Architecte (★ Limbach, Palatinat, 1845 † Karlsruhe 1918). Il commença en 1863 des études d’architecture au Polytechnikum, devenu ensuite Technische Hochschule de Karlsruhe. Sa formation s’acheva par l’attribution de la médaille d’or. En 1869, il fut engagé comme assistant à la section d’architecture de cette école et débuta ainsi une carrière de plus de 40 ans d’enseignement. Au début des années soixante-dix, il accomplit de longs voyages d’études en Italie. En 1873, il remporta le premier prix du concours pour la direction du service royal des mines de Sarrebruck (réalisation sur les plans de Marin Gropius/Hanno Schmieden, 1877-1880). La même année, il remporta le concours pour la construction du bâtiment d’une école élémentaire à Mannheim. La réputation de Warth fut fondée sur son projet pour l’édification du Kollegiengebäude (actuel Palais universitaire) de l’Université de Strasbourg pour lequel il avait obtenu, en 1878, le premier prix d’un concours comportant 101 participants. Conçu dans un style néo-renaissance italien et comportant un riche programme de sculptures, son édifice répond au mieux aux souhaits de l’État allemand en matière de dignité et de monumentalité. Ce succès lui valut, la même année, d’être nommé professeur à la Technische Hochschule de Karlsruhe et, à l’achèvement des travaux, en 1884, de recevoir un doctorat honoris causa de l’Université de Strasbourg. Après la construction de son œuvre principale, il dressa les plans des instituts universitaires strasbourgeois, comme la Pharmacologie (1884-1886) et l’Institut de zoologie (1889-1893). En 1894, on lui confia la construction de la Clinique médicale. En 1884, il participa au concours pour le bâtiment de l’ancien parlement d’AlsaceLorraine (Landesausschussgebäude, actuel Théâtre national de Strasbourg – TNS) et pour un agrandissement du musée de Metz (1886). À côté de ses travaux strasbourgeois, Warth établit des plans pour des instituts de la Technische Hochschule de Karlsruhe, entre autres celui de chimie, et des universités de Heidelberg et Fribourg. Il réalisa des constructions privées à Baden-Baden, tels la Villa Koeder et l’hôtel Badischer Hof. Une de ses dernières œuvres fut la prison régionale de Mannheim (1907-1909). Comme conseiller du gouvernement de Bade en matière de construction et comme membre du Service des monuments historiques, il eut une forte influence sur toutes les questions architecturales importantes du grand-duché. Il intervint également de manière fréquente dans les débats sur la restauration du château de Heidelberg et de la cathédrale de Fribourg.
Festschrift zur Einweihung der Neubauten der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg, Strasbourg, 1884 ; « Zum siebzigsten Geburtstag von Otto Warth », Deutsche Bauzeitung, 1915, p. 524 et 527 ; nécrologies dans : Centralblatt der Bauverwaltung, 1918, p. 495 es. ; Deutsche Bauzeitung, 1918, p. 436, 468 ; Kunstchronik und Kunstmarkt (1918-1919), I, p. 118 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, XXXV, p. 169 ; K. Nohlen, Baupolitik im Reichsland Elsass-Lothringen 1871-1918. Die repräsentativen Staatsbauten um den ehemaligen Kaiserplatz in Strassburg, p. 257 (trad. fr. Construire une capitale. Strasbourg impériale de 1870 à 1918. Les bâtiments officiels de la place impériale, Publications de la Société savante d’Alsace et des régions de l’Est, Strasbourg, 1997) ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7682 : S. Jonas, Strasbourg, capitale du Reichsland Alsace- Lorraine et sa nouvelle Université, Strasbourg, 1995, p. 251 et s. ; N. Wilcken, Architektur im Grenzraum – Das öffentliche Bauwesen in Elsass-Lothringen 1871-1918 (Institut für Landeskunde im Saarland), 2001, p. 54 et s.
Niels Wilcken (2002)
