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ZAEPFFEL Marie Françoise Joséphine dite Frentzel

Seconde épouse du maréchal Clarke, duchesse de Feltre, comtesse d’Hunebourg, (C) (★ Mutzig 17.9.1768 † Paris 2.1.1838). Fille aînée de Mathis Nicolas Zaepffel ©. ∞ 29. 1. 1799 à Bouxwiller le général Henri Jacques Guillaume Clarke © et résida à Neuwiller dans la ci-devant prévôté. 4 enfants: Edgar (1799-1852), 2e duc de Feltre, pair de France ; Arthur (1802-1829), officier; Alphonse (1806-1850), compositeur de musique; Elphriede (1808-1813). Après la naissance d’Edgar, elle se rendit à Plombières pour plaider en vain la cause de son époux auprès de Joséphine Bonaparte. Elle le suivit dans sa disgrâce à Florence au cours de son ambassade comme ministre plénipotentiaire auprès de la cour d’Étrurie en 1801. Elle retourna à Neuwiller en 1803 pour accoucher de son second fils, Arthur. Après la nomination de son mari comme secrétaire du cabinet de l’empereur en 1804, puis comme ministre de la Guerre en 1807, elle résida à Paris, y accoucha d’Alphonse en 1806 et d’Elphriede en 1808. En 1814, lorsque les Alliés s’ouvrirent la route de Paris, son mari l’envoya se réfugier à La Flèche, Sarthe. Après son retour, elle demeura la plupart du temps à Puteaux où le couple possédait une maison de campagne. Après le décès de son époux en 1818, elle solda le patrimoine alsacien pour apurer les dettes de la succession et se retira dans une maison bourgeoise du faubourg Saint-Germain. Presque aveugle, elle s’éteignit en 1838 et préféra se faire inhumer au cimetière du Père Lachaise en compagnie de ses deux enfants défunts plutôt qu’à Neuwiller auprès de son mari. Sa tombe, en très mauvais état, existe toujours face au grandiose mausolée du maréchal Kellermann. Dans le Mémorial de Sainte-Hélène, à la date du 11 octobre 1816, Las Cases rapporta un rêve étrange de l’empereur au cours duquel la duchesse de Feltre lui serait apparue pour lui dire qu’elle était morte. Successivement comtesse de Hunebourg, puis duchesse de Feltre, il semble qu’elle n’ait jamais fait état de son titre de comtesse d’Orbeck qui lui revenait après le décès en 1808 de Monseigneur Jean Évangéliste Zaepffel, © évêque de Liège. « Insignifiante et très bonne femme » selon Mme de Remusat, « Femme d’une bonté et d’une piété angélique, dont la vie s’est passée à donner l’exemple de toutes les vertus », d’après le marquis de Cubières, ami intime de ses fils ; le duc de Fezensac prétendit n’avoir « jamais connu de personne plus respectable, plus attachante, plus digne d’être aimée ».

Archives départementales du Bas-Rhin, 4 E 61, acte de mariage n° 40 ; Archives départementales du Bas-Rhin, notariat moderne Bouxwiller 1, maître Millier 22 n° 166 du 7 pluviôse an 7, contrat de mariage; Archives nationales Minutier central des Notaires, XVII, 1089 ; A. Wollbrett, « Documents inédits concernant le mariage du général Clarke avec Mademoiselle Zaepffel », Pays d’Alsace, n° 30, 1960 ; M. Mery, « Un roman de gloire et d’amour à Neuwiller », La vie en Alsace, n° 1, janvier 1924 ; R. Reiss, Clarke, Maréchal et Pair de France, 1999.

Iconographie : portrait de la duchesse de Feltre et de ses enfants, par F. Xavier Fabre, 1810, 227 x 276 cm. Exposé au Salon de 1810. Musée Marmottan, Paris ; portrait de la duchesse de Feltre âgée, par Dubuffe, Musée des Beaux-Arts de Nantes.

René Reiss (2003)