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WOLF Édouard, dit BELCHAWOLF

Hôtelier de montagne, pionnier du ski, (C) (★ Strasbourg 11.6.1861 † Lautenbach 27.10.1933). Fils de Thérèse Wolf, de Guebwiller. ∞ 26.2.1887 à Buhl Marie-Madeleine Claus (★ Guebwiller 1862 † Buhl 1950), grande-tante du peintre Camille Claus © ; 4 enfants. Wolf apprit le métier d’horloger, puis travailla un certain temps dans le restaurant de ses beaux-parents à Buhl. Après un bref séjour aux États-Unis, il prit en 1892 la gérance de l’hôtel que le Club Vosgien avait fait construire en 1888 sous le sommet du Grand Ballon, tandis que son épouse prit celle de l’hôtel Saint-Barnabé près de Murbach, construit par sa famille. Par la qualité et l’originalité de son accueil comme par ses compétences de montagnard, Wolf, bientôt surnommé « Belchawolf », donna à son hôtel une réputation incomparable, contribuant fortement au développement du tourisme dans les Hautes-Vosges avant 1914. Transformé et agrandi à plusieurs reprises, notamment en 1905, l’hôtel fut endommagé dès 1914, puis détruit l’année suivante, tandis que Wolf fut arrêté et interné de 1916 à 1918 en Westphalie pour avoir servi de guide aux troupes françaises dans le massif du Grand Ballon. Cette activité patriotique lui valut l’attribution de la médaille de la Reconnaissance française en 1933. Après la guerre, Wolf édifia au Ballon un hôtel provisoire connu sous le nom de « baraque » ou « cantine Wolf », qui fonctionna de 1919 à 1923. Ayant refusé la gérance du nouvel hôtel que le Club Vosgien fit construire au Grand Ballon, non sans difficultés techniques et financières, à partir de 1920, Wolf émigra en 1924 au Markstein. Il y construisit un chalet-hôtel qui contribua à la naissance des sports d’hiver dans cette station, et qui, après plusieurs transformations et agrandissements, notamment après avoir été détruit en 1940, est toujours la propriété de la famille Wolf. Ayant acquis une paire de skis dès 1894, Wolf fut certainement l’un des tout premiers pratiquants alsaciens de ce sport nouveau. Il en fut aussi le premier moniteur, formant des élèves et faisant fabriquer des skis par les menuisiers des villages proches du Ballon. En mars 1897, il prit part au premier concours de ski organisé en Forêt-Noire, au Feldberg, et il termina la compétition troisième. En 1901, il participa, toujours au Feldberg, au premier championnat national d’Allemagne de ski. En 1955, son fils Georges créa en son honneur au Markstein le « Challenge Édouard Wolf ». Au Grand Ballon, deux plaques de bronze, l’une dans les ruines de l’ancien hôtel, l’autre au « Rocher Wolf », rappellent le souvenir du « Loup du Ballon ».

État-civil Strasbourg, Guebwiller, Buhl et Lautenbach ; Archives familiales Wolf (Markstein) ; Ch. Seither, « Le Grand Ballon à travers les âges », Les Vosges, Bull, officiel du Club Vosgien, 2e année, n° 2, février 1948, p. 3-4; S. Krenger, « Le Grand Ballon et les hommes (suite) », ibidem, 37e année, n° 3, août 1957, p. 9-20 ; W. Fahrner, « Vor 65 Jahren. Die ersten deutschen Skimeisterschaften, Gestern u. Heute », Beilage der Badischen Zeitung, 6-7 Februar 1965 ; G. Kanzler, « L’hôtel du Grand Ballon et le Belchenwolf », Mon Val fleuri, 1er sem. 1983, p. 15-17 ; idem, « L’histoire d’un passé tout proche ou la plaque du « Belchenwolf » », Les Vosges, revue trimestrielle de tourisme éd. par le Club Vosgien, 64e année, n° 2, 1985, p. 28 ; L. Hergès, « Les hôtels du Grand Ballon », ibidem, 64e année, n° 4, 1985, p. 1-10 ; M. Kech, « La famille Wolf », S’Lindeblätt, Les cahiers du patrimoine du Haut-Florival, n° 18, 1999, p. 33-40.

Francis Gueth (2002)