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WURMSER Dagobert Sigismond

Officier français et Feldmarschall autrichien, (PI) (★ Strasbourg, Saint-Nicolas, 7.5.1724 † Vienne 21.8.1797). Fils de François Jacques Wurmser de Sundhouse, directeur de la Noblesse immédiate de l’Ortenau, et de Sophie Frédérique de Landsberg. ∞ Sophie Henriette Rosine Julienne zu der Thann. Entré à 17 ans dans le régiment Royal-Allemand. Capitaine en 1747, lieutenant-colonel du Royal-Nassau en 1756. Il passa ensuite au service de l’Autriche contre la Prusse et s’établit en Bohême. La réforme de Choiseul laissa Wurmser et sa troupe sans emploi, ce qui le détermina à passer avec l’ensemble de son corps au service de Marie-Thérèse d’Autriche. La guerre austro-prussienne de 1778-1779 lui permit de faire valoir ses talents militaires en harcelant sans interruption les communications prussiennes. Un coup de main audacieux dans le saillant de Glatz enleva à Frédéric II un millier d’hommes et dix drapeaux. Lors de la déclaration de guerre de la République française à l’Autriche, il fut placé à la tête de l’armée du Rhin supérieur. En 1793, les troupes françaises s’apprêtèrent à dégager Mayence. Wurmser les arrêta le 19 et le 20 juillet en tenant Landau et Germersheim et le 27 contre l’avis de Brunswick, il prit l’offensive, enfonça les lignes de Wissembourg, poussa sur Haguenau, s’empara de nombreux prisonniers.

Exploitant à fond ses succès, il s’empara de la place du Fort-Louis et des défilés de Bergzabern, poussa jusqu’à la Wantzenau et établit son quartier général à Brumath. Mais sur une percée de Pichegru, passé à la contre-attaque, il fut obligé de replier ses troupes et d’évacuer l’Alsace du Nord. Le roi de Prusse, devenu l’allié de son ancien ennemi l’Autriche, mais rancunier envers Wurmser, celui-ci ayant fort mal pris la chose, dut quitter pour un certain temps le commandement de l’armée qu’on lui rendit en août 1795 et remporta un grand succès à Mannheim, médiocrement défendue par le général Montaigu, au point que la ville se rendit assez rapidement. La victoire de Mannheim fut brillante: les hommes de dix demi-brigades furent faits prisonniers, 30000 fusils pris, ainsi que 383 pièces de canons. Ce succès valut à Wurmser le titre de maréchal et il fut chargé de réparer en Italie les échecs du général Beaulieu. Il quitta l’armée du Rhin le 29 mai 1796 et se trouva à Trente le 1er juillet et le 13 à Roveredo. Sans perdre son temps malgré ses 71 ans, il lança quatre colonnes contre Bonaparte qu’il croyait fixé par le siège de Mantoue. Il connut initialement le succès à Montebaldo le 30, à Calmasino et à Camparta où il s’ouvrit par la force la route de Mantoue, mais ne parvint pas à effectuer sa jonction avec le général Guasdanovitch, battu à Lanoto. Bonaparte, plus rapide que lui, accouru de Mantoue, se retourna ensuite contre lui et lui infligea une sévère défaite à Cassiglioni qui contraignit le vieux maréchal à la retraite. Courageusement, Wurmser effectua quelques mois plus tard un second retour offensif, mais fut contraint de se jeter dans Mantoue qu’il défendit jusqu’à épuisement de ses forces et capitula le 2 février 1797. Bonaparte, en considération du grand âge de son adversaire et de son incontestable talent, le traita avec générosité. Pour Wurmser, la carrière militaire était terminée. Nommé commissaire général de Hongrie, il mourut avant d’avoir pu rejoindre son poste. L’empereur François Ier l’avait fait comte du Saint Empire et général en 1763.
Son fils Christian († Vienne 8 septembre 1844) fut chambellan de la Cour de Vienne et conseiller du gouverneur de Galicie.

Archives historiques de l’Armée, 1ère série  dossier 46 ; Allgemeine deutsche Biographie, 44, p. 338-342 ; J. Hirtenfeld, Der Militär Maria Theresienorder und seine Mitglieder, Vienne (Autriche), 1857, p. 392-393 ; v. Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaisertums Österreich, t. 59, 1890 (avec bibliographie) ; E. Muller, Le Magistrat de la Ville de Strasbourg, 1862, VIII, p. 270 ; F. Schaedelin, L’émigration révolutionnaire dans le Haut-Rhin, II, p. 161 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 1021 ; Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 332-333 (portrait) ; J. Bernard, Sundhouse. Son histoire des origines à nos jours, Strasbourg, 1983, p. 28-29 et 227- 229 ; Portrait dans Lehr, L’Alsace noble, 1870, t. III, p. 235.

† Alphonse Halter (2002)