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WIDMANN Paul

Conseiller général, (PI) (★ Strasbourg 5.3.1903 † 13.4.1988). Fils de Charles Widmann, architecte, et de Pauline Schmid. ∞ 23.3.1937 à Strasbourg Hélène Descombes; 1 fille. Architecte, comme son père, Widmann, lieutenant durant la campagne 1939-1940, entra dans la résistance après l’annexion de fait. Membre du réseau Hector voué aux renseignements, il fut également en relation avec le groupe des Guides de France de Lucienne Welschinger ©, pour l’évasion des prisonniers de guerre et de jeunes Alsaciens cherchant à échapper au service de travail obligatoire (RAD). Ami d’André Welschinger, frère de Lucienne, il confia à celle-ci en partance pour Vichy, un message destiné à un ami officier, en liaison avec Londres, pour demander du matériel susceptible d’armer des groupes de résistance en Alsace. Arrêté au printemps 1942, avec la plupart des membres du réseau, en prison à Kehl, puis interné au camp de Schirmeck, Widmann fut traduit en janvier 1943, avec 10 co-inculpés devant le tribunal du peuple (Volksgerichtshof) présidé par Roland Freisler, et condamné à mort par décapitation à la hâche avec quatre autres résistants. À la suite de diverses interventions, l’exécution de la peine fut suspendue au grand dam du Gauleiter Robert Wagner © pour qui ce premier grand procès devait servir, après l’introduction du service militaire, « à éradiquer d’une façon impitoyable la trahison en Alsace ». Au lendemain de la guerre, Widmann fut élu le 30 septembre 1945, conseiller général du canton Strasbourg-Sud sous l’étiquette Démocrate; en 1951, il fut battu en tant que RPF par le MRP Charles Arbogast ©. Après une première candidature en septembre 1945, sur la liste gaulliste UNAR, il entra au conseil municipal en 1947, sur la liste RPF du maire Charles Frey © et fut réélu en 1953 ; en 1959, en opposition à la liste gaulliste UNR, il resta au conseil avec Robert Heitz © sous l’étiquette Union communale et sociale patronnée par le maire sortant Charles Altorffer ©. En 1965, il fut réélu jusqu’en 1971 en tant qu’indépendant sur la liste « Entente pour Strasbourg » de Pierre Pflimlin ©. Commandeur de la Légion d’honneur; croix de Guerre avec citation 1939-1945; médaille de la Résistance ; médaille de la Déportation.

Alphonse Irjud et Daniel Peter (2002)