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WALLISER Joseph Ernest

Dirigeant syndicaliste et communiste, membre du Conseil économique et social, (C) (★ Issenheim 20.7.1895 † Mulhouse 23.4.1966). Fils d’Ernest Walliser, ouvrier de fabrique, et de Marie Furstenberger, ouvrière textile, ∞ 25.9.1920 à Mulhouse Élisabeth Martin, institutrice. Walliser travailla d’abord comme ouvrier textile, puis comme mineur dans le bassin potassique, puis se consacra de façon permanente à l’action syndicale. Membre du Parti socialiste SFIO depuis 1919 et secrétaire du syndicat CGT des mineurs du Haut-Rhin en 1920, il adhéra au Parti communiste après le congrès de Tours. Très réticent pourtant à rompre l’unité syndicale et attaqué en conséquence par les communistes de Moselle, il fit adopter par l’Union locale de Mulhouse le 3 janvier 1922 le blocage du transfert des cotisations aux centrales en attendant une éventuelle réunification. Après la scission des « unitaires », de 1922 à 1936, il fut pourtant secrétaire du syndicat CGTU des mineurs et secrétaire de l’Union locale CGTU de Mulhouse ainsi que de l’Union départementale CGTU du Haut-Rhin. En 1925, il participa activement à la campagne contre la guerre du Maroc. En janvier 1926, alors que la CGT « réformiste » le rendait responsable de l’échec des négociations sur les salaires avec la direction des Mines domaniales de potasse d’Alsace, il l’accusa de servir « d’étrier à la direction ». Le 19 septembre 1927, après l’exécution de Sacco et Vanzetti, il prétendit que la délégation des anciens combattants de l’« American Legion », en voyage à Paris, venait occuper la France pour obtenir le paiement des dettes françaises à l’égard des États-Unis. Le 1er août 1931, il prit la parole devant le monument aux morts de Mulhouse contre la guerre impérialiste, ce qui lui valut une condamnation à six semaines de prison avec sursis. Déjà candidat du Parti communiste aux cantonales en 1925 à Mulhouse-Nord, il le fut aussi aux législatives de 1932 à Mulhouse. Tête de liste communiste au premier tour, il fut élu conseiller municipal de Mulhouse en 1935 au second tour sur la liste du « Bloc populaire » du maire socialiste Wicky ©, mais son mandat fut annulé l’année suivante. Le congrès d’unification départemental (Mulhouse, 11–12 janvier 1936) fit de lui le secrétaire permanent de l’Union CGT des personnels des services publics et de santé du Haut-Rhin et trésorier adjoint, puis secrétaire adjoint de l’Union départementale unifiée. Le 13 juin 1936, il adjura les travailleurs de Mulhouse de reprendre le travail là où un accord avait pu être signé pour ne pas donner au patronat le prétexte de rompre sa parole. Il rompit en 1939 avec le Parti communiste après le Pacte germano-soviétique et adhéra au Parti socialiste SFIO. Réfugié à Béziers, Hérault, durant l’Occupation, il revint à Mulhouse à la Libération, signa le communiqué annonçant la reprise d’activité de l’Union des syndicats confédérés de Mulhouse dès le 4 décembre 1944 et, de 1945 à 1947, fut à nouveau conseiller municipal. Fin mars 1945, il fut reçu à Paris par Pierre Laroque, directeur général des Assurances sociales qui annonça la parution prochaine de deux ordonnances sur le maintien provisoire du régime local, dont, avec les dirigeants cégétistes du Bas-Rhin et de la Moselle, il demanda l’extension des avantages au reste de la France. Secrétaire général de l’Union départementale des syndicats CGT du Haut-Rhin, il prit en décembre 1947 l’initiative de la scission et devint secrétaire de l’Union départementale CGT-Force ouvrière. À ce titre, Walliser fut membre du Conseil économique et social de 1947 à 1951.

Archives nationales, F7/13090, F7/13261 ; Archives de Moscou, CRCEDHC, 495, 270, 8711 ; Archives départementales du Bas-Rhin, 98 AL 638, 639 ; 102 AL 47 ; Le Mineur alsacien du 15.10.1920 ; Die Volkstribüne, Metz, des 14 et 22.1 et 27-28.2.1922 ; Freie Presse, Strasbourg, du 7.1.1922 ; La Voix du peuple, janvier 1936. ; L’Alsace des 4 et 5.12.1944 et du 26.4.1966 ; Le Républicain du Haut-Rhin du 24.12.1947 ; G. Lefranc, Les expériences syndicales de France de 1939 à 1950, Paris, 1950, p. 183 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986, p. 7674. ; Maitron, dir., Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, 43, 1993, p. 335 et Cd-Rom.

Léon Strauss (2002)