Universitaire, (PI) (★ Oehringen, Wurtemberg, 13.2.1828 † Bad Kissingen 3.9.1889). Fils de Christian Weizsäcker, pasteur, et de Sophie Rössle. ∞ 10.10.1860 à Köthen, Brandebourg, Bertha Charlotte Agnes Rindfleisch (★ 1835 † Erlangen 8.11.1865) ; 3 enfants. Weizsäcker fréquenta successivement les lycées d’Oehringen et de Tübingen, puis entreprit des études de théologie à Tübingen. En 1850-1851, Weizsäcker fit un voyage d’études à Paris, Vienne, Autriche, et Berlin. A partir de 1852, Weizsäcker eut un poste de répétiteur au séminaire de Blaubeuren, Wurtemberg, puis à celui de Tübingen à partir de 1855. Le 27 août 1856, Weizsäcker passa son doctorat (Hincmar und Pseudo-Isidor, publié dans la Zeitschrift fürhistorische Theologie, 1858, NF, t. 22), puis l’habilitation en 1859 à Tübingen (Der Kampf gegen den Chorepiskopat des fränkischen Reichs im 9. Jh.). Après avoir refusé un poste d’enseignant de l’histoire de l’Église et de l’histoire de la dogmatique à l’Université de Göttingen, Weizsäcker décida d’entreprendre la publication des Reichstagsakten dont le plan avait été conçu de longue date par Ranke et Sybel et dont le financement était assuré par le roi de Bavière. Weizsäcker s’installa à Munich où il enseigna parallèlement l’histoire à l’Université. En 1863, Weizsäcker obtint un poste d’enseignant à l’Université d’Erlangen.
Deux ans après, il revint à l’Université de Tübingen comme Ordinarius. Après la déclaration de la guerre par la France à la Prusse en 1870, Weizsäcker incita vivement le roi de Wurtemberg à s’allier à la Prusse. Encore avant la fin de la guerre, Weizsäcker publia un mémoire dans lequel il préconisa le rattachement de l’Alsace-Lorraine à la Prusse. Ceci explique pourquoi le baron de Roggenbach ©, organisateur de l’Université impériale de Strasbourg, recommanda, aussitôt la guerre finie, la nomination de Weizsäcker comme professeur à l’Université de Strasbourg wegen seines tiefen Interesses am Emporblühen Strassburgs als erneuter Vorhut deutscher Bildung. Weizsäcker connaissait bien Strasbourg : c’était un habitué de la maison Reuss (Journal d’Édouard Reuss ©) et une vieille connaissance de l’archiviste Louis Spach ©. Weizsäcker s’installa avec ses étudiants au Palais Rohan, en attendant la construction d’une nouvelle Université. Il enseigna l’histoire du Moyen Âge et des sciences auxiliaires (paléographie, diplomatique et chronologie). Nommé professeur de Moyen Âge à Strasbourg, Weizsäcker put enfin mettre un vieux projet à exécution : la publication d’un Urkundenbuch der Stadt Strassburg. Le premier volume parut sous la plume de Wiegand en 1879. Trois autres volumes virent le jour jusqu’en 1896 parallèlement à deux volumes de la correspondance politique de Strasbourg de 1517 à 1555. L’édition des Reichstagsakten continua : les tomes 2 et 3, couvrant la période du règne de Wenceslas (1376-1400) parurent en 1874 et 1877. La présence de Weizsäcker à Strasbourg fut pourtant de courte durée. Après la nomination de Georg Waitz à Berlin en 1876, Weizsäcker lui succéda à Göttingen où, à l’enseignement de l’histoire, Weizsäcker ajouta celui du droit constitutionnel. Après cinq années de présence à Göttingen, Weizsäcker finit sa carrière à Berlin comme successeur de K. W. Nitzsch. La bonne équipe de chercheurs que Weizsäcker avait su former et garder dans son entourage lui permit de publier, entre 1878 et 1888 six nouveaux volumes des Reichstagsakten couvrant les règnes de Sigismond (1410-1437) et de Ruprecht (1400-1410), mais une maladie des reins mit précipitamment fin à sa vie.
En dehors de la publication des Reichstagsakten, signalons la collaboration de Weizsäcker à la Realencyclopädie für protestantische Theologie und Kirche et, en ce qui concerne l’Alsace, son étude Der rheinische Bund von 1254, Tübingen, 1879 (avec un supplément dans Archivalische Zeitschrift, t. 4, 1879), sa contribution à l’histoire des Hussites : Beitrag zur Geschichte der Reichstagsverhandlungen in der Hussitenzeit paru dans Forschungen zur deutschen Geschichte, t. 15, 1875, Die Urkunden der Approbation König Ruprechts, Berlin, 1888, et Versuch eines Nationalkonzils in Speier den 11. November 1524, Berlin, 1889.
Archives départementales du Bas-Rhin, dossier personnel, 103 AL, 787 ; Allgemeine deutsche Biographie, t. 41, 1896, p. 637-645 ; W. Wiegand, « Elsässische Lebenserinnerungen », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, t. 39, 1926, p. 92-117 ; G. Anrich, « « Eine Denkschrift Julius Weizsaeckers über Elsa?-Lothringen von August 1870 », Elsass-Lotringisches Jahrbuch, VIII, 1929, p. 285-296 ; Haegy, Das Elsass von 1870-1932, t, I, p. 52, t. 3, p. 168 ; J. E. Craig, A mission for German Learning : The University of Strasbourg and Alsatian Society, 1870-1918, Stanford, 1973 (en particulier p. 242-243) ; J. E. Craig, Scholarship and Nation Building. The Universities of Strasbourg and Alsatian Society 1870-1939, Chicago, London, 1984, p. 58 ; M. Wein, Die Weizsäckers. Geschichte einer deutschen Familie, Stuttgart, 1988, p. 80-142.
† François-Joseph Fuchs (2002)