Organiste et facteur d’orgues, (PI) († Strasbourg en 1635). Fils d’un facteur d’orgues de Francfort, Wagner arriva à Strasbourg peu après 1600. Il y acquit le droit de bourgeoisie en épousant Catharina, la veuve de Hans Erdt, Orgelmacher en 1605. Il exerça une intense activité d’organier attestée par de nombreux documents qui ne rendent pourtant compte que d’une partie de ses travaux. Wagner fut le principal facteur d’orgues de Basse Alsace du début du XVIIe siècle, en particulier à Strasbourg où la facture d’orgues connut une véritable floraison entre 1590 et 1620. Il fut notamment l’auteur des instruments de Sainte-Aurélie (premier instrument de la paroisse, 1603-1604), Saint-Pierre-le-Jeune (reconstruction, 1608), Saint-Thomas (reconstruction, 1609), de la Predigerkirche (Université, 1615-1616) et peut- être de Saint-Pierre-le-Vieux (1610). Des constructions d’orgues sont également attestées à Andlau (1617) et à Benfeld (1634). Wagner fut aussi celui qui a entretenu presque tous les instruments strasbourgeois jusqu’à sa mort. Ses orgues (on connaît la composition précise de celui de Saint-Thomas, très proche de celui d’Ebert à la Hofkirche d’Innsbruck) se situent dans l’esthétique du sud des pays de langue allemande à la fin de la Renaissance et au début de l’époque baroque. C’est Johann Jacob Baldner © qui occupa, dans le deuxième tiers du siècle, la place laissée vacante par Wagner. Wagner fut également organiste, puisqu’il fut le premier titulaire de son instrument de Sainte-Aurélie (de 1604 à 1610) avant d’occuper le poste d’organiste de Saint-Pierre-le-Vieux.
Archives municipales de Strasbourg, Livres de bourgeoisie, II, 859-860 ; Vogeleis, Quellen und Bausteine zu einer Geschichte der Musik und des Theaters im Elsass, Strasbourg, 1911, p. 405, 479 ; P. Meyer-Siat, « Orgue et musique à l’abbaye d’Andlau », Annuaire de la Société d’histoire et d’archéologie de Dambach, Barr, Obernai, 1976 ; J.-L. Gester, La musique religieuse en Alsace au XVIIe siècle, 2001.
Jean-Luc Gester (2002)
