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WENDLING Karl

Pédagogue, inspecteur primaire, (PI) (★ ferme de l’Espel, commune d’Ingwiller 17.6.1874 † Bad Hersfeld 1954). Fils de Jacques Wendling, de Zutzendorf, et de Catherine Cleiss, d’Ingwiller, frère de Madeleine Wendling, directrice d’école à Mulhouse et syndicaliste; ∞ 17.4.1906 Martha Moritz (★ 3.4.1877); 4 enfants dont Ruth en 1906 et Édith en 1908. Après sa scolarité à Ingwiller, il entra en 1888 à l’École préparatoire au Neudorf (actuel site de l’IUFM à la Meinau). De 1890 à 1893, il fut élève du Lehrerseminar (École normale), rue Sainte-Élisabeth à Strasbourg. À sa sortie, il devint maître d’application à l’école annexe de l’École normale, à la Unterklasse tout d’abord, puis après son brillant examen de titularisation en 1896, à la Mittelklasse. La même année, il obtint le diplôme de maître de gymnastique et, en 1900 la ittelschullehrerprüfung en histoire et en langue allemande, matières qu’il enseigna à l’École préparatoire du Neudorf. En 1904, il fut muté à l’École normale installée alors avenue de la Forêt Noire, et titularisé comme Seminarlehrer en 1905. Le 1er octobre 1908, Wendling fut nommé inspecteur à Sarre-Union, puis le 11 février 1913 à Wissembourg, prenant dans chacun des deux postes la succession de Henr Menges. Considéré par le directeur de Förster comme le sujet le plus brillant que l’École Normale ait connu entre 1873 et 1900, Wendling fut un tenant et un acteur du mouvement de Reformpädagogik qui se développa en Allemagne à partir de la dernière décennie du XIXe siècle. Il se déclara en rupture avec la conception de l’enseignement qui avait été celle de son directeur Förster, mais qui, en 1908, paraissait tout à fait sclérosée avec son oral dominant, le questionnement ininterrompu du maître – la Fragepest ] le savoir morcelé, l’élève ignorant où on veut le mener. Pourtant, Wendling refusait aussi les initiatives les plus hardies que diffusait la presse professionnelle de l’époque : le libre cours donné à la spontanéité des élèves tel que le pratiquaient Gansberg et Scharrelmann à Brême ; l’apprentissage de toutes les matières à partir du travail manuel (Arbeitsschule) que préconisait Kerchensteiner à Munich. Pour Wendling, la bonne méthode pédagogique se situait entre ces deux écueils. L’élève, placé devant une situation-problème inventée par le maître ou créée par lui-même, souvent à partir d’un objet concret, observait, développait sa pensée en toute autonomie, se renseignait dans la documentation disponible, posait des questions au maître, faisait des rapprochements et aboutissait à une synthèse personnelle. Pourtant, toute cette démarche autonome se faisait dans le cadre d’un programme ; les centres d’intérêt étaient nettement définis et la répartition mensuelle devait être respectée. La discussion libre autour de thèmes avancés tout à tour par les élèves se réduisait à une heure par jour. Sur le terrain des inspections et des conférences pédagogiques dans ces deux circonscriptions où les classes uniques étaient majoritaires, Wendling essaya de promouvoir le silence du maître, les travaux individuels écrits, la rédaction à sujet libre, tiré de la vie de l’enfant, en calcul le problème posé par la vie de tous les jours, l’observation de la carte en géographie, le regroupement des matières autour d’un thème, la sortie de découverte, pour les filles le travail manuel utilitaire, mais aussi l’élaboration d’une répartition annuelle et mensuelle. Mobilisé pendant une semaine en 1914, renvoyé dans son poste, Wendling imposa le thème de la guerre comme centre d’intérêt pour l’enseignement dans les classes. Il ne se contenta pas, comme ses collègues, de faire passer des directives pour le ramassage des chiffons, le tricotage pour l’armée ou le placement des emprunts de guerre; il publia des leçons-modèles bellicistes. Il fit partie, en 1917, d’un voyage d’études en Belgique sur les arrières du front et relata cette expérience dans une publication. Pour cette raison, l’administration militaire française le suspendit le 12 décembre 1918. Il eut beau arguer de ses 26 ans d’ancienneté, de ses quatre enfants, il ne fut pas réintégré. Passé en Allemagne, il poursuivit sa carrière d’inspecteur à Bad Hersfeld en Hesse, publia des ouvrages de pédagogie où il pourfendit le traité de Versailles.

Karl Wendling, Wider den pädagogischen Anarchismus, Strasbourg, Bull, 1913 ; Karl Wendling, Meine Frontreise nach- Flandern, der Jugend erzâhlt, Strasbourg, Schultz, 1918 ; Schulrat Karl Wendling, Schaffensfreude, Ein Schülerarbeitsbuch für die deutsche Fleimatschule, Frankfurt a. M., 1925 ; ABFt, 121D139 Dossier personnel de l’inspecteur Karl Wendling ; 121D134, Instruktionen und Dienstvorschriften für die Kreisschulinspektionen (Konferenzen) ; 121D730-860, Dossiers d’inspection classés par communes, arrondissement de Saverne.

Jean-Pierre Hirsch, « Le passage de la pédagogie ancienne à la nouvelle dans la circonscription de Sarre-Union en 1908 », Pays d’Alsace, I, 2007 (à paraître).

Jean-Pierre Hirsch (2007)