lui, elle les lui refusa, ce qui l’obligea à se contenter de reproduire la Christliche Verantwortung dans la deuxième édition de son ouvrage (1571). En décembre 1557, Catherine Zell, dans une lettre ouverte à la population (Ein Brieff), avait évoqué elle-même certains aspects de la figure et de l’action de maître Mathis.
Ein Collation auff die einfuerung M. Anthonii … unnd Katherine seines eelichen gemahels von Mattheo Zeell von Kaysersbergk, Strasbourg (Wolfgang Köpfel), 1523 ; Appelatio sacerdotum maritorum, urbis Argentinae, adversus excommunicationem Episcopi, Strasbourg (W. Köpfel) 12.4.1524 (en collaboration avec W. Capiton) ; Appelation der eelichen Priester von der vermaynten Excommunication …, Strasbourg, (W. Köpfel), 1524 ; Christeliche verantwortung M. Matthes Zell von Keyser?berg Pfarrherrs und predigers im Münster zu Stra?burg/uber Artickel jm vom Bischöfflichem Fiscal daselbs entgegen gesetzt/unnd im rechten ubergeben, Strasbourg, (W. Köpfel), 1523 ; Rééditions: J. Rihel, Ludovicus Rabus, Historien der Heyligen Auszwerwölten Gottes Zeugen, Bekennern und Martyrern, 2e éd., Strasbourg, (Josias Rihel), 1571, p. 227-317 ; Th. Renaud, Des ersten Strassburger Reformators Mathis Zell von Kaysersberg Verantwortung gegen die Anklage auf Ketzerei 1523. Im Auszug herausgegeben, Strasbourg (Strasburger Druckerei und Verlagsanstalt) 1908 ; Doctor Capito, Mathis Zellen und ander Predicanten zu Strassburg warhafftige verantwortung uff eins gerichten vergicht, jüngest zu Zabern aussgangen, Strasbourg (W. Köpfel), 1526 ; Préface au catéchisme de M. Bucer ; Kurtze schrifftliche erklärung für die kinder und angohnden … Der gemeinen artickeln unsers christ lichen glaubens, Strasbourg (M. Apiarius) 1534 (Réédition dans BDS VI/3, p. 53- 173 [Préface de Zell : p. 53-55]).
Frag und antwort auff die Artikel des Christlichen Glaubens… zu einer erklärung derselbigen für die Kinder, Strasbourg (Balthasar Beck) 1525. Réimpr. Strasbourg (Jacob Fröhlich) 1535 ; Réimpr. M. Reu, Quellen zur Geschichte des kirchlichen Unterrichts, t. I, 1 : Süddeutsche Katechismen, Gütersloh, 1904, p. 105-123).
Gekürzt Fragbüchlin auff die zehen gebott und uff das Vatter unser gestelt, Strasbourg (Jacob Fröhlich) 1537 (Réimpr. M. Reu, Quellen …, I, 1, Süddeutsche Katechismen, p. 123-141).
Sources : Le cursus scolaire de Zell peut être reconstitué grâce aux matricules universitaires : H. Weissenhorn, Acten der Erfurter Universität, Halle, 1881-1889, t. 2, p. 182, 46 ; G. von Poelnitz, Matrikel der Ludwig-Maximilian Universität, Ingolstadt, 1937, p. 240 ; H. Mayer, Die Matrikel der Universität Freiburg i. Breisgau, Fribourg, 1907-1909, t. 1, p. 147 ; Capitals pour l’« affaire Zell » sont le minutier du grand chœur de la cathédrale de Strasbourg (Archives départementales du Bas-Rhin), ainsi que les extraits des délibérations du grand chapitre (Archives municipales de Strasbourg VI). Les Archives du chapitre de Saint-Thomas, déposées aux Archives municipales de Strasbourg, possèdent la correspondance entre l’évêque et le magistrat (Archives du chapitre de Saint-Thomas 47), le Diaire de Nicolas Gerbel (Archives du chapitre de Saint-Thomas, 38) et le Libellus conclusionum de Nicolas Wurmser (Archives du chapitre de Saint-Thomas, 192). La correspondance et les œuvres de Bucer et de Capiton constituant des sources indispensables pour saisir l’action de Zell, se reporter à la bibliographie de ces articles. Les Quellen zur Geschichte der Täufer, VIII : Elsass, I Stadt Stra?burg 1522-1532 et II Stadt Stra?burg 1533-1535, publiées par M. Krebs et H. G. Rott (Gütersloh 1959 et 1960) sont également précieuses. Des indications plus précises sur les sources plus éparses se trouvent dans l’article de Ph. Lorentz et Jean Rott ainsi que dans celui de M. Lienhard. Signalons celles citées dans notre propre article : Katharina Zell, Entschuldigung Katharina Schützinn/ für M. Matthes Zellen/ jren Eegemahel/ der ein Pfarrher vnd dyener ist im wort Gottes zu Stra?burg. Von wegen grosser lügen vff jn erdiecht. [Strasbourg, chez Köpfel], 1524; Katharina Zell, Klagrede und Ermahnung Katharina Zellin zum Volk bei dem Grab M. Matheus Zellen, Pfarrer zum Münster zu Stra?burg, des frommen Mannes, bei und über seinem todten Leib, dans W[ilhelm] Horning, Das Leichenbegängni? des Reformators M[agister] M[atthäus] Zell in Stra?burg (11. Januar 1548), BKGE 1 (1887), p. 49-58.75-80.113-121 ; Katharina Zell, Ein Brieff an die gantze Burgerschafft der Stadt Strassburg von Katherina Zellin … betreffend Herr Ludwigen Rabus jetz ein Prediger der Statt Ulm … Strasbourg 1557 ; Nicolas Gerbel, Des Ehrwürdigen Gotgeliebten Meister Matthes Zellen des Pfarhers im Münster zu Stra?burg ware Contrafactur seines todten angesichts im 1548 Jar den 10. ta Jenners. Das Gebett Meister Mathäus Zellen für sich, sein Volk (und Kirchen) inn bayden nachten, da jhn das wee umb sein Brust so hartt an ist kommen, dans Bildnisse der Stra?burger Reformation mit Text von Johannes Ficker, Strasbourg (Karl J. Trübner) 1914 (= Quellen und Forschungen zur Kirchen- und Kulturgeschichte von Elsa? und Lothringen, hg. v. Johannes Ficker, vol. IV), p. 15 ; Abraham Loescher, Epicedion et narratio funebris in mortem venerabilis viri D. Mathei Zeellii, Strasbourg (W. Köpfel), 1548.
Études et articles : (voir aussi la bibliographie de l’art. Catherine Zell) : Jung, Geschichte der Reformation der Kirche in Strassburg, Strasbourg-Leipzig, 1830, p. 28-38 ; F. Unselt, Matthieu Zell, premier réformateur de Strasbourg, Strasbourg, 1854 ; T. W. Röhrich, « Matthäus Zell, der erste evangelische Pfarrer in Stra?burg », Mittheilungen aus der Geschichte der evangelischen Kirche des Elsasses, t. III, Strasbourg 1855, p. 85-154 ; E. Lehr, Matthieu Zell, le premier pasteur évangélique de Strasbourg (1477-1548) et sa femme Catherine Schutz. Étude biographique et historique, Paris, 1861 ; J. Walther, Matthieu et Catherine Zell, Strasbourg, 1865 ; A. Erichson, Matthäus Zell, der erste elsässische Reformator und evangelische Pfarrer in Stra?bourg, Stra?bourg, 1878 ; C. Schmidt, art. Zell dans RE ? XVII (1886), p. 485 ; A. Erichson, art. Zell., Allgemeine deutsche Biographie, 45 (1900), p. 17-18 ; J. Ficker, art. Z. dans RE ? 21 (1908), p. 650-652 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, 1034-1035; G. Anrich, art. Zell, RGG 2, V (1931), col. 2092 ; R. Stupperich, art. Zell dans RGG ? VI (1962), col. 1891-1892 ; W. H. William Henry Klaustermeyer, The Role of Matthew and Catherine Zell in the Strassburg Reformation, thèse dactylographiée Stanford University (USA) 1965 ; M. Lienhard, « La percée du mouvement évangélique à Strasbourg : le rôle et la figure de Matthieu Zell (1477-1548) », G. Livet et F. Rapp (éd.), Strasbourg au cœur religieux du XVIe siècle. Hommage à Lucien Febvre. Actes du Colloque international de Strasbourg (25-29 mai 1975), Strasbourg, 1977, p. 85-98; M. Weyer, L’Apologie chrétienne du réformateur strasbourgeois Matthieu Zell (Christliche Verantwortung, 1523), 3 vol., thèse dactylographiée Université de Strasbourg, 1981 ; M. Weyer, « Martin Bucer et les Zell : Une solidarité critique », Martin Bucer and Sixteenth Century Europe. Actes du colloque de Strasbourg (28-31 août 1991), éd. par Christian Krieger et Marc Lienhard, 2 vol., Leiden-New York-Köln, 1993, p. 275-295 ; Ph. Lorentz et J. Rott, « Le chapitre de la cathédrale de Strasbourg et la Réformation : L’affaire du prédicateur Matthieu Zell », Bulletin de la cathédrale de Strasbourg, 22 (1996), p. 91-105 (pour les années 1521-1523) et 23 (1998), p. 81-98 (pour les années 1523-1524).
Michel Weyer (2003)