Skip to main content

WEDEL Stéphanie, comtesse, puis princesse de

(★ Stockholm 10.5.1852 † Stora Sundby, Soderland, 2.11.1937). Fille du comte Jakob-Essen de Hamilton (★ Huseby 12.9.1797 † Paris 3.5.1864), major-général suédois, gouverneur militaire de Stockholm, et de Stephanie-Frédérique Giesecke (★ Stockholm 1.10.1819 † Stockholm 25.5.1894), grande-maîtresse de la maison de la reine de Suède, ∞ I 19.5.1876 à Stockholm, comte Charles-Balthazar Ernest de Platen (1833-1888), grand chambellan du roi de Suède. ∞ II 27.10.1894 à Stockholm le comte de Wedel ©. L’importante fortune de la comtesse Stéphanie de Wedel avait fait de son salon de Vienne le lieu de réceptions fastueuses. Elle reprit dans son nouveau cadre de Strasbourg, les habitudes de grande hôtesse qui convenaient aussi aux fonctions de son mari et donna son premier bal et banquet pour 700 invités : d’autres allaient suivre. Suédoise, elle bénéficia d’un préjugé favorable de la presse alsacienne de langue française, et de la presse française. Pour les « nationalistes allemands », elle passa vite pour un soutien des « nationalistes français ». L’affaire de « cotillon » à Wetterlé © fut montée en épingle par la presse nationaliste allemande. La comtesse avait invité l’abbé Wetterlé, avec sa mère, à l’une des soirées parlementaires qu’elle donnait régulièrement pour tous les députés. Wetterlé se trouvait alors en prison pour avoir « injurié » le proviseur Gneisse de Colmar, cible favorite de Hansi © qui en avait fait le professeur Knatschke (1910). La comtesse qui avait l’habitude de donner des souvenirs ou « cotillons » de ses soirées lui en avait envoyé un avec une dédicace en français. De même avait-elle accordé un don substantiel au Souvenir Français. Elle était également prise à partie pour parler trop souvent français lors des dîners officiels. L’interprétation tendancieuse de ces affaires firent l’objet d’un procès de presse intenté par le comte de Wedel au quotidien pangermaniste, également financé par le grand état-major, Rheinisch-Westphalissche Zeitung, qui fut condamné à l’insertion d’un long rectificatif (1912). Stéphanie de Wedel prenait toute sa place dans les œuvres de charité : présidant bals, ventes et loteries de charité. Elle avait fondé à Strasbourg un hôpital pour enfants infirmes dit Stéphanie, au Neuhof, ce qui la rendit fort populaire. Elle avait exprimé le vœu d’être inhumée à Strasbourg : les obsèques solennelles de la veuve de l’ancien gouverneur allemand prirent à la fin de 1937 le caractère d’une célébration de l’amitié franco-suédoise. Sous l’égide de la Société de secours orthopédique Stéphanie, elles furent célébrées au Temple Neuf le 15 novembre 1937, par le pasteur Freud, en présence du préfet Viguié ©, du député-maire Frey © et son premier-adjoint le député Michel Walter ©, des adjoints chanoine Schies et Garcin, du directeur des cultes Altorffer, de Hugo Haug, président de la Chambre de commerce, des présidents du consistoire de l’ECAAL et de l’ERAL ainsi que des consuls de Suède et de Norvège, du directeur de l’hopital Stéphanie. Inhumée d’abord au cimetière Sainte-Hélène, la princesse fut réinhumée au cimetière Sud, non loin de l’Hôpital Stéphanie en février 1938. En 1959, l’entretien de la tombe a été prise en charge à perpétuité par la ville de Strasbourg. « La comtesse comprenait l’Alsace » commenta Paul Bourson © dans son article nécrologique.

Familles nobles de Suède, données fournies par le Centre Culturel Suédois, Paris ; La Vie en Alsace, photos 1928, art. de Bourson ; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981, index.

François Igersheim (2002)