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WELSINGER Christophorus

Juriste, chancelier de l’évêché (★ début du XVIe siècle † Saverne ? après 1570). ∞ Anna Wetzel († Saverne 26.12.1561) ; 5 enfants. Il fut sans doute le frère de Johann Jacob Welsinger († 1546), secrétaire de François Ier. Marié ; plusieurs filles. Après des études à Wittenberg et dans d’autres universités, y compris en Italie, où il obtint son doctorat en droit, il entra au service de l’évêque Guillaume de Honstein © ; il assista comme conseiller à la diète de Ratisbonne en 1532 et fournit des rapports quotidiens à l’évêque. Il le représenta en 1537 au Oberrheinische Kreistag et participa aux diètes de Haguenau et de Worms. Il fut l’un des quatre représentants de l’évêque lors de l’élection d’Adélaïde d’Andlau comme abbesse de Saint-Étienne, à un moment où la destinée de l’abbaye sur le plan religieux était en jeu. Il joua d’ailleurs un rôle dans le procès de l’évêque contre la Ville de Strasbourg devant la Chambre impériale à propos de la politique de la Ville contre l’abbaye. Vice-chancelier depuis 1540, il ne put assister en 1541 à celle de Ratisbonne, mais inspira la politique du nouvel évêque, Erasme de Limbourg ©, qui ne tarda pas à le nommer chancelier en 1543 et le consultait pratiquement sur tout. Il participa à de nombreuses autres diètes (Nuremberg, 1542-1543 ; Worms, 1544; Augsbourg, 1547-1548, 1550, 1555, 1559, 1566 ; Spire, 1570) ; certains de ses rapports sont conservés. Il s’y fit remarquer comme expert; à deux reprises, l’évêque de Bâle le chargea également de ses intérêts à Augsbourg. À Saverne, il mena une vive activité, rédigeant nombre de circulaires, d’édits, annotant tous les rapports. Au début de sa carrière, il tenta de mener une politique de conciliation entre catholiques et protestants, mais bientôt, à la suite des luttes perpétuelles, il se montra plus abrupt. Il joua un rôle lors de l’introduction de l’Intérim (rétablissement partiel du catholicisme à Strasbourg de 1549 à 1559) et de sa suppression, mais, tout comme l’évêque, il semble avoir manqué de poigne dans les affaires religieuses: les deux oscillaient entre l’offensive et la défensive. C’est lui qui, au nom de l’évêque, complimenta Charles-Quint lors de sa venue à Strasbourg en 1552 ; celui-ci l’avait déjà reçu en audience privée à Augsbourg le 12 décemre 1547. En 1555, il fréquenta à Augsbourg le père Canisius, qui vit en lui un ardent défenseur du catholicisme et évoqua avec lui la création d’un collège de Jésuites pour assurer la relève du clergé, mais rien ne bougea à Saverne, où pourtant Canisius résida pendant un mois à la fin de 1557. Le collège de Molsheim n’ouvrit ses portes qu’en 1580, soit une dizaine d’années après le décès de Welsinger et sous un autre évêque, Jean de Manderscheid ©. C’est ce dernier qui allait engager la Contre-Réforme ; il ne recourut pratiquement plus aux services de Welsinger, âgé. Son frère Philippe, bailli de Heimbach, était Statthalter à la commanderie de Saint-Jean de Colmar.

L. Bachmeyer, Livre d’or de Saverne, ms, p. 469 ; J. Ficker, O. Winckelmann, Handschriftenproben des 16. Jahrhunderts nach Stra?burger Originalen, Strasbourg, 1902, I, 40 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 964-965; K. Hahn, Die katholische Kirche in Stra?burg unterdem Bischof Erasmus von Limburg (1541-1568), Francfort/Main, 1941, p. 19-32 et passim ; R. Schelp, Die Reformationsprozesse der Stadt Strassburg am Reichskammergericht zur Zeit des Schmalkaldischen Bundes (1524)/1531-1541/(1555), Kaiserslautern, 1965, passim.

Louis Schlaefli (2002)