Famille d’organistes alsaciens dont François Joseph (★ Kaysersberg 9.12.1767 † Sélestat 17.2.1828), fils de tonnelier, père de 11 enfants, fut organiste à Saint-Georges de Sélestat de 1800 environ à sa mort. Joseph (★ Sélestat 20. 11.1795 †Strasbourg 3.3.1869). Fils de François Joseph, il succéda à son maître Franz Stanislaus Spindler († 1819) comme maître de chapelle à la cathédrale de Strasbourg. Il y dirigea de nombreuses œuvres de F.-X. Richter © (l’un de ses prestigieux prédécesseurs), de Haydn et de Beethoven. En 1833, il succéda également à Lahori comme organiste. Ses improvisations à l’orgue étaient très réputées. De ses nombreux motets, on vantait surtout la veine et la richesse mélodiques ; Martin Vogeleis © qualifiait leur style de « véritablement wackenthalérien et immédiatement reconnaissable ». En revanche, ses œuvres publiées pour l’orgue (souvent à l’usage des organistes de campagne) étaient parfois jugées « trop sévères ». Son épouse, remarquable musicienne, lui succéda comme organiste de la cathédrale de 1869 à 1871. François Charles (★ Sélestat 13.10.1809 † Sélestat 13.2.1859), fils de Joseph Wackenthaler, succéda à son père à l’orgue de Saint-Georges de Sélestat de 1828 jusqu’à sa mort, dirigeant également une Société de musique d’église. François Louis (★ Sélestat 18.9.1811 † Sélestat 24.5.1849), également fils de Joseph Wackenthaler, fut organiste de Sainte-Foy de Sélestat de 1830 environ à sa mort. François Xavier Joseph (★ Strasbourg 1823 † Paris 11.10.1856), frère des précédents, était déjà organiste de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg lorsqu’à 23 ans, ayant refusé des postes à Vesoul et à Marseille, il remporta le concours d’organiste de l’église Saint-Georges à Haguenau (présidé par Martin Vogt ©, organiste de Saint-Martin de Colmar). Déçu par l’échec d’une première école de musique où il y enseignait le piano et le chant, il partit en 1849 pour Paris, où il devint, en 1853, le premier professeur d’orgue à l’école Niedermeyer et succéda l’année suivante à Batiste à Saint-Nicolas-des-Champs. Enseignant et virtuose recherché, il donnait de nombreux concerts (comme celui de l’inauguration de l’orgue de Saint-Eugène, le 9.5.1856).
Nicolas-Joseph (★ Sélestat 6.12.1840), fils de François Charles Wackenthaler, fut élève de l’école Niedermeyer (1853-1859), occupa le poste d’organiste de Saint-Georges de Sélestat de la mort de son père en 1859 jusqu’en 1870 et fut nommé organiste de la cathédrale de Dijon en 1876. Ses œuvres d’orgue, les plus brillantes
de celles de la dynastie Wackenthaler, ont parfois été attribuées à son père, puisque Nicolas-Joseph les publia souvent sous le seul prénom de « Joseph », précisant parfois « Le Jeune ».
Malgré quelques rééditions isolées, on attend encore une évaluation de l’œuvre des Wackenthaler qui pourrait venir de l’important « fonds Joseph Wackenthaler » déposé à la Bibliothèque de l’Union Sainte-Cécile à Strasbourg, en attente d’inventaire.
M. Vogeleis, notices manuscrites déposées à la Bibliothèque humaniste de Sélestat. Rééditions : œuvres de Joseph Wackenthaler et de François Joseph Wackenthaler dans le Livre d’orgue strasbourgeois (avec des œuvres de Th. Stem) et dans le Livre d’orgue alsacien (avec des œuvres de E. I. Andlauer, A. Amann, J. L. Battmann, A. Querm, Th. Stern, M. Vogt), deux anthologies publiées par Eberhard Hofmann, Ditzingen (RFA).
Jean-Luc Gester (2002)