Grand rabbin, (I) (★ Rosheim 7.12.1868 d.? 1944). Fils d’Isaac Wolf, marchand forain, de Horbourg, et de Marguerite Hausser. Il fit ses études au Séminaire israélite de France à Paris de 1887 à 1893 et en sortit avec le titre de rabbin. Il occupa successivement les postes de Sedan et Belfort. Aumônier militaire de l’armée d’Alsace, en 1914-1918, il célébra la victoire de la France dans la synagogue consistoriale de Strasbourg, sous l’égide du général Gouraud. Il fut nommé ensuite rabbin de la synagogue hispano-portugaise de la rue Buffault à Paris jusqu’en 1937. Son action sociale fut des plus importantes dans le cadre du Comité de bienfaisance de la rue Rodier. C’est pendant l’Occupation où il avait repris son activité rabbinique qu’il donna toute la mesure de son courage et de sa valeur. Malgré son âge et une myopie avancée qui lui permettaient difficilement de sortir seul, il assurait non seulement été comme hiver les services d’inhumation, mais assistait avec assiduité aux offices, réconfortant les rares fidèles qui fréquentaient la synagogue de la rue Buffault en exprimant sa confiance dans les destinées du judaïsme et entretenant dans ses auditeurs l’espoir et l’esprit de résistance de la France. Il fut arrêté par la Gestapo et envoyé à Drancy et mourut, avec son épouse, en déportation.
Il a publié dans sa jeunesse un recueil de méditations intitulé Variétés homilétiques sur le Pentateuque, tirées du Midrach (1 vol.) ; La souffrance, sermon ; Sermon d’installation à Belfort ; articles dans l’Univers israélite et le Judaïsme français pendant la guerre.
Archives départementales du Bas-Rhin, Mi, 411, 25, acte de naissance n° 98, 1868 ; J. Bauer, L’École rabbinique de France (1830-1930), Paris, 1931, p. 160 bis (photo des élèves du séminaire israélite en 1891 avec Wolf), 187, 209 ; P. Bauer, « Mathieu Wolf grand rabbin », Mémorial en souvenir de nos rabbins et ministres officiants victimes de la barbarie nazie, Paris, 1947, p. 55-57 ; R. Berg, Histoire du rabbinat français (XVIe-XXe siècle), Paris, 1992, p. 106, 113, 198.
Jean Daltroff (2002)