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WALTZ André Jacques

Bibliothécaire de la ville de Colmar et conservateur du musée d’Unterlinden, boucher (★ Colmar 6.1.1837 † Colmar 20.10.1923). Fils d’André Waltz (★ Colmar 19.9.1805 † Colmar 4.6.1871), boucher à Colmar, et de Catherine Zanckel (★ Colmar 10.11.1809 † Colmar 26.2.1876). ∞ 3.4.1869 à Colmar Rosalie Clémence Dunand (★ Colmar 10.12.1845 † Colmar 20.11.1912), fille de Philippe Napoléon Dunand, négociant, et de Rosalie Marie Witz. Après sa scolarité au collège de Colmar, Waltz entra dans la boucherie paternelle de la rue des Écoles. Destiné à reprendre l’établissement, il fut envoyé à Paris pour y compléter sa formation. Il fit son apprentissage à la boucherie Naze, rue Notre-Dame de Lorette. Waltz y passa deux ans et consacra l’essentiel de son temps libre à la visite des musées et à la fréquentation des bibliothèques de la capitale. Il revint à Colmar en 1859 pour seconder son père. En 1867, il adhéra à la Société Schongauer qui administre le musée d’Unterlinden. La même année, il entreprit un voyage qui le mena en Angleterre, en Belgique et en Allemagne où il compléta son éducation artistique. Le jeune marié partit en voyage de noces en Suisse, dans le sud de la France et en Italie à la découverte de nouvelles richesses artistiques et architecturales. La même année, Waltz prit alors la direction commerciale de l’entreprise paternelle et parallèlement le milieu érudit colmarien, notamment le cercle de la Revue d’Alsace des Liblin, Mossmann, Kaeppelin et Chauffour. Il fut conseiller municipal de Colmar de 1870 à 1881 et devint un membre actif du Consistoire protestant de la ville ainsi qu’administrateur de la Caisse d’Épargne (1872). Il accéda en même temps au comité de la Société Schongauer dont il devint le trésorier, à celui de la Société d’histoire naturelle ainsi qu’aux commissions spécialisées de la Maison de santé, du Diaconat, de l’Hospice civil et de la Bibliothèque municipale. Le 8 février 1881, Waltz succéda à Georges Stoffel au poste de bibliothécaire municipal. Il cèda alors sa maison de commerce. Deux ans plus tard, en 1883, il devint conservateur du musée d’Unterlinden ; un poste non rémunéré qu’il exerça à côté de sa profession de bibliothécaire jusqu’à sa mort en 1923. Pendant 40 ans, les travaux de cet érudit, formé sur le tas, permirent à Colmar de se doter de quelques instruments de recherche dont quelques-uns font encore aujourd’hui autorité. Citons notamment le Catalogue de la bibliothèque Chauffour (1889), la publication de la petite chronique de Colmar de Sébastien Billiing (1891), la chronique de la Douane de Colmar (1897), la Chronique de Colmar de Félix-Henri-Joseph Chauffour (1903) et surtout sa monumentale bibliographie de la ville de Colmar (1902) qui lui valut la médaille d’honneur de la Société industrielle de Mulhouse dont il fut membre correspondant. Il fut également chargé du classement de la bibliothèque du musée historique de Mulhouse, tâche qu’il mena à bien de 1902 à 1904 tout comme il réalisa le catalogue de la très riche bibliothèque d’Armand Weiss à Mulhouse en 1907. Sa réputation est telle que le comité d’histoire de Mulhouse songea, en 1914, à lui confier la rédaction d’une bibliographie mulhousienne sur le modèle colmarien. Collaborateur de la Revue d’Alsace, Waltz se spécialisa également dans l’étude des armoiries alsaciennes, domaine dans lequel il recueillit un matériau impressionnant qui servira partiellement à son fils Jean-Jacques dit Hansi © quand celui-ci publia l’Art héraldique en Alsace (1937-1949). Si le conservateur du musée d’Unterlinden s’effaça quelque peu derrière le bibliothécaire et la personnalité forte des présidents successifs de la Société Schongauer, sa bibliographie des ouvrages et articles de Martin Schongauer, Mathias Grünewald et les peintres de l’ancienne école allemande de Colmar (1903) est une contribution essentielle à la recherche pour l’époque. Après le retour à la France, il eut la joie de retrouver son fils Jean-Jacques dont il avait suivi les engagements et le combat. Chevalier de la Légion d’honneur (1919) ; officier des Palmes académiques (1920) ; médaille d’or des Assurances sociales ; correspondant du ministère de l’Instruction publique. Il se vit  également confier la présidence du comité d’études et de recherches sur l’histoire de la Révolution pour le Haut-Rhin.

E. Schaedelin, « André Waltz », Revue d’Alsace, LXXI, 1924 ; idem, « André Waltz », Bulletin de la Société Schongauer de Colmar, années 1911-1923 ; G. Delahache, André Waltz, La Vie en Alsace, n° 1, 1923 ; F. Kiener, « Aperçu sur l’historiographie de Colmar », Annuaire de la Société historique et littéraire de Colmar, 1936 ; R. Perreau, « André Waltz, le poète de Hansi », ibidem, 1961 ; idem, Hansi ou l’Alsace révélée, 1962 ; L.-G. Werner, « André Waltz », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, XLIII, 1923 ; L. Groce, Le musée d’Unterlinden de 1883 à 1951. L’action d’André et de J. J. Waltz, mémoire de maîtrise en histoire de l’art, octobre 1998.

Gabriel Braeuner (2002)