Général de division, député, (C) (★ Belfort 31.8.1755 † Santeny, Val-de-Marne, 17.12.1823). Fils de Louis Simon Willot (de Grandprez ?) et d’Élisabeth Erhard. ∞ 27.2.1796 à Paris Marie Flore Giller. Entré au service comme volontaire au régiment provincial de Nantes à la formation de cette unité en 1771 ; enseigne le 28 octobre 1774 ; lieutenant au régiment provincial de Paris le 24 mars 1775, puis servit à l’armée du maréchal de Vaux en Bretagne en 1779 et fut nommé lieutenant de grenadiers le 7 juin 1780. Capitaine le 13 février 1787. Son régiment ayant été dissous en vertu de la loi du 20 mars 1791, il prit le commandement de la Garde nationale de Saint-Germain-en-Laye, Yvelines, en mai 1791, devint aide de camp du général de Choisy le 30 juin 1791, puis fut élu lieutenant-colonel en second du 5e bataillon d’Infanterie légère (ci-devant Chasseurs cantabres) le 23 mars 1792 et servit comme tel à l’armée des Pyrénées-Occidentales de 1793 à 1795 et fut nommé provisoirement au chef de brigade de la5e légère le 1er juin 1793. Nommé général de brigade et commandant de l’avant-garde par les représentants du peuple près de l’armée des Pyrénées-Occidentales le 23 juin 1793. Suspendu et emprisonné à la citadelle de Saint-Esprit à Bayonne, Pyrénées-Atlantiques, comme suspect de royalisme le 4 octobre 1793. Remis en liberté en janvier 1795, Willot fut réhabilité et réintégré à l’armée des Pyrénées-Occidentales le 13 avril 1795. Compris comme général de brigade dans la nouvelle organisation des états-majors du 13 juin 1795, il fut nommé commandant de la 1ère division en remplacement de Marbot le 14 juin 1795 ; nommé général de division le 6 juillet 1795, il occupa Miranda en juillet 1795. Désigné pour l’armée de l’Ouest, Willot arriva à Fontenay-le-Vicomte le 15 septembre 1795. Il commanda d’abord la 3e division, puis fut nommé provisoirement commandant en chef de l’armée de l’Ouest en l’absence de Hoche, avec l’approbation du Directoire, du 22 décembre 1795 au 7 janvier 1796. Il entra à cette époque en relation avec le comte d’Artois pendant son séjour à île d’Yeu. Après une période de congé – disgrâce déguisée – sur la frontière des Pyrénées à compter du 15 janvier 1796. Willot fut envoyé à l’armée du Rhin et Moselle le 13 avril 1796; il commanda, à partir du 25 juillet 1796, la 8e division militaire. Élu député des Bouches-du-Rhône au Conseil des Cinq Cents par 102 voix sur 203 votants le 11 avril 1797, Willot cessa ses fonctions de commandant de la 8e division militaire. Il fut secrétaire du Conseil des Cinq Cents, puis inspecteur de la salle. Arrêté le 18 fructidor (4 septembre 1797), il fut déporté à Sinnamary, Guyane. Il parvint à s’échapper en juin 1798. Autorisé à rentrer en France après le 18 brumaire (9 novembre 1799), il resta cependant à l’étranger ; après avoir tenté de former un corps de volontaires royalistes pour envahir le Midi de la France, il servit dans les rangs des émigrés devant Gênes en juin 1800. Après un passage en Sicile, puis à l’île d’Elbe, il se réfugia à Minorque en 1802 et à Londres d’où il partit pour les États-Unis en 1804. Il y demeura jusqu’en juillet 1813, passa alors en Angleterre et, enfin, rentra en France avec Louis XVIII lors de la Première Restauration. Lors des Cent-Jours, il suivit le roi à Gand. À la Seconde Restauration, Willot fut rétabli sur le tableau des officiers généraux, nommé baron le 22 novembre 1815. À compter du 10 janvier 1816, il fut gouverneur de Corse. Comte par ordonnance du 2 mars 1816, Willot cessa son activité en mai 1818. Commandeur de la Légion d’honneur (4 avril 1816) et de Saint-Louis (1er mai 1821). Le nom du général Willot est inscrit au côté Ouest de l’Arc de Triomphe de l’Étoile.
Archives historiques de l’Armée, série II, dossier 259; Six, Dictionnaire biographique des généraux et amiraux… 1792-1814, Paris, 1934, p. 571-572 ; Alphonse Halter, Dictionnaire biographique des maréchaux et généraux alsaciens et des maréchaux et généraux morts en Alsace de l’Ancien Régime à nos jours, Colmar, 1994, p. 327-328 ; Dictionnaire biographique du Territoire de Belfort, 2001, t. II, p. 627.
Marie-Thérèse Rilliot et André Larger (2002)