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WICKRAM Georg (Jörg)

Écrivain (C, puis P ?), (★ vers 1505 Colmar † vers 1560 Burkheim/Brisgau ou Colmar). Fils naturel de Conrad Wickram ©, obristmeister de Colmar, et d’Agnès Breiswerck (?). ∞ Anna N. Étudiant à Fribourg-en-Brisgau en 1521. Les premières décennies de sa vie restent obscures, bien qu’il semble avoir eu assez tôt des activités littéraires. Peut-être a-t-il été marchand de livres, puisque le Conseil de Colmar l’envoya en 1542 à Spire et à Francfort pour la vente d’une traduction de Plutarque par Hieronymus Boner. En même temps, il exerçait la fonction d’appariteur (Weibel) de la ville, fonction subalterne peut-être liée à sa naissance illégitime. En 1545, son père lui légua par testament une maison dans la Kaesgasse et une somme de cent florins, mais sa première mention en tant que bourgeois de Colmar à part entière ne date que de 1546. C’est vers cette époque qu’il fonda l’école de maîtres-chanteurs de la ville, achetant notamment cette même année à Sélestat un important recueil manuscrit de chants, appelé depuis la Kolmarer Liederhandschrift, sans que l’on sache précisément s’il composa lui-même des chants. Il fut nommé en 1555 greffier de la petite ville de Burkheim, dans le Kaiserstuhl, et, selon Sitzmann, aurait exercé la même charge à Colmar plus tard.

Sa première pièce de carnaval, jouée à Colmar en 1531 et publiée à Strasbourg par Jacob Frölich en 1534, Die zehen Alter, est une adaptation d’un ouvrage de Pamphilus Gengenbach, poète satirique bâlois. Une autre est le Narrengiessen, jouée en 1537 et publiée en 1538 par le même éditeur. Il est aussi l’auteur de drames bibliques (Bibiische Histori des Tobias, 1550), mais ce sont surtout son recueil de facéties, Das Rollbüchlein (1555), maintes fois réédité, et ses romans: Ritter Galmy (1539), Gabriotto und Reinhari (1551), Der jungen Knaben Spiegel (1554), Von guten und bösen Nachbauern (1556) et Goldtfaden (1557), qui ont assuré son succès et en font un des pères du roman allemand. Son ouvrage le plus moderne est sans doute Der irr reitende Pitger (1555-1556), qui combine plusieurs genres : récit de voyage, allégorie, dialogue, etc…, pour aboutir à un éloge de la vie contemplative, mais aussi consacrée à l’amour du prochain. Plus généralement, les œuvres de Wickram développent les thèmes de l’éducation, de la famille et des relations entre l’individu et la collectivité, annonçant par-là la thé- matique du roman moderne.

Éditions des œuvres: G. Wickram, Werke, Tübingen, 1901- 1906 ; G. Wickram, Sämtliche Werke, Berlin, 1967.

Allgemeine deutsche Biographie, 42, 1897, p. 328 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 986-987 ; Th. Walter, Alsatia Superior Sepulta…, Guebwiller, 1904, n° 88, p. 25 (mention); Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 846 (passim) ; C. Lugowski, Die Form der Individualität im Roman, Francfort/Main, 1932-1976 ; C. Petzsch, « Jörg Wickrams Singergesellschaft und ihre gro?e Liederhandschrift », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Colmar, Colmar, 25, 1975-1976, p. 91-119 ; M. Usher Chrisman, Lay culture, learned culture, Yale University, 1982, voir index p. 401 ; H. Brock, Les romans de Georg Wickram. Étude des structures narratives et de la fonction didactique de la fiction romanesque, thèse de doctorat, Lyon, 1983 ; E. Kleinschmidt, « Jörg Wickram, Tichter und Bürger zu Colmar », Deutsche Dichter der frühen Neuzeit, Berlin, 1991 ; B. Vogler, Histoire culturelle de l’Alsace, Strasbourg, 1993, p. 86, 88, 97, 336 ; E. Wäghall, « Georg Wickram. Stand der Forschung », Daphnis, vol. 24, cahier 1, 1995, p. 491-540 (panorama approfondi et bibliographie des études sur l’œuvre de Wickram) ; Deutschebiographische Enzyklopädie, 10, 1999, p. 473.

Frank Muller (2002)