Professeur de théologie (★ Alzano, Italie, 2.2.1516 † Heidelberg 19.11.1590). ∞ 1553 Violanthis Curione († octobre 1556). Suite au décès de ses parents, alors qu’il était âgé de 14 ans, Zanchi entra au monastère augustinien du Saint-Esprit de Bergame où il accomplit des études humanistes et théologiques. En 1541, il fut nommé prédicateur de l’ordre régulier des chanoines du Latran et appelé au couvent San Frediano de Lucques. Sous l’influence de Vermigli ©, prieur du couvent, il eut connaissance des idées de la Réforme (Luther, Mélanchthon, Bucer ©, les théologiens suisses, et surtout Calvin ©). Il rédigea notamment un Compendium praecipuorum capitum Doctrinae Christianae, fondé sur l’Institution de Calvin. Passé au protestantisme, il quitta l’Italie en 1551. Il se réfugia à Chiavenna, dans les Grisons, puis à Genève. En 1553, alors qu’il voulait se rendre en Angleterre pour y rejoindre Vermigli, il fut appelé à la Haute-École à Strasbourg, où il arriva en mars. Il y enseigna avec succès l’Ancien Testament jusqu’en 1563, s’opposant au luthérien orthodoxe Jean Marbach © au sujet de la prédestination et de la Cène (c’est à contrecœur qu’il avait souscrit à la Confession d’Augsbourg afin de devenir membre du chapitre de Saint-Thomas). De 1563 à 1567, il fut pasteur de la communauté réformée de Chiavenna. Appelé à l’Université de Heidelberg par l’électeur palatin Frédéric III, afin d’y remplacer Zacharie Ursinus pour exposer les « lieux communs » de la théologie, il y enseigna la dogmatique de 1568 à 1578. À partir de 1572, il publia les premiers volumes d’une ample synthèse théologique, qui débute par la Trinité (De tribus Elohim, sive de uno vero Deo aeterno…, 1572; en 1577, il fit paraître De Natura Dei). On a pu déceler des influences diverses sur sa théologie, tant scolastiques (Thomas d’Aquin) qu’évangéliques ; l’œuvre de Zanchi atteste aussi sa connaissance des Pères de l’Église. La mort de Frédéric III, le 26 octobre 1576 et l’accession au pouvoir de son fils Louis VI entraînèrent le triomphe du luthéranisme orthodoxe et le départ de Zanchi. Il gagna Neustadt an der Hardt où le comte palatin accueillait au Casimirianum les professeurs calvinistes. En 1581, Zanchi rédigea une Harmonia confessionum Fidei, destinée à synthétiser les différentes confessions de foi réformées afin de faire un contrepoids à la Formule de Concorde. À la mort de Louis VI en 1583, marqué par l’âge et la maladie, il déclina l’invitation, qui lui fut faite, par Frédéric IV, de revenir à Heidelberg.
Sources : Hieronymi Zanchii omnium operum theologicorum, Genève, 1619, 3 vol. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1032-1033 ; Bopp, Die evangelischen Geistlichen in Elsass-Lothringen, 1959, n° 5770 ; R. Stupperich, Reformatorenlexikon, p. 223-224. Ch. Schmidt, « Girolamo Zanchi », Theologische Studien und Kritiken, XXXII, 1859, p. 625-708. J. Ficker et O. Winckelmann, Handschriftenproben des sechzenten Jh., Strasbourg, 1905, p. 47, 82, 83, 85, 88, 89, 91, 97 ; K. Schottenloher, Bibliographie zur deutschen Geschichte im Zeitalter der Glaubensspaltung, 1517-1585, Leipzig, 1935, t. II, p. 405.
Théologie : O. Gründler, Die Gotteslehre des Girolamo Zanchi und ihre Bedeutung für seine Lehre von der Prädestination, Neukirchen, 1965 ; P. O. Kristeller, Le Thomisme et la pensée italienne de la Renaissance, Paris, 1967 ; J. N. Tylenda, « Girolamo Zanchi and John Calvin : A Study in Discipleship as Seen Through Their Correspondence », Calvin Theological Journal 10, 1975, p. 101-141 ; J. P. Donnelley, Calvinism and Scholasticlsm in Vermigli’s Doctrine of Man and Grace, Leiden, 1975 ; A. Schindling, Humanistische Hochschule und freie Reichstadt. Gymnasium und Akademie in Strasburg, 1538-1621, Wiesbaden, 1977 ; J. M. Kittelson, « Marbach versus Zanchi: The Resolution of Controversy in Late Reformation Strasbourg », Sixteenth Century Journal 8, 1977, p. 31-44 ; J. C. McLelland, « Calvinism Perfecting Thomism? Peter Martyr Vermigli’s Question », Scottish Journal of Theology 31, 1978, p. 571-578; M. Usher Chrismann, Lay culture, learned culture…, New Haven, 1982, p. 206, 237, 256; Chr. Burchill, « Girolamo Zanchi : Portrait of a Reformed Theologian and his Work », The Sixteenth Century Journal 15, 1984, p. 185-207 ; L. J. Abray, The people’s Reformation…, Ithaca, New York, 1985, p. 272 (passim) ; J. Rott, Investigationes historicae, Strasbourg, 1986, t. II, p. 720, passim ; J. Tedeschi, « The Cultural Contributions of Italian Protestant Reformers in the Late Renaissance », Italica 64, 1987, p. 19-61 ; M. Lienhard, S. F. Nelson, H. G. Rott, Quellen zur Geschichte der Täufer, t. 16, Elsass, IV. Teil, Gütersloh, 1988, p. 600 passim ; Chr. Burchill, « Le dernier théologien réformé: Girolamo Zanchi. De officio docentium et discentium in scholis », Bulletin de la SHPF 135, 1989, p. 54-63 ; Th. Brady, Junior, Protestant Politics : Jacob Sturm (1489-1553) and the German Reformation, New Jersey, 1995, p. 447 (passim) ; W. van’t Spijker, « Thomism in Zanchi’s Doctrine of God », Reformation and Scholasticism, éd. par W. J. van Asselt et E. Dekker, Grand
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Matthieu Arnold (2003)