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VONDERSCHEER Léon

Avocat et homme politique, (C) (★ Villé 26.10.1864 † Strasbourg 24.2.1929). Fils d’Alphonse Vonderscheer, tanneur, et de Louise Klipfel. ∞ 20.6.1895 à Strasbourg Jeanne Marie Feypell (★ Strasbourg 25.5.1874), fille de François Émile Feypell, hôtelier, et de Fanny Gantzer. Après des études secondaires au collège des Pères du Saint-Esprit à Beauvais, au collège de Pont-à-Mousson et au lycée de Sainte-Marie-aux-Mines, Vonderscheer fit des études de droit à l’Université de Strasbourg de 1887 à 1890. Il devint référendaire en 1890, puis s’installa comme avocat à Strasbourg en 1894. En 1896, il devint membre du bureau du Katholischer Wahlverein der Volkspartei, la première association politique des catholiques strasbourgeois, fondée l’année précédente. En 1898, le curé Winterer le poussa à se présenter à Mulhouse contre le socialiste Bueb, lors de l’élection au Reichstag. En février 1899, il participa à la création et fut secrétaire de la Strassburger Bürgervereinigung, une association politique favorable au ralliement des catholiques alsaciens au Zentrum allemand. Élu député au Reichstag en 1899, lors d’une élection complémentaire dans la circonscription de Sélestat, à la suite du décès d’Ignace Spies ©. Réélu député en 1903 et 1907. Très proche du sous-secrétaire d’État Hugo Zorn de Bulach ©, il soutint dès 1899-1900 l’idée d’une adhésion des députés catholiques alsaciens-lorrains à la fraction du Zentrum, afin de marquer très nettement la rupture avec la protestation. De 1900 à 1908, il fut responsable pour l’Alsace du Volksverein für das katholische Deutschland. Conseiller municipal de Strasbourg de 1902 à 1908. Vonderscheer participa, en 1903, à la création de la première organisation politique catholique alsacienne-lorraine, l’Elsass-Lothringische Landespartei, dont il fut président jusqu’en 1906. En décembre 1905, il fut le premier député catholique alsacien à adhérer à la fraction du Zentrum au Reichstag. Membre du Centre alsacien-lorrain dès 1906, il en devint président en 1910. C’est en cette qualité qu’il négocia avec la Chancellerie du Reich et le Zentrum, sans en informer ses collègues et son parti, un compromis sur le projet de loi d’autonomie pour l’Alsace-Lorraine en 1910-1911. À la suite de violentes critiques, il dut démissionner de la présidence du parti le 2 avril 1911. Il fut le seul député du Centre alsacien-lorrain à voter en faveur du projet de loi d’autonomie le 26 mai 1911. Ce fut la fin de sa carrière politique. Il fut nommé conseiller et vice-président du Tribunal régional de Strasbourg en 1911. Membre nommé par l’empereur de la Première chambre du Landtag d’Alsace-Lorraine.

Haegy, Das Elsass von 1870-1932, Colmar, Alsatia, 1936-1938, 4 vol.; J.-M. Mayeur, Autonomie et politique en Alsace. La constitution de 1911, Paris, 1970; François Igersheim, L’Alsace des notables, 1870-1914, Strasbourg, 1981; Christian Baechler, Le parti catholique alsacien 1890-1939. Du Reichsland à la République jacobine, Paris-Strasbourg, 1982; Encyclopédie de l’Alsace, XII, p. 7639; C. Baechler, « Partis politiques et démocratie à Strasbourg au tournant des XIXe et XXe siècles: l’exemple du parti catholique (1886-1908) », Annuaire de la Société des Amis du Vieux-Strasbourg, 1984, p. 103-125.

Christian Baechler (2002)