Physicien, universitaire, (Pr) (★ Mulhouse 25.3.1865 †Lyon 24.10.1940 ; inhumé à Die, Drôme). Fils d’Émile Weiss, directeur de filature, et d’Ida Schlumberger. ∞ I 22.10.1896 à Paris Jane Mary Eugénie Rances (1872-1919), de Lorient ; 2 enfants dont Nicole (★ Zurich 4.11.1916, ? 14.9.1935 à Strasbourg Henri Paul Cartan (★ Nancy 1904), mathématicien de renom, fondateur du groupe « Nicolas Bourbaki ». ∞ II 18.7.1922 à Paris 5e Marthe Camille Henriette Klein (1885-1953), de Nancy, fille de Pierre Klein et de Camille Matter ; 1 enfant. Études d’ingénieur au Polytechnikum de Zurich, puis à l’École normale supérieure de Paris ; agrégé de physique, docteur ès sciences à Paris en 1896. Successivement maître de conférences aux universités de Rennes et de Lyon, il fut nommé en 1902 professeur et directeur du laboratoire de Physique au Polytechnikum de Zurich. Il fut l’un des fondateurs de la théorie du magnétisme dont la création est à porter au crédit de la science française. En 1907, il émit l’hypothèse du champ moléculaire et rendit compte ainsi à la fois du comportement paramagnétique et de l’aimantation spontanée des substances ferromagnétiques, étant ainsi le créateur de la théorie du ferromagnétisme (loi de Curie-Weiss). Au début de la Grande Guerre, il mit au point, avec Aimé Cotton, un système de repérage des batteries d’artillerie connu sous le nom de système de Cotton-Weiss. Après cette guerre, il fut nommé à l’Institut de physique de Strasbourg et entreprit de mettre en place un grand laboratoire pour ses travaux sur le magnétisme, réunissant autour de lui une équipe de physiciens contribuant largement à la physique française non nucléaire. Il organisa, en mai 1939 à Strasbourg, un congrès international de magnétisme auquel participèrent des collègues allemands. Ce fut le couronnement de son œuvre au moment où la théorie du magnétisme devait se plier aux lois récentes de la physique quantique.
G. Frick, « La physique, les physiciens et l’Alsace », Les sciences en Alsace 1538-1988, Strasbourg, 1989 ; P. Schneider, « Pierre Weiss (1865-1940), un grand nom de la physique française », Bulletin du Cercle généalogique d’Alsace, 127, 1999, p. 467-4712, 128, 1999, p. 552-554.
Buste à l’Institut de physique de Strasbourg
Pierre Schneider (2002)
