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WANGEN de GEROLDSECK Frédéric Louis François Dominique Léopold

Prince évêque de Bâle (★ Wilwisheim 12.3.1727 † Porrentruy 11.10.1782). Fils de Louis Albert de Wangen de Geroldseck et frère de Conrad Béat Célestin Louis François de Wangen de Geroldseck ©. Il devint chanoine au chapitre cathédral de Bâle à Arlesheim en 1745. Il fut ensuite promu archidiacre. En 1770, il fut chargé de porter à Marie Antoinette, fiancée au futur Louis XVI et arrivant dans le royaume, les compliments du prince-évêque de Bâle, Simon Nicolas de Montjoje, retenu par la maladie. Envoyé à Paris en 1773 pour traiter des affaires de l’évêché de Bâle, il se fit remarquer par son esprit. À la mort de Montjoie, Wangen fut élu au siège épiscopal le 29 mai 1775, malgré les tentatives du cardinal de Rohan © pour cumuler le siège de Bâle et celui de Strasbourg. Son élection fut approuvée par l’empereur Joseph II le 5 juin 1775. Avant d’être sacré à Bellelay le 3 mai 1776, le nouvel évêque entreprit une tournée de sa principauté, relatée par trois brochures contemporaines (citées par Vautrey, op. cit.). Comme son prédécesseur, le nouvel évêque se montra éclairé, soucieux de la prospérité de sa principauté. Afin d’en garantir la pérennité, il tenta d’être admis dans l’alliance conclue par le Corps helvétique avec le roi de France. Cet essai échoua en 1777 et il dut se contenter de traiter directement avec son important voisin. En 1779, l’évêque négocia, grâce à Gobel ©, un échange de paroisses avec l’archevêque de Besançon, de façon à mieux faire coïncider la principauté temporelle avec son diocèse. Il cédait 29 paroisses de la région de Belfort en échange de 20 paroisses de l’Ajoie. Ratifié par Louis XVI et Joseph II en 1780, cet échange prit effet au 20 janvier 1781. En 1780, il renouvela le traité d’alliance avec la France, conclu en 1739. Cet accord garantissait à la principauté l’appui de la France et portait aussi sur le recrutement de soldats au service du roi. Le gouvernement royal commémora ce traité avantageux pour les deux parties en faisant frapper une médaille. Une convention complémentaire conclue le 11 juillet 1780 fixait et rectifiait les frontières entre la France et l’évêché de Bâle. Wangen mourut d’une infection liée à un abcès dentaire. Les funérailles eurent lieu à Porrentruy le 21 octobre 1781. Son cœur fut déposé dans l’église paroissiale et son corps dans celle des Jésuites. Par testament, Wangen instituait son frère légataire universel, ce qui était contraire aux coutumes de l’évêché.

J.-L. Vautrey, Histoire des évêques de Bâle, Einsiedeln, 1884-1886, 2 vol., t. 2, p. 399-422 ; Lehr, L’Alsace noble, 1870, p. 226-227 ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 950-951 ; P. Rebetez-Paros, « Concordat entre l’archevêque de Besançon et l’évêque de Bâle au XVIIIe siècle », Zeitschrift für schweizerische Kirchengeschichte, 37, 1943, p. 31 ; A. Ribeaud, « Les vues des cardinaux de Rohan, princes-évêques de Strasbourg, sur l’évêché de Bâle », L’Alsace et la Suisse à travers les siècles, Strasbourg, Paris, 1952, p. 255-257 ; A. Bruckner, W. Kundert, M. Welti, P.L. Zaeslin, « Die Bischöfe von Basel », Helvetia sacra, 1. Berne, 1972, p. 216-227 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7679 ; W. Weber, « Das Herz von Frédéric de Wangen, Bischof von Basel, 1776-1782 », Gesnerus, Bâle, 53, 1996, p. 15-26.

Philippe Legin (2002)