Philosophe et théologien, (C) (★ Mertzwiller 2.10.1931). Fils d’Ernest Wackenheim, chef du service commercial à l’usine De Dietrich de Mertzwiller, et de Marie-Justine Bebon. Cousin d’Auguste Wackenheim ©. Études secondaires au lycée de Haguenau (1941-1944) et au collège de Zillisheim (1945-1949). Études de théologie à la faculté de Théologie catholique de Strasbourg (1950-1956), interrompues par le service militaire (avril 1952-octobre 1953), sanctionnées par le diplôme d’études supérieures de droit canonique (1955) et la licence en théologie (1956). Ordonné prêtre au titre du diocèse de Strasbourg en 1956. Études de philosophie à la faculté des Lettres de Strasbourg, tout en remplissant les fonctions d’aumônier à l’Institut Saint-Joseph de Matzenheim (1956-1958) ; licence ès lettres (philosophie) en 1958. Puis études à l’Institut catholique de Paris (1958-1960), sanctionnées par la licence en philosophie de l’ICP (1959). En même temps, études à l’École pratique des Hautes Études (1958-1960), sanctionnées par le diplôme de l’EPHE (Ve Section) en 1960. Doctorat en philosophie obtenu à Paris-Sorbonne en 1961 avec une thèse sur La critique de la religion dans les écrits de jeunesse de Karl Marx. Doctorat en théologie obtenu à l’Université de Strasbourg en 1973 avec une thèse sur Foi et idéologie. Essai de théologie concrète. Wackenheim a été nommé à la faculté de Théologie catholique de Strasbourg en qualité d’assistant (1962), de maître-assistant (1964), de chargé d’enseignement (1968) et de professeur titulaire de théologie fondamentale (1975). En décembre 1970, il a été élu pour trois ans doyen de ladite faculté. C’est sous son impulsion qu’un nouveau cursus des études, du même type que celui des autres facultés de l’Université des sciences humaines, a été établi. Dans la suite, Wackenheim a créé et dirigé un « Cycle d’enseignement théologique à distance », conduisant au DEUG (1978), à la licence (1982) et à la maîtrise (1987) ; de même qu’un « Groupe de recherche sur le texte religieux contemporain » (1987). Wackenheim a été admis à prendre sa retraite en 1992 et nommé professeur émérite des Universités à la même date.
En plus des cours, séminaires et sessions assurés dans le cadre de ses enseignements successifs, Wackenheim a participé, pendant une trentaine d’années (1962-1992), à de très nombreux colloques, congrès et programmes de formation continue (Université du troisième Âge, Université populaire, École théologique du soir, Paroisse universitaire, Colloque européen de paroisses, etc.). Durant les années qui ont suivi le concile Vatican II (1962-1965), il a notamment animé, à travers le diocèse de Strasbourg, des sessions de formation théologique et spirituelle à l’intention des prêtres, des religieux, religieuses et des laïcs engagés. Il a collaboré en outre aux « antennes » de la faculté établie à Mulhouse et à Colmar, au cycle diocésain de formation des coopérateurs de la pastorale ainsi qu’à la formation théologique et pastorale des diacres permanents. Parallèlement à son activité professionnelle, Wackenheim a exercé d’autres fonctions au service de l’Église d’Alsace. Il a été adjoint au directeur diocésain de l’Enseignement religieux (1960-1962), secrétaire général de l’Institut de pastorale catéchétique (1962-1968), directeur de la Maison des prêtres étudiants (1964-1968) et chargé de la paroisse de Griesheim-sur-Souffel et Pfulgriesheim (1968-1977). Il a exercé aussi un ministère bénévole dans la paroisse de Griesbach (1986-1999) et l’exerce encore dans la paroisse de Mertzwiller depuis 1999.
Livres : La faillite de la religion d’après Karl Marx, Paris, 1963 (traduit en espagnol) ; Christianisme sans idéologie, Paris, 1974 (traduit en espagnol) ; Les évêques de Strasbourg témoins de leur temps, Strasbourg, 1976 ; La théologie catholique, Paris, coll. Que sais-je ?, 1977 ; Dominicales, Paris, 1978 (traduit en espagnol et en italien) ; Le pari catholique, Paris, 1980 ; Entre la routine et la magie, la messe, Paris, 1982 ; La catéchèse, Paris, coll. Que sais-je ?, 1983 (traduit en italien) ; Saisons bibliques, ouvrage on deux tomes, sous la direction de Ch. Wackenheim, Paris, 1992 et 1993 ; Prier chaque jour avec la Bible, Strasbourg, 1996 ; Quand Dieu se tait, Paris, 2002. Contributions à des ouvrages collectifs : « Le concept de foi en théologie catholique », Vocabulaire œcuménique, Paris, 1970, p. 19-30 ; « L’espérance chrétienne face à la mort », La mort au cœur de la vie, Colmar, 1976, p. 61-78 ; « Fondements et critères d’une parole d’autorité dans l’Église », Écriture, parole et communauté, Paris, 1977, p. 29-52 ; « L’existence chrétienne à l’épreuve de la durée », Le couple et le risque de la durée, Paris, 1977, p. 192-204 ; « Kirchliches Lehramt und Kultur », Kultur als christlicher Auftragheute, Kevelaer, 1981, p. 305-336 ; « La théologie comme discours idéologique », La théologie à l’épreuve de la vérité, Paris, 1984, p. 33-53 ; « Les sociétés religieuses et La vie intellectuelle », Le droit et les institutions de l’Église catholique latine de la fin du XVIIIe siècle à 1978, Paris, 1984, p. 13-62 et 293-333 ; « Écriture et tradition dans la théologie catholique », Le christianisme est-il une religion du livre ?, Strasbourg, 1984, p. 79-93. « Discours religieux et institution », Langages et déplacements du religieux, Paris, 1987, p. 152-163 ; « L’aube des temps modernes (XVIe-XVIIIe siècles) », Les chrétiens et leurs doctrines, Paris, 1987, p. 169-227 ; « Notices et prières pour les dimanches et fêtes de l’année », Missel communautaire, Paris, 1995.
Les quelque 150 articles publiés par l’auteur ont notamment paru dans les périodiques suivants : Revue des sciences religieuses, Christus, Revue de droit canonique, Herder-Korrespondenz, Cahiers universitaires catholiques, Concilium, Le supplément, Spiritus, Prêtres diocésains, Catéchèse, Lumière et Vie, Signes d’aujourd’hui, La vie spirituelle, Revue d’histoire et de philosophie religieuses. En voici quelques exemples : « Esquisse d’une théologie des ministères », Revue des sciences religieuses (RScR), janvier 1973, p. 3-26 ; « Ideologie und Glaube im französischen Katholizismus », Herder-Korrespondenz, octobre 1976, p. 527-532 ; « La signification théologique des droits de l’homme », Concilium, avril 1979, p 69-76 ; « Science et foi : un exemple de concordisme au XIXe siècle », RScR, avril 1980, p. 153-163 ; « La fonction apologétique du discours théologique », ibidem, avril 1981, p. 81-95 ; « Écriture et tradition depuis le concile de Trente. Historique d’un faux problème », ibidem, octobre 1981, p. 237-252 ; « L’attitude de l’Église à l’égard des droits de l’homme », Le supplément, mai 1982. p. 237-247 ; « Réflexions sur la mémoire dogmatique de l’Église », RScR, janvier-juillet 1984, p. 211-225 ; « Catéchèse, Écriture, Magistère », Lumière et Vie, octobre-novembre 1984, p. 99-110 ; « Le magistère en ses connexions avec l’Écriture, la Tradition et la théologie », ibidem, décembre 1986, p. 95-107 ; « Croire et savoir. Réflexions épistémologiques », RScR, juillet 1987, p. 161-171 ; « Humanité et sainteté », La Vie Spirituelle, mars-avril 1989, p. 283-297 ; « Des religions aux idéologies : sécularisation de l’intolérance », RScR, janvier-avril 1989, p. 117-135 ; « Christianisme et conscience européenne », Revue d’histoire et de philosophie religieuses, janvier-mars 1989, p. 35-42 ; « Les textes normatifs à l’épreuve de l’interprétation », RScR, janvier-avril 1991, p. 95-108 ; « Trois initiateurs de la sociologie des origines chrétiennes : Engels, Weber, Troeltsch », Social Compass, juin 1992, p. 183-205 ; « La sacramentalité du mariage », Revue de droit canonique. juillet-décembre 1991, p. 1-10 ; « Facteurs non-doctrinaux et réconciliation des Églises », Istina, 1993, p. 239-251.
René Epp (2002)