Famille de petite noblesse, probablement issue de la ministérialité d’Empire. Les Wepfermann apparaissent en 1265 (Urkb. Strassb., I n° 598) ; on les trouve dès le XIIIe siècle à la fois à Obernai (Gyss I, p. 77) et à Barr, où ils possèdent un château, que le diable aurait détruit en 1294/1295, selon le Dominicain de Colmar (Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, 17, p. 221, récit elliptique) et Rudolf von Schlettstadt (récit développé, avec deux destructions successives, dont les causes n’apparaissent pas). Les Wepfermann font oblation de ce château aux Ochsenstein © en 1305, puis le leur vendent, par étapes, entre 1353 et 1381 (Archives départementales du Bas-Rhin, 16H 177/1-2, 8E 21 boîte 1/5-6 et 12).
S’étant ainsi retirés de Barr (où ils avaient contribué à la fondation d’une primissairie en 1328 : Archives municipales de Strasbourg, charte 852), ils restent présents à Obernai (Gyss I, p. 157, 214 ; inv. Archives municipales d’Obernai, FF 2, DD 77, GG 14) et prennent pied à Andlau, où ils ont des biens vers 1300 (Archives municipales de Strasbourg, II 62/2) et où Claus Wepfermann réside au moins de 1372 à 1404 (Urkb. Strassb., V n° 1037, RPR, II 3674-3675). Dans la seconde moitié du XIVe siècle, on les trouve aussi à Strasbourg, où Heinrich Wepfermann est membre de la Constofet zum Brief (Urkb. Strassb., V n° 831, 1021) et maître Johann Wepfermann chanoine de Saint-Thomas (Urkb. Strassb., VII n° 1333). Au XVe siècle, ils semblent se replier sur Obernai, où ils s’éteignent en 1457 ou peu après (Hecker, p. 27-30). Dès le XIVe siècle, des Wepfermann se mésallient: avant 1347 avec Claus der Schreiber, de Haguenau, et avec Heinrich Metzger, Schultheiß d’Obernai de 1336 à 1348 (Archives départementales du Bas-Rhin, 8E 21 boîte 1/4, Urkb. Strassb., V n° 202, inv. Archives municipales d’Obernai, FF 2), avant 1362 avec l’orfèvre Fritsch von Altdorf (Archives municipales de Strasbourg, AH 582 f° 102r).
Claus Wepfermann se fait remarquer par ses guerres avec Strasbourg (Urkb. Strassb., V n° 1037), Cologne (Archives municipales de Strasbourg, charte 2687 : 1397) et Erfurt (RPR, II 3674-3675). Joint à la vente du château de Barr et à des litiges mesquins avec Obernai (inv. Archives municipales d’Obernai FF 2, DD 77), tout cela suggère que les Wepfermann, en dépit des fiefs qu’ils tenaient de l’Empire (RPR, II 3954 ; Chmel I 576 et 846), des Ochsenstein © (B. Hertzog, Edelsasser Chronik VI 215; Archives départementales du Bas-Rhin, 16J 177/3) et de l’abbesse
d’Andlau (Rappoltst. Urkb., I n° 472), ont connu de sérieuses difficultés financières.
J. Chmel, Regesta chronologico-diplomatica Friderici III, 1859 ; J.-M. Gyss, Histoire… d’Obernai, I,1866, p. 77,157, 314 et passim ; Fr. Hecker, Die Herrschaft Barr, 1914, p. 22-30 et passim ; L. v. Oberndorff, M. Krebs, Regesten der Pfalzgrafen am Rhein, II, 1912-1939 (cité RPR) ; Rudolf v. Schlettstadt, Historie memorabiles, éd. E. Kleinschmidt, 1974, p. 85-86.
Bernhard Metz (2002)