Chanoine régulier, curé constitutionnel, vicaire épiscopal, (C) (★ Kirchberg 13.9.1761 † Kirchberg 3.12.1847). Fils de Jean-Michel Weiss et de M. B. Lintzer. Il fit profession le 27.10.1782 comme chanoine régulier du Très-Saint-Sauveur à Autrey, Vosges. D’abord professeur au collège de Metz, il désira entrer dans le ministère pastoral : il fut admis comme vicaire à la paroisse de la Citadelle à Strasbourg en 1789, sécularisé l’année suivante et nommé par Gobel © à la cure de Masevaux, dont il fut curé constitutionnel. Révolutionnaire passionné, il entra au Club des Jacobins et abdiqua les fonctions sacerdotales le 4 juin 1794, ce qui ne l’empêcha pas d’être interné à Belfort et à Besançon. Libéré après la chute de Robespierre, il fut nommé archidiacre par l’évêque jureur Berdolet ©. Il assista au premier concile de Paris, en 1797, et administra le diocèse pendant le second concile national en 1801. Entre temps, il avait été nommé administrateur de Soultz (1798-1803) où résidait l’évêque, puis curé cantonal de Thann jusqu’en 1816. Il refusa de rétracter le serment constitutionnel, ce qui lui valut d’être interdit et l’obligea à se retirer. Dans ce contexte, il publia, en 1819, Les inconséquences et les conséquences dévoilées devant le tribunal de l’opinion publique ou le Refus de la rétractation, justifié par l’appel à ce tribunal de la conduite des vicaires généraux de Strasbourg, envers les prêtres dits constitutionnels de ce diocèse. Chef de file des récalcitrants, il intenta, en 1833, un recours comme d’abus contre le maintien de l’interdit, recours qui fut rejeté en 1836. Il se rétracta finalement en 1842.
Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 962-963 ; P. Leuilliot, L’Alsace au début du XIXe siècle, Paris, 1959-1960 (index) ; Kammerer, Le clergé constitutionnel en Alsace, Strasbourg, 1987, n° 458.
Louis Schlaefli (2002)