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WIRTZ Joseph Auguste

Syndicaliste, (C) (★ Guebwiller 13.7.1892 † Brumath 6.1.1983). Fils de Joseph Auguste Wirtz, rubanier de soie, et de Caroline Biehler, ouvrière de fabrique. Entra en 1906 comme apprenti à l’usine De Bary-Merian où son père était contremaître. Il adhéra deux ans plus tard à la section locale du syndicat chrétien (Textilverband) et en devint secrétaire. Membre, puis secrétaire du Cercle des jeunes gens de la paroisse Saint-Léger de Guebwiller (1908). Incorporé dans l’armée allemande, il se trouva sur le front des Carpathes et fut fait prisonnier. Après la Première Guerre mondiale, il entre d’abord dans la section locale de la CGT, mais en provoqua la rupture. Il devint aussi, en mai 1919, responsable de la Fédération des syndicats indépendants (chrétiens) du district de Guebwiller. Dès le 1er septembre 1919, il assuma les fonctions de secrétaire de la section locale de Strasbourg. En 1920, il fut nommé secrétaire départemental de l’Union des syndicats indépendants du Bas-Rhin. Il participa à la reconstitution de plusieurs sections syndicales tant à Strasbourg que dans le département et dans les Vosges (cristalleries de Saint-Louis et verreries de Vallerysthal). Avec l’abbé Schiess ©, il fonda même une coopérative alimentaire à Grendelbruch. De 1920 à 1940, il fut membre du comité de la Fédération internationale des ouvriers du bâtiment. Secrétaire adjoint de la Fédération CFTC du bâtiment en 1936, puis vice-président entre 1938 et 1939. Politiquement lié à l’Union populaire républicaine (UPR), il avait été candidat aux élections municipales de Strasbourg en mai 1929. Membre du conseil de la Caisse locale de Strasbourg qui gérait les diverses caisses de sécurité sociale dès 1920, il en fut l’un des trois vice-présidents en 1936. Il était également membre du conseil d’administration de l’Office municipal d’habitations. Il y fut employé comme salarié à partir du mois de décembre 1940 et fut nommé caissier par Charles Hueber ©. À la Libération, il revint au syndicalisme et s’occupa de la trésorerie de l’Union départementale jusqu’à l’époque de sa retraite en 1965, peu de temps après la scission de la CFTC. Il avait conservé jusqu’à la fin de sa vie de nombreux documents, en particulier les derniers exemplaires de Syndicaliste chrétien, parus à l’époque de la Drôle de Guerre et censurés par les autorités. Wirtz représente le type du syndicaliste alsacien au dévouement sans limite, mais qui ne put assumer de hautes responsabilités dans le syndicalisme, faute de maîtriser parfaitement la langue nationale. Chevalier de la Légion d’honneur (1958).

Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 4e partie, t. XLIII, p. 383-384.

† Jean-Pierre Kintz (2002)