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WAECHTER Antoine François Paul

Responsable écologique, homme politique, (C) (★ Mulhouse 11.2.1949). Fils de Paul Waechter, boucher-charcutier, et de Marguerite Cromer. ∞ 28.7.1990 Martine Charbonnel ; 1 fille, 1 garçon. Après ses études primaires à l’école des Frères et secondaires au lycée Albert Schweitzer de Mulhouse, il a mené ses études supérieures à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg où il a obtenu successivement une maîtrise en biologie animale en 1971, un diplôme d’études approfondies d’écophysiologie en 1972 et un doctorat de sciences en 1974 consacré à L’écologie des mustélidés et, plus particulièrement, de la fouine. L’obtention de ce diplôme a couronné une carrière militante entamée dès son jeune âge et vouée à la protection de la nature. En 1965, il a fondé le groupe mulhousien des jeunes amis des animaux et de la nature qu’il a présidé jusqu’en 1968. Deux ans plus tard, il est devenu président de la section haut-rhinoise de l’AFRPN (Association fédérative régionale de la protection de la nature). Sur le terrain, il s’est fait connaître par l’expérience réussie de la réintroduction du castor dans les eaux de la Doller, ainsi que par son combat réussi et soutenu par le rédacteur en chef de L’Alsace L. P. Lutten ©, contre le projet d’une rocade autoroutière à travers la forêt au Sud de Mulhouse et, surtout, contre l’implantation d’une usine chimique allemande dans la forêt rhénane de Marckolsheim avec occupation du terrain jusqu’à l’abandon du projet durant l’hiver 1974-1975. Objecteur de conscience, Antoine Waechter a effectué un service civil au profit de l’Office national des forêts. Animateur, avec Brice Lalonde, Philippe Lebreton et Solange Fernex © du groupe « Diogène » consacré à la réflexion sur les réformes de la société, il a été cofondateur en 1973, du mouvement « Écologie et survie » et est devenu responsable en Alsace de la campagne présidentielle de l’écologiste René Dumont. Son engagement s’est tourné dès lors vers la politique pour la défense de l’idéal écologique, tant au niveau régional que national. Candidat sans succès aux élections cantonales de 1976, Antoine Waechter est entré au conseil municipal de Mulhouse, où sa liste a obtenu 13,7 % en 1977, et y a siégé jusqu’en 1995. Il a fait partie du Conseil économique et social d’Alsace (CESA) dont il a occupé la vice-présidence de 1983 à 1986. En mars 1986, il a été élu au Conseil régional d’Alsace où sa liste a obtenu 7,5 %. Il en est devenu vice-président en 1989 et s’est trouvé reconduit dans cette fonction pour la mandature 1992-1998. Au plan national, Antoine Waechter a présidé le Mouvement écologique de 1977 à 1978, s’est trouvé cofondateur en 1984 du parti des Verts dont il est devenu le porte-parole avec Andrée Buchmann ©, avant d’en être le leader national en 1987. Il a représenté son parti à l’élection présidentielle française en 1988 en obtenant 3,88 % des voix (9,30 % en Alsace). L’année suivante, il est entré comme tête de liste « les Verts-Europe Écologie » au Parlement européen avec 10,5 % des suffrages (Haut-Rhin : 21,51 %, Bas-Rhin : 17,90 %). Il a été réélu en 1994. Entre-temps, au sein de sa formation Waechter n’a pas réussi, au congrès de Lille en 1993, à imposer une écologie indépendante des partis, « ni gauche, ni droite », contre celle de Dominique Voynet qui a entraîné les Verts dans l’alliance avec les socialistes. Dès lors, il a fondé, en 1994, le Mouvement écologique indépendant (MEI), mais n’est pas parvenu à rassembler le nombre de parrainages nécessaire pour se présenter à l’élection présidentielle de 1995, ni à revenir aux élections européennes de 1999 avec seulement 1,52 % des voix. Dès novembre 2000, le MEI le désignait à nouveau comme son candidat pour l’élection présidentielle de 2002. Après son retrait de la scène politique nationale, Antoine Waechter s’est consacré à nouveau à l’action écologique alsacienne en militant notamment contre la réalisation de la VRPV (Voie rapide du piémont des Vosges) et en animant, entre autres, le Comité régional du paysage alsacien. Il est conseiller municipal de son village de résidence, Fulleren dans le Sundgau, où il a installé son cabinet d’ingénieur-conseil en écologie et environnement.

Il a publié : Vosges vivantes, 1972 (prix de l’Académie d’Alsace, 1973) ; Animaux d’Alsace, 1974 ; Dessine-moi une planète, 1990.

L’Alsace du 17.4.1988 ; Le Point du 13.3.1993 ; Dernières Nouvelles d’Alsace des 27.5 et 14.11.1999 ; Who’s Who 1998-1999 ; documents personnels.

† Jean-Claude Hahn (2002)