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ZANG Jacques

Contre-amiral, (★ Strasbourg 29.6.1920). Fils de Paul Zang, gérant de société, et de Suzanne Lebon. ∞ 25.5.1951 à Paris VIIIe Ariette de Félice. Études secondaires à Strasbourg (lycée Kléber) et Paris (Louis-le-Grand, Janson de Sailly, Saint-Louis). Entré à l’École navale de Brest en septembre 1939. Sa promotion de 200 élèves a embarqué sur le Richelieu pour Dakar le 18 juin 1940, veille de l’entrée des Allemands à Brest. À Dakar, atteint le 23 juin, Jacques Zang et des compagnons ont conçu le projet de rallier la Zambie britannique, mais ils l’ont écarté après l’annonce du bombardement le 3 juillet de l’escadre française de Mers El-Kébir. Il a été rapatrié sur Toulon en septembre 1940. Il a reçu des affectations variées dont le bâtiment de ligne Strasbourg rescapé de Mers-El-Kébir. Au mois de juillet 1942, il a obtenu le grade d’enseigne de vaisseau 1ère classe. Il suivait un cours d’observateur aéronautique à la base d’aéronautique navale de Saint-Raphaël en novembre 1942 lorsque les Alliés ont débarqué au Maroc tandis que les Italiens ont occupé la base de Saint-Raphaël. Avec des compagnons,il a décidé de rallier les Forces Françaises libres. Pour rejoindre l’Angleterre, il a franchi clandestinement de nuit la frontière espagnole le 15 décembre. Après six mois de tribulations en Espagne (sous une identité d’emprunt anglaise) dont trois dans trois prisons successives, deux en résidence surveillée et une de clandestinité à Madrid, c’est avec un vrai-faux passeport britannique qu’il a gagné Gibraltar et y a récupéré sa véritable identité. Un paquebot anglais l’a amené à Glasgow. À Londres, il a dû passer par la Patriotic school avant la signature d’un acte d’engagement dans les Forces navales françaises libres le 21 juillet 1943. Stage d’armes en juillet et août dans les écoles de la Royal Navy, embarquement en septembre sur un destroyer devenu La Combattante, le 15 décembre 1942, à son achèvement par un chantier écossais. Au sein d’une flotille britannique, basée à Portsmouth, ce torpilleur a opéré essentiellement en Manche : escortes de convois côtiers, patrouilles défensives – notamment contre les Schnellboote (vedettes rapides allemande attaquant à la torpille par et mouillant de nuit des mines les chenaux empruntés par les convois) – et raids sur les côtes françaises, également de nuit. Au matin du jour J, La Combattante a soutenu de son feu l’assaut des Canadiens sur la plage Juno de Courseulles-sur-Mer où, le 14 juin, elle a amené le général de Gaulle se rendant à Bayeux. À partir de septembre, le torpilleur a participé à des escortes de convois vers Anvers, devenu en novembre, le principal port de ravitaillement des armées alliées, et à des patrouilles dans une « intense guerre des mines ». Le 23 février 1945 vers 23h45, très au large de l’estuaire de la Humber, mais par petits fonds, une imparable mine de fond allemande l’a coupée en deux à mi-longueur. Plus d’un tiers de l’équipage de quelques 185 hommes a disparu avec elle. Rescapé de ce naufrage, Jacques Zang a fait campagne en Indochine (1948-1950) où il a commandé le dragueur Belladone et a accompagné le général commandant supérieur à Caobang et à Langson peu avant le drame de la RC4 près de That Khé. Il a commandé la première division d’escorteurs côtiers et l’Agile (1959-1960), le bâtiment d’expérimentation Ile d’Oléron (1965-1966) la sixième division d’escorteurs d’escadre et le Forbin (1968-1970). Il a servi en Oranie avec la demi-brigade de fusiliers-marins (1957 et 1958-59). Il a été auditeur au Centre des hautes études de l’armement (1966-67), conseiller marine au Centre d’essai des Landes (1970-73) et expert naval au Sénat (1973-76). Il a été promu contre-amiral et a quitté le service actif le 30 juin 1976. Commandeur de la Légion d’honneur (2004), commandeur de l’ordre national du Mérite (1973), titulaire de la croix de Guerre 1939-1945 avec 2 citations, théâtres d’opérations extérieurs (TOE) avec 1 citation, croix de la Valeur militaire (CVM) avec 1 citation,
médaille des Évadés et de la France libre.

Auteur de plusieurs articles dans Cols Bleus, hebdomadaire de la Marine Nationale et de Fables et bévues en Histoire Maritime, L’Émoi de l’Histoire, revue de l’association historique des élèves du lycée Henri IV (printemps 1999).

Jacques Zang est mentionné dans les publications du Service historique de la Marine : Historique de la Combattante, 1971, et Historique des Forces Navales Françaises Libres, t. 1, 1994 ; t. 2, 1992 ; t. 3, 1998.

† Jean-Pierre Kintz (2007)

† Versailles 22.10.2014

Philippe Legin (juin 2022)