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ZAEPFFEL Jean Évangéliste

Évêque (★ Dambach-la-Ville 3.12.1735 † Liège 17.10.1808). Fils de Jean Frédéric Zaepffel, tonnelier et conseiller, et de Marie Madeleine Courbé et oncle de Mathias Nicolas Zaepffel ©. Chanoine de la collégiale Notre-Dame de Saverne en 1763, puis, par permutation, de la collégiale Saint-Pierre-le-Vieux à Strasbourg en 1766. Sous la Révolution, il émigra à Sasbach, Bade. Grand-oncle par alliance du maréchal Clarke, duc de Feltre et ministre de la guerre de Napoléon Ier, qui avait épousé Françoise Zaepffel, savernoise, petite-nièce du chanoine, il doit à celui-ci sa nomination d’évêque du nouveau diocèse de Liège le 30 avril 1802, après la promulgation du Concordat. Il aurait souhaité le siège de Strasbourg. Cela explique probablement sa sévérité pour Saurine © qui venait d’y être promu, qu’il dépeint comme « un homme dont on suspecte la foi », qui avait pour confidents « quelques prêtres jureurs reconnus généralement comme mauvais sujets », qui « est sans caractère et n’a nulle connaissance de ce qui s’appelle le gouvernement d’un diocèse » et qui n’obtiendrait jamais « la confiance » des Alsaciens. Institué canoniquement par le cardinal-légat Caprara le 3 juin 1802, il fut ordonné évêque le 7 juin 1802 dans la chapelle des Carmes à Paris par Mgr Roquelaure, ancien évêque de Senlis nommé archevêque de Malines. Arrivé à Liège avec son secrétaire Maimbourg © le 19 août 1802, il déploya une grande activité, réorganisant le diocèse, nommant curés et desservants, faisant la visite pastorale de toutes les paroisses, s’efforçant de fonder un séminaire (qui ne fut ouvert qu’en 1817). Modéré et conciliant, il apaisa les passions, rétablit l’unité et obtint l’adhésion de son clergé au Concordat. Par une charte datée du 17 octobre 1801, Louis Ier, roi d’Étrurie, conférait à Mgr Jean Evangéliste Zaepffel, le titre de comte d’Orbeck, transmissible dans la famille de son petit-neveu Mathias Nicolas Zaepffel © et toute sa descendance légitime. En 1804, il assista au sacre de Napoléon et, en 1806, il publia le catéchisme impérial. Exemplaire dans sa vie privée, dévoué à l’Église, il se montra – comme les évêques de l’époque en général – docile à l’égard du pouvoir impérial, à qui il ne ménagea pas ses flatteries dans ses mandements et lettres pastorales. Mort après à peine six ans d’épiscopat, il fut inhumé dans la chapelle du château de Lexhy, dont les propriétaires, les comtes de Liederke-Surlet, étaient ses amis. Plus rien n’indique aujourd’hui cette sépulture.

La gazette de Liège du 5.11.1808; Bulletin de l’Institut archéologique de Liège, t. VI, 1863 (notice biographique); A. Ingold, J. E. Zaepffel, évêque de Liège, Paris, 1895; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1029-1030; J. Puraye, La correspondance de Mgr Zaepffel: lettres à son neveu Henri Clarke, maréchal et Pair de France, Bourges, 1951; C. de Clerq, « Lettres de Mgr Zaepffel, évêque de Liège », Archives de l’Église d’Alsace, 1953-1954 et 1964; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle. Essais d’histoire politique, économique et religieuse, III, p. 4 : Religions et culture, Paris, 1960; R. Epp, Le mouvement ultramontain dans l’Église catholique en Alsace (1802-1870), Lille-Paris, 1975; A. Minke, Mgr Zaepffel et la réorganisation concordataire du diocèse de Liège 1802-1808 (thèse), 1979; O. Meyer, « Les chanoines du chapitre N. -D. de Saverne », Archives de l’Église d’Alsace, 1982; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7814; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, 1987, p. 475; Cl. Muller, Dieu est catholique et alsacien. La vitalité du diocèse de Strasbourg au XIXe siècle (1802-1914), Strasbourg-Lille, 1987; R. Reiss, Clarke, maréchal et pair de France, Strasbourg, 1999.

† René Epp (2003)