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WADÉRÉ Henri Marie

Sculpteur, (C) (★ Colmar 2.7.1865 † Munich 27.2.1950). Fils de Joseph Wadéré, stucateur et concierge de la manufacture des tabacs, et de Barbe Paysang. Venus de Bourgogne vers 1720, les Wadéré étaient stucateurs de père en fils. Le jeune Wadéré fréquenta d’abord l’école des Frères de Marast, près de Montbéliard, qui lui inculquèrent une dévotion mariale sans faille. Parmi les enseignants de cet établissement se trouvait son propre frère Joseph. À partir de 1879, il se prépara à exercer la profession de son père. Il se perfectionna dans des ateliers à Colmar, Belfort, Plombières et Montbéliard. De retour à Colmar en 1884, peu satisfait des possibilités qu’offrait le métier de stucateur, il se lança dans la sculpture avec un certain succès. L’administration de l’arrondissement de Colmar lui accorda une bourse annuelle de 600 marks pour poursuivre ses études à la « Münchener Akademie ». Pendant sept ans, il suivit avec plus ou moins d’enthousiasme les cours du professeur Oberle, tout en collectionnant les premières récompenses : médaille d’argent pour son Adolescent à la libellule, médaille d’or pour Chloé. En 1891, il se fixa définitivement à Munich et ouvrit son atelier dans lequel il réalisa une grande partie de ses 360 œuvres très diverses : médaillons, bustes, statues, tympans, tombeaux. Parmi ses œuvres les plus connues, il faut citer la Pallas-Athena offerte à Bismarck (1895), le monument de Richard Wagner (1913) à Munich, la statue de saint Benoît (1916) à Sao Paulo, la Vierge à l’Enfant (1925) à Cleveland. En Alsace, l’église Saint-Pierre-le-Jeune catholique de Strasbourg possède l’admirable Rosa mystica en marbre blanc (1893). Le Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg abrite le très beau buste en bronze appelé Giulia (1902). L’église Saint- Georges de Sélestat conserve une grande statue de son saint patron, tandis que l’ancienne collégiale Saint-Martin de Colmar réunit l’imposante kyrielle des douze apôtres. Enfin, à Thann, l’autel du Sacré-Cœur s’orne d’une statue du Christ accompagné de deux anges (1895). Nommé professeur en 1896, il enseigna de 1900 à 1933 à l’École des Arts décoratifs (Kunstgewerbeschule) de Munich.

Archives de la famille Wadéré-Hummel (Munich) ; L. Kubler, Heinrich Wadere, ein Colmarer Künstler, Colmar, 1910 ; Thieme-Becker, Allgemeines Lexikon der bildenden Künstler von der Antike bis zur Gegenwart, Leipzig, 35, 1942 ; Inventaire général des Monuments et des richesses artistiques de la France : Thann, 1980, p. 156, 271 ; Encyclopédie de l’Alsace,  XII, 1986, p. 7657 ; R. Recht, Le portrait dans les musées de Strasbourg, Strasbourg, 1988, p. 371.

† Théodore Rieger (2002)