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WOLFF Thomas dit le jeune

Ecclésiastique (★ Eckbolsheim 1475 † Italie 1509). Fils d’Andreas Wolff d’Eckbolsheim et de Catharina Meier. Neveu de Thomas Wolff l’Aîné ©. Wolff appartenait sans doute à l’une de ces familles paysannes qui disposaient d’assez de moyens pour payer les études de leurs cadets et qui entretenaient avec la bourgeoisie de Strasbourg des relations étroites ; il était le filleul de I’Ammeister Peter Schott © et le petit-neveu du chanoine de Saint-Thomas Johann Hell et d’Anna Hell, la mère de Thomas Wolff l’aîné ©. Comme ce dernier, il se rendit d’abord à Erfurt en 1490, puis à Bologne et Padoue en 1500, il revint d’Italie, docteur en droit. Là-bas, il s’était lié d’amitié avec des Strasbourgeois tels que Jacob Brun, Bernhard et Nicolaus Wurmser © et Philipp von Endingen, qui, eux aussi, devaient devenir docteurs en droit puis chanoines. Il fréquenta des humanistes, tels que Beroalde, d’habiles carriéristes, tels que Michel Sander et rendit visite au carme Spagnuoli, qui était considéré comme le nouveau Virgile. Il n’avait pas regagné l’Alsace sans avoir visité Rome. Sa carrière fut brève. Les lettres et l’archéologie furent sa passion ; il s’intéressait particulièrement aux inscriptions et c’est au cours d’un voyage qu’il avait entrepris pour enrichir sa collection qu’il mourut à 34 ans. Sa situation matérielle était assurée par de beaux bénéfices. Le premier, le canonicat laissé vacant par la mort de son grand-oncle Hell à Saint-Thomas, lui fut conféré alors qu’il n’avait que six ans, une nomination contestée puisque l’âge minimum requis était de dix ans ; le litige ne fut réglé en sa faveur qu’en 1487. Cette année-là, Saint-Pierre-le-Jeune l’avait accueilli dans une de ses stalles En 1503, il devint prévôt de Saint-Martin de Colmar; une intervention du fameux cérémoniaire pontifical, Burckard, lui obtint une pension de 12 florins sur le décanat de Saint-Pierre-le-Vieux. Avant de partir pour l’Italie, en 1508, il sollicita de l’empereur des « premières prières » adressées à l’abbé de Schuttern dont il espérait recevoir un bénéfice. Dans les milieux cultivés de Strasbourg, il jouissait d’une excellente réputation: Wimpheling © fit son éloge dans le De integritate qu’il destinait à Jacques Sturm ©. Force fut cependant au censeur sévère qu’était l’humaniste sélestadien de reconnaître que les mœurs de Wolff n’étaient pas irréprochables. Peut-être mourut-il de la syphilis. Encore n’était-il pas, comme les autres Wolff, cousins ou frères, un violent sans scrupules : en 1519 et 1520 deux de ses frères, les chanoines Johann-Andreas et Cosmas, contribuèrent par leurs excès et leur outrecuidance à la poussée
d’anticléricalisme qui facilita les succès de la Réformation à Strasbourg.

Chr. Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace, Paris, 1879, Il, p. 58 et s; J. Knepper, J. Wimpfeling. Sein Leben und seine Werke, Fribourg/Br., 1902, passim ; F. Rapp, Réformes et Réformation à Strasbourg, op. cit, passim ; J. Rott, « Pfaffenfehden und Anfänge der Reformation in Strassburg », Landesgeschichte und Geistgeschichte (Festschrift für O. Herding), Stuttgart, 1977, p. 279-294.

† Francis Rapp (2002)