Agriculteur, homme politique alsacien, (PI) (★ Hatten 10.1.1878 † Langerwaehe près Düren, Westphalie, 21.5.1949). Fils de Michel Wolf, directeur d’école à Hatten, puis de Saint-Jean de Strasbourg, et de Salomé Rott. ∞ 1905 Martha Harff (★ Berlin 1879 † Berlin 1969), fille du conseiller ministériel et directeur des cultes du ministère d’Alsace-Lorraine à Strasbourg; 2 enfants. Wolf hérita de sa mère l’exploitation agricole du Grasersloch à Hunspach et la géra. Il fréquenta les cercles politiques animés par son frère Georges © : il en devint l’expert agricole. Il collabora à ce titre aux journaux progressistes libéraux dont Georges Wolf était le rédacteur en chef : la Strassburger Zeitung, puis la Strassburger Neue Zeitung. Il devint membre du Comité directeur du Parti Libéral fondé en 1903 par le professeur van Calker ©, Charles Eissen ©, les notaires Riff © et Goetz ©, et Georges Wolf. Lorsque Goetz abandonna ses fonctions de député du cercle de Wissembourg, à la Délégation d’Alsace-Lorraine/Landesausschuss pour devenir directeur des Contributions directes du Reichsland, Wolf prit sa succession et fut élu par les grands électeurs de l’arrondissement. Il fut un orateur remarqué du groupe libéral au Landesausschuss. Élu en 1911 au Landtag, dans la circonscription de Soultz-Woerth contre l’indépendant proche des « nationalistes », le notaire Léon Kiener ©, il vit son élection invalidée. Aux partielles de remplacement, il devint l’homme à abattre. Le Centre, les conservateurs, et les « nationalistes » soutinrent la candidature de son adversaire, Léon Kiener, et Wolf fut nettement battu. Il se retira alors de la vie politique. Officier de réserve, il prit part à la Première Guerre mondiale, sur le front russe. Il opta en 1919 pour la nationalité allemande, vendit le Graserloch et s’installa à Berlin. En 1922, il représenta l’Allemagne à Paris à la Commission des dommages de guerre. Il démissionna de cette mission, mais élit domicile à Paris, où il représenta, avec un succès mitigé, diverses entreprises allemandes. Il quitta Paris en 1944, pour se retirer chez sa fille, qui avait épousé un grand propriétaire foncier près de Düren, Westphalie. Wolf écrivit en 1905 un roman intitulé Kinder der Zeit paru en feuilleton dans la Strassburger Zeitung.
Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, II (chapitre Liberalismus und Liberale Parteien) ; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981 (index) ; Dictionnaire du monde religieux dans la France contemporaine, L’Alsace, sous la dir. de B. Vogler, Paris, 1987, p. 468-469 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986.
François Igersheim (2002)