Député, (I) (★ Mulhouse 5.3.1882 d. Paris, VIIe, 18.6.1961). Fils de Henri Wallach, industriel, et de Henriette Picard, ∞ 1.6.1910 Valentine Schoen (Pr), fille de Daniel Schoen, banquier ; sans enfant. Diplômé de l’École textile de Mulhouse, Wallach fonda en 1907 une manufacture d’impression à Mulhouse et des tissages. En 1914, il passa en Suisse, gagna Paris et s’engagea sous le nom de Widal comme simple soldat dans un régiment de cuirassiers. Chargé ultérieurement des liaisons avec l’armée américaine, il publia un French-english military technical Dictionnary. Sous-lieutenant à la fin de la guerre, il reçut sur le champ de bataille la croix de Guerre avec trois citations, puis la médaille des Évadés et la croix du Combattant volontaire. Il milita ensuite au sein du mouvement des anciens combattants, fonda et présida la Fédération des engagés volontaires d’Alsace et de Lorraine. En 1928, il créa un groupement d’entente nationale pour contrer la campagne autonomiste, fonda des bibliothèques françaises et finança des voyages dans les provinces françaises, notamment pour les agriculteurs et viticulteurs. Élu député à Mulhouse en 1932 contre le socialiste Grumbach ©, il siégea d’abord parmi les indépendants de gauche, puis, après sa réélection de 1936, à l’Alliance démocratique dont il démissionna à la suite du télégramme de Pierre-Étienne Flandin à Hitler le lendemain de Munich. À la Chambre, il s’attacha à la défense des anciens combattants des deux armées, mais s’intéressa également aux questions militaires, industrielles et commerciales. Il démissionna le 2 mars 1939 pour raisons de santé. Pendant la guerre, il se réfugia d’abord à Roanne, puis en Suisse à partir de novembre 1942. Il reconstitua son entreprise après la guerre et chercha à développer l’exportation : il créa la Chambre syndicale des imprimeurs d’Alsace, présida le Comité régional des conseillers du commerce extérieur et devint vice-président de l’Union française des industries d’exportation. Il siégea au conseil de nombreuses entreprises comme Schaeffer, Manurhin, Frey, ainsi qu’à la SADE, fondée en 1956. Avec son épouse, il créa en 1948 la Fondation Alfred et Valentine Wallach destinée à l’aide aux personnes âgées et au soutien des projets de jeunes gens méritants. Elle put ouvrir une première maison de retraite en 1956 et poursuit son œuvre aujourd’hui. Wallach fit en outre don à la Ville de Mulhouse du jardin du Waldeck sur les hauteurs du Rebberg. Dans son testament, Wallach indiqua qu’il n’avait « jamais renié la religion dans laquelle il est né et dans laquelle il a été élevé ». Commandeur de la Légion d’honneur en 1958.
Archives municipales de Strasbourg, Fonds Hoffmann ; Bibliothèque de la Société industrielle de Mulhouse, articles de presse, 3894 ; Who’s Who, 5e édition ; L’engagé volontaire, juillet et octobre 1961 ; Wallach. Notices biographiques, Mulhouse, 1961 (portrait) ; « Alfred Wallach 1882-1961 », Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, 1, 1962, p. 51-56 ; Jolly, dir., Dictionnaire des Parlementaires français 1889-1940; L’Alsace du 18.6.1966 ; Encyclopédie de l’Alsace, XII, 1986 ; P. Birnbaum, Les fous de la République. Histoire politique des juifs d’État de Gambetta à Vichy, Paris, 1992, p. 92.
Nicolas Stoskopf (2002)