Artiste peintre, (C) (★ Strasbourg 2.5.1914). Fils d’Antoine Warter, rédacteur à la préfecture du Bas-Rhin, et de Caroline Beiner. ∞ Denise Gattang ; 3 enfants. Après des études secondaires à l’école primaire supérieure de Strasbourg (actuel Lycée Louis Pasteur), Warter est entré à l’École normale catholique d’Obernai où il s’est fait déjà remarquer par la qualité de ses dessins. À la sortie de l’École normale, il a été affecté en tant qu’instituteur stagiaire à Meistrazheim et à Oberschaeffolsheim, avant d’enseigner comme titulaire à Eberbach-Woerth, puis à Fegersheim. Parallèlement à ses études, Warter a fréquenté l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, encouragé par son père qui pratiquait lui-même le dessin. Il y a suivi notamment les cours de Henri Solveen ©, Édouard Hirth ©, Alfred Pauli © et Luc Hueber ©. Pendant son service militaire à Nancy, de 1935 à 1937, Warter a poursuivi sa formation d’artiste dans l’atelier de maître Prouvé. Après l’interruption de sa carrière, due à la Deuxième Guerre mondiale, Warter s’est rendu à Paris entre 1945 et 1948, pour y parfaire sa formation dans des académies privées telles que la Grande Chaumière, Colas-Rossi, Picart-Le-Doux et Othon Fries, ainsi qu’à l’École des Arts décoratifs de Paris. Au cours de sa formation, il a abordé des domaines aussi différents que l’anatomie artistique, la verrerie d’art, la marqueterie, la reliure, le fer forgé, etc. Après avoir été reçu second pour l’ensemble de la France au concours du professorat de dessin de l’enseignement secondaire en 1946, Warter a enseigné les arts plastiques au lycée Louis Pasteur de Strasbourg jusqu’à sa retraite en 1972. Maîtrisant parfaitement la plupart des techniques picturales, l’œuvre de Warter est habituellement divisée en trois périodes. À la période des dessins au crayon ou à la plume de ses débuts, a succédé celle pendant laquelle l’artiste a pratiqué essentiellement l’aquarelle, le plus souvent sur le terrain, d’après nature. C’est dans la dernière période, celle des peintures à l’huile essentiellement des paysages, notamment les Rieds alsaciens, et des natures mortes – pour ces dernières l’artiste préfère l’expression allemande de Stillleben – que Warter a atteint sa pleine maturité et notoriété. Plusieurs villes d’Alsace, dont Strasbourg, Mulhouse, Haguenau, ont acquis de ses œuvres. Par ailleurs, tout au long de sa carrière, Warter n’a jamais cessé de créer des ex-libris qui mettent en valeur son sens de la composition et ses grandes qualités de dessinateur. Warter a aussi produit des dessins utilitaires (étiquettes pour vin d’Alsace) et d’illustration (série de cartes postales sur le Vieux Strasbourg, recueils de poésies de Fritz Geissert ©, Reime aus dem Uffried, août 1986 et Herbstgedanken, décembre 1986, etc.). Warter était membre de l’Académie d’Alsace et sociétaire des Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA). Bretzel d’Or (1986). Commandeur des Palmes académiques.
Avec G. Trendel, Les petits secrets du Vieux-Strasbourg, Strasbourg, 1994 ; « Art contemporain », Dernières Nouvelles d’Alsace du 4.5.1997.
Bénézit, Dictionnaire critique… des peintres, sculpteurs, dessinateurs…, Paris, 1973, p. 642 ; « Artistes d’Alsace », Saisons d’Alsace, n° 47, 1973 ; « Le Ried et Robert Warter », La maison d’Alsace, n° 19, 1979 ; L.-P. Lutten, « Les deux amours d’un peintre », ibidem, septembre-octobre, 1979 ; François Lotz, Artistes-peintres d’Alsace vivant et œuvrant à la date du 1er janvier 1982, Kaysersberg, 1985 ; F. Lotz, Artistes alsaciens contemporains réalisateurs d’Ex-libris, 1985 ; Dernières Nouvelles d’Alsace du 25.11.1986 (Bretzel d’Or) ; L’Alsace du 25.11.1986 (Bretzel d’Or) ; « Robert Warter, etc., (Liste des ex-libris) », L’ex-Libris français, n° 160, 3e trimestre 1986 ; F. Lotz, R. Kugel, « Robert Warter, sa vie, son œuvre, ses ex-libris », Cahiers des ex-libris du Musée de l’imagerie peinte et populaire alsacienne de Pfaffenhoffen, n° 7, 1986 ; R. Kugel, « Robert Warter, professeur, peintre, dessinateur à Strasbourg », L’Ex-libris français, 1986 ; J. Christian, « Un bel hommage à Robert Warter Édition », Affiches d’Alsace et de Lorraine. Moniteur des soumissions et des ventes de bois de l’Est, 1994 ; J. Christian, « Robert Warter ou l’itinéraire passionnant d’un authentique artiste d’Alsace », Guy Trendel, Robert Warter, Les petits secrets du Vieux-Strasbourg, Strasbourg, 1994 ; Pasklin, « Leçon d’émerveillement », Les artistes indépendants de l’Alsace, n° 7, mars-avril 1996 ; J. Christian, « Un des plus anciens membres de l’AIDA » [Artistes indépendants d’Alsace], ibidem, n° 7, mars-avril 1996.
Jean-Marie Holderbach (2002)
