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WILHELM Sylvestre

Prélat, aumônier militaire, (C) (★ Oderen 30.4.1850 † Mulhouse 1.10.1925). Fils de Joseph Wilhelm, garde de nuit et de Françoise Luttenbacher. Ordonné prêtre en 1874, il fut successivement vicaire à Strasbourg, paroisse Sainte-Madeleine, où il se lia d’amitié avec le curé Modeste Schickelé ©, puis nommé en 1883 aumônier militaire à Strasbourg. Très vite, il fut promu par Mgr Raess © aumônier militaire en chef du XVe corps d’armée stationné à Strasbourg, ainsi que de l’ensemble des hôpitaux militaires. En 1909, il fut élevé par Mgr Fritzen © à la dignité de prélat de Sa Sainteté. Dans l’exercice de ses fonctions, il développa une grande activité, en même temps qu’il assura les cours de religion à la Hohere Tochterschule (lycée de jeunes filles) et veilla à l’aménagement intérieur de l’église de garnison Saint-Maurice. Durant la Première Guerre mondiale, il fit preuve d’un dynamisme considérable, ses détracteurs parlèrent d’« un zèle germanisant ». Grâce aux bons rapports qu’il entretint avec les autorités militaires, il réussit à soulager la misère des populations civiles et intervint fréquemment en faveur de personnes dans la détresse. Le Grand Séminaire de Strasbourg lui doit d’avoir permis à nombre de candidats à la prêtrise d’échapper à l’incorporation. À la différence des autres séminaires allemands, qui furent presque entièrement vidés en raison des besoins du front, celui de Strasbourg put continuer à fonctionner régulièrement avec des effectifs compris entre 50 et 70. C’est ainsi que les pertes sur les champs de bataille se limitèrent à six séminaristes, alors que dans de nombreux diocèses allemands, les pertes furent souvent dix fois plus élevées. De même, les paroisses n’eurent pas trop à souffrir du départ de leurs prêtres. Toutefois, son empressement à servir la cause allemande, son attachement à la culture et aux valeurs germaniques, ainsi qu’un loyalisme un peu trop voyant, ne furent pas du goût de tous les milieux catholiques alsaciens. Aussi, après l’Armistice, se retira-t-il dans une retraite absolue, se contentant d’exercer son talent de prédicateur. Mais cette situation n’affecta pas ses relations avec le chanoine Schickelé qu’il continua à fréquenter régulièrement.

Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann ; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, III, p. 338-339, p. 416 (portrait)

François Uberfill (2002)