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WALT(H)ER Johann (Jacob)

Chroniqueur et artiste peintre strasbourgeois, (PI) (★ Strasbourg 23.1.1604 † vers 1677). L’état civil de notre chroniqueur varie selon les auteurs. Le plus probable est celui indiqué par V. Beyer dans Encyclopédie de l’Alsace: il serait le fils de Gerhard Walter, négociant (Glaskrämer) originaire de Bühl, Bade, qui devint bourgeois de Strasbourg le 14 juin 1595 (Livre de bourgeoisie III, col. 593). Son baptême correspondrait à celui mentionné au Temple Neuf (N 217 f° 227 v°). ∞ 29.4.1628 à Strasbourg, Temple Neuf, Catharina Georg, fille de boulanger (M 109 p. 252). Walter avait au moins 6 fils, dont Johann Georg (★ 17.7.1634), peut-être illustrateur du Vogel-Fisch und Thierbuch de L. Baldner ©, tous baptisés au Temple Neuf. On ne sait rien de sa prime jeunesse. Vers 1620, il commença à voyager. On trouve sa trace successivement à Nuremberg, Chemnitz, Meissen, Dresde et Magdeburg. Par la suite, il séjourna dans les Pays-Bas, à Paris (1625) et à Lyon.
Temporairement, il apparaît aussi en Suisse. En 1635, il était de retour à Strasbourg. En 1644, il s’enfuit de Philippsburg, Bade, assiégée par les Français, en compagnie du margrave Wilhelm von Baden-Baden. Entre 1659 et 1676, on le trouve de nouveau à Strasbourg, membre du Grand Sénat. Par la suite on perd sa trace. J. M. Moscherosch © a dédié à Walter la vision Soldaten-Leben dans l’édition Gesichte Philanders von Sittewalt, Strasbourg, 1650. Mais cette dédicace ne donne aucun renseignement biographique sur Walter.

La chronique de Walter existe à la Bibliothèque municipale de Strasbourg sous deux versions autographes, l’une en format petit in-folio de 304 fts (cote : 747), l’autre en format petit in-quarto de 249 fts. (cote : 81). Sur la page de garde de la première, on peut lire « ex libris Joannis Walteri pictoris 1674 ». Sur la page de titre : Chronicon Argentoratense, hoc est kurtze Beschreybung von Ahnfang, erbau- und erweiterung dess Heyl. Roem. Reichs Freyen Statt Strassburg…… Dans la deuxième version, un certain nombre de détails manquent, notamment certains dessins et gravures. Comme tous ses devanciers, Walter se borna à puiser principalement dans la chronique de Koenigshoven ©. Ce qu’il écrit ne devient intéressant et important qu’après 1595. A partir de 1618, il s’agit d’un véritable témoignage d’un contemporain. La chronique s’arrête en décembre 1676. Les derniers chapitres constituent un vrai journal de tout ce qui s’est passé entre 1648 et 1676.

Walter était aussi artiste-peintre. Son Ornithographia, datée de 1657, un recueil d’une centaine d’oiseaux peints, porte les dates de 1639 et 1668, ce qui signifierait que Walter y aurait travaillé pendant une trentaine d’années. Elle est conservée à l’Albertina de Vienne, Autriche. Le Cabinet des estampes de Strasbourg conserve de Walter une vingtaine de planches d’oiseaux dont deux sont datées d’octobre 1639. La Bibliothèque grand-ducale de Darmstadt possède son Florilegium de 131 feuillets, daté de 1659 d’après Beyer, de 1657 d’après Thieme-Becker, avec une vue du château d’Idstein. Il a été reproduit avec commentaire par Laure Beaumont-Maillet en 1993. Un Album d’histoire naturelle sur parchemin avec le portrait de Johann von Nassau- Saarbrücken (1664), se trouve à la Bibliothèque nationale à Paris.

H. Schneider, Künstlerverzeichnis [publié dans] Das Munster zu Strassburg, Karlsruhe, 1829, p. 94 ; R. Reuss, Strassburg im 30 jährigen Krieg. Fragment aus der Strassburger Chronik des Malers J. J. Walter (Protestantisches Gymnasium zu Strassburg. Programm auf das Schuljahr 1879-1880), Stuttgart, 1879 ; E. Müntz, « De quelques monuments d’art alsaciens conservés à Vienne », Revue d’Alsace, 1872, p. 376-382 ; Biographisches Lexikon des Kaiserthums Oesterreich, 53. Teil, Vienne, 1886, p. 24 ; R. Reuss, La chronique strasbourgeoise du peintre J. J. Walter pour les- années 1672-1676, Paris, Nancy, 1898, p. 8-21 ; A. Schmidt, « Das Florilegium des Malers Joh. Jak. Walter 1654 », Zeitschrift für Bücherfreunde, 2, 1901, p. 375 ; R. Reuss, L’Alsace au XVIIe siècle, t. 2, p. 259 et s. ; Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l’Alsace, Rixheim, t. 2, 1910, p. 947-948 ; H. Rott, Kunst und Künstler am Baden-Durlacher Hof, 1917 ; idem, « Strassburger Kunstkammern im 17. und 18. Jh. », Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, 1930-1931, p. 23, 33 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, 35, 1942, p. 125-126 (avec bibliographie) ; H. Haug, « Le florilège de Nassau-Idstein (Jean Walter) », L’Œil n° 84, décembre 1961 ; L. Baldner, Vogel- Fisch- und Thierbuch… Kommentar, Stuttgart, 1974, p. 9-14 (Einführung v. R. Lauterborn) ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7676 (avec bibliographie) ; L. Beaumont-Maillet, Le « Florilège » de Nassau par Johann Walter, 1993 ; François Lotz, Artistes peintres alsaciens décédés avant 1800, Kaysersberg, 1994, p. 150.

† François-Joseph Fuchs (2002)